L'accélération de l'inflation américaine, coup dur pour les actifs risqués

AWP

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L'ensemble des indices européens a piqué du nez: Paris (-2,69%), Francfort (-3,08%), Londres (-2,12%). L'EuroStoxx 50 a plongé de 3,36%, la place milanaise perdant même plus de 5%.

Les Bourses se sont enfoncées vendredi devant l'accélération plus forte qu'attendu de l'inflation aux Etats-Unis, qui alimente les craintes de récession, faisant s'envoler les rendements des emprunts d'Etats et le dollar, considérés comme des valeurs refuge.

L'ensemble des indices européens a piqué du nez: Paris (-2,69%), Francfort (-3,08%), Londres (-2,12%). L'EuroStoxx 50, indice boursier de référence en zone euro, a plongé de 3,36% sur la séance et conclu un piteux bilan hebdomadaire (-4,88%), la place milanaise perdant même plus de 5%.

A Wall Street, les indices ont accusé leur pire semaine depuis janvier, terminant en chute de 2,73% pour le Dow Jones, de 3,52% pour le Nasdaq tandis que le S&P 500 a lâché 2,91%.

«Les craintes d'une nouvelle aggravation de l'inflation aux États-Unis en mai se sont avérées fondées», commente Timo Emdden, pour Emden Research.

Conséquence: «les investisseurs sont de plus en plus inquiets quant aux effets d'une inflation persistante sur la rentabilité des entreprises et la confiance des consommateurs», observe Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

La hausse des prix à la consommation s'est de nouveau accélérée en mai aux Etats-Unis et se trouve désormais au plus haut depuis décembre 1981.

L'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis a affiché en mai une hausse de 1% sur un mois, après 0,3% en avril. Et sur douze mois, l'inflation galope à 8,6%, contre 8,3% le mois précédent.

«L'indice CPI est bien plus fort qu'attendu, le marché espérait un plateau mais il semble que les tensions sur les prix se répandent», a remarqué Shaun Osborne, analyste à Scotiabank.

Ce constat devrait achever de convaincre la Banque centrale américaine (Fed) d'accélérer sa normalisation monétaire la semaine prochaine lors de la réunion de son comité de politique monétaire.

«Les marchés commencent à prendre en compte le risque d'un relèvement des taux de 75 points de base la semaine prochaine, mais je n'en suis pas sûr car cela me semblerait céder un peu à la panique», a indiqué M. Osborne.

Pour noircir un peu plus le tableau, la confiance des consommateurs américains a chuté en juin, après s'être déjà nettement dégradée le mois précédent, touchant son plus bas niveau jamais enregistré, selon l'estimation préliminaire de l'enquête de l'Université du Michigan publiée vendredi.

Jeudi, les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) avaient déjà fait reculer les marchés boursiers et provoquer une forte tension sur le marché de la dette souveraine. L'institution monétaire avait confirmé qu'elle cesserait ses achats d'obligations début juillet sur les marchés et qu'elle relèverait ses taux le 21 juillet d'un quart de point, comme attendu.

Elle a cependant prévenu en parallèle qu'une hausse de 50 points de base pourrait également avoir lieu en septembre si les perspectives d'inflation persistaient ou se dégradaient.

Les rendements grimpent avec le dollar

Très sensibles à l'inflation, les taux sur les bons du Trésor à 2 ans bondissaient à leur plus haut niveau depuis fin 2007, à 3,06%. De même, les rendements sur les bons à 10 ans se rapprochaient de leur sommet de 2018 à 3,15%. Le taux allemand à maturité dix ans, qui fait référence dans la zone euro, enflait à 1,51% contre 1,43% la veille.

Le dollar bondissait face à la livre britannique et aux autres grandes devises.

Vers 19H30 GMT, le billet vert grimpait de 1,39% à 1,2319 dollar pour une livre et de 0,86% à 1,0526 dollar pour un euro, galvanisé par la perspective d'un durcissement de la politique monétaire aux États-Unis.

Le bitcoin perdait 3,45% à 29.122 dollars.

Les cours du pétrole ont limité leurs pertes vendredi après avoir encaissé une série de mauvais indicateurs macroéconomiques américains, signe que le marché est aujourd'hui davantage préoccupé par l'offre que par la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a cédé 0,86%, pour clôturer la semaine à 122,01 dollars.

Le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, a lui abandonné 0,69%, à 120,67 dollars.

 

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