Marchés européens en retrait après des données américaines décevantes

AWP

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Alors qu’ils avaient pris plus de 1% en séance, les indices ont clôturé divisés. Francfort a avancé de 0,67% et Milan de 0,29%, Paris a grappillé 0,06% et Londres a perdu 0,41%.

Des signes de ralentissement de l’économie américaine faisaient douter les Bourses, pourtant orientées à la hausse en début de séance vendredi, et chuter les prix du pétrole.

Alors qu’ils avaient pris plus de 1% en séance, les indices européens ont clôturé divisés. Francfort a avancé de 0,67% et Milan de 0,29%, Paris a grappillé 0,06% et Londres a perdu 0,41%. Sur la semaine ils subissent des pertes importantes, allant de 3,3% à 4,9%. A Zurich, le SMI a cédé 0,23%.

Au lendemain d’une lourde chute, la Bourse de New York évoluait en ordre dispersé. Vers 16H10 GMT, le Nasdaq était le seul indice clairement dans le vert (+0,95%), tandis que le Dow Jones (-0,35%) et le S&P 500 (-0,08%) reculaient.

La production industrielle a ralenti plus que prévu en mai aux Etats-Unis, et la production manufacturière s’est même contractée, des signes concrets d’un ralentissement de l’économie américaine alors que de plus en plus d’experts craignent une récession de la première économie du monde.

«Ce ne sont pas les premiers chiffres décevants concernant les Etats-Unis, il y avait eu la publication d’indices manufacturiers de mauvaise facture, un taux de chômage au-dessus des anticipations, une contraction des mises en chantier, bref toute une série de chiffres qui montrent que l’économie américaine est en train de ralentir et peut-être plus vite qu’on ne l’imaginait», explique Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles chez Mirabaud France.

Ces statistiques faisaient chuter les prix du pétrole, très sensibles aux prévisions de croissance économique.

Vers 16H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août baissait de 4,61% à 114,27 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet cédait 5,26% à 111,40 dollars.

Les marchés étaient déjà plombés par le durcissement de la politique monétaire des banques centrales. Et en premier lieu celle de la Réserve fédérale (Fed) qui a annoncé une accélération du mouvement mercredi.

La Banque d’Angleterre et la Banque nationale suisse ont elles aussi relevé leurs taux directeurs. La Banque centrale européenne (BCE) prévoit de le faire lors de sa prochaine réunion le 21 juillet, avant une autre hausse en septembre.

Dans ce contexte particulièrement pesant pour les marchés, aucune classe d’actifs n’a été épargnée par la correction des places financières cette semaine.

Les indices boursiers ont particulièrement souffert depuis le début de l’année: avec une perte d’environ 23% depuis le début de l’année, le S&P 500 enregistre jusqu’ici le «deuxième pire semestre de son histoire, j’insiste pire que 1939 et 1940», alerte Frédéric Rozier. Seul la deuxième semestre de 2008, en pleine crise financière, fait pire avec une chute de plus de 29%.

«Les allocations en actions sont à un niveau minimum», ajoute l’analyste de Mirabaud, «les flux sortants des actions ont battu des records».

Accalmie sur les taux obligataires

Après avoir été très fortement secoué cette semaine, le marché obligataire se calmait: les taux des dettes souveraines à long terme étaient plutôt stables. Et l’écart entre le taux allemand à 10 ans et celui de la dette italienne s’est fortement réduit, repassant sous la barre des 200 points.

Le gaz s’envole

La réduction des livraisons de gaz du géant russe Gazprom vers l’Europe poussait les prix du gaz naturel de référence en Europe vers le haut: il a bondi de plus de 50% depuis le début de la semaine et valait 124,10 euros le mégawattheure (MWh) vers 16H05 GMT.

BNP Paribas intéressé par ABN Amro?

Selon l’agence Bloomberg, le groupe bancaire BNP Paribas aurait exprimé son intérêt pour racheter la banque ABN Amro, détenue par l’Etat néerlandais.

Une source proche a indiqué à l’AFP qu’il «n’y a pas de processus d’acquisition en route».

La rumeur a suffi à faire bondir le titre de ABN Amro de 5,65% et celui de BNP Paribas de 0,46%.

Du côté des devises

Le dollar, valeur refuge, repartait en hausse. Il s’appréciait par rapport à la monnaie européenne de 0,77% à 1,0472 dollar pour un euro et prenait 1,30% face à la livre.

Le billet vert grimpait même de 2,18% par rapport au yen, considérablement affaibli par la politique monétaire accommodante de la Banque du Japon.

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