Les bourses mondiales évoluent sans direction commune vendredi, l’Europe profitant des attentes de baisse de taux plus importante que prévu quand les Etats-Unis restent sans entrain, sur fond de résurgence du risque géopolitique poussant les valeurs refuges.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,58%, Francfort a gagné 0,92%, Londres 1,38% et Milan 0,60%. A Zurich, le SMI a pris 1,08%.
Les bourses européennes ont paradoxalement bénéficié de la contraction de l’activité du secteur privé en zone euro, s’établissant en novembre à 48,1, contre 50 en octobre, selon l’indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global.
«Les données de la zone euro ont augmenté la probabilité de nouvelles baisses de taux de la part de la Banque centrale européenne (BCE) l’année prochaine», souligne Kathleen Brooks, analyste chez XTB.
La tendance s’est également inversée sur les principales places boursières européennes après une intervention du ministre des finances allemand Jörg Kukies, affirmant que l’Allemagne doit s’améliorer sur «le potentiel de main-d’oeuvre qualifiée, la débureaucratisation, les incitations fiscales à l’investissement et à la recherche, et les prix de l’énergie».
A Wall Street, le Dow Jones prenait 0,58%, l’indice Nasdaq -0,11% et l’indice élargi S&P 500 +0,15% vers 16H45 GMT, sans grand élan dans la perspective du week-end et de la semaine tronquée de Thanksgiving (jour férié jeudi), faute de catalyseur.
L’attention des investisseurs est par ailleurs fixée sur la résurgence du risque géopolitique. Le président russe Vladimir Poutine, qui a lancé son armée à l’assaut de l’Ukraine en février 2022, a estimé jeudi soir que ce conflit avait désormais tout d’une guerre «mondiale» et prévenu que des frappes contre les Occidentaux n’étaient pas exclues.
Ces menaces survenaient au terme d’une journée de tensions extrêmes où la Russie a fait usage sur le territoire ukrainien d’un missile balistique de portée intermédiaire (soit jusqu’à 5.500 km), conçu pour porter une ogive nucléaire.
Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a frôlé les 50 euros le mégawattheure (MWh) vendredi, touchant 49,55 euros, un plus haut depuis plus d’un an.
Cette flambée survient après l’interruption le week-end dernier des livraisons du géant gazier russe Gazprom à l’Autriche, encore très dépendante de ce fournisseur, sur fond de regain des tensions.
Côté pétrole, vers 16H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,98% à 74,96 dollars, tout comme son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) en hausse de 1,18% à 70,93 dollars.
Sur le marché des changes, le rouble russe a dévissé vendredi, atteignant son plus bas par rapport au dollar depuis le 24 mars 2022, selon des chiffres officiels de la Banque centrale de Russie (BCR), la devise russe s’échangeant officiellement à 102,58 roubles contre le billet vert.
Les valeurs refuges soutenues
Le risque géopolitique ayant refait surface brusquement, cela a soutenu les valeurs refuges. Parmi elles, l’or grimpait de 1,37% à 2.706,32 dollars l’once, dépassant le seuil des 2.700 dollars l’once. Depuis le début de la semaine, son cours a gagné plus de 5%.
«En plus de pousser les investisseurs vers les valeurs refuges et de pousser les prix du gaz européen à un plus haut d’un an, le risque d’escalade a également soutenu la dette allemande», commente Patrick Munnelly, de Tickmill Group.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État allemands à dix ans se détendait à 2,24% vers 16H45 GMT, contre 2,32% jeudi en clôture. Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son prix va progresser et son taux baisser.
Le bitcoin frôle 100.000 dollars
La plus importante cryptomonnaie par la capitalisation a atteint un nouveau plus haut historique, dépassant la barre de 99.000 dollars. Vers 16H45 GMT, le bitcoin avançait de 0,82% à 98.894,14 dollars.
La démission anticipée, annoncée jeudi, du président de l’Autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC) Gary Gensler - considéré dans le milieu comme l’ennemi juré des cryptoactifs - a donné un coup de fouet au bitcoin.