Les marchés européens se redressent timidement

AWP

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Toutes les places ont terminé dans le positif, à Paris (+0,97%), Francfort (+0,69%), Londres (+0,38%), mais également à Madrid (+1,04%) et Milan (+0,37%). A Zurich, le SMI a regagné 0,68%.

Les marchés européens sont repassés dans le vert jeudi, aidés par la Banque centrale européenne, sans parvenir à récupérer des pertes de la veille.

Toutes les places européennes ont terminé dans le positif, à Paris (+0,97%), Francfort (+0,69%), Londres (+0,38%), mais également à Madrid (+1,04%) et Milan (+0,37%). A Zurich, le SMI a regagné 0,68%.

«Les gains sont encore très faibles par rapport aux pertes enregistrées mercredi», souligne toutefois David Madden, un analyste de CMC Markets.

Après une ouverture en baisse, «le marché a réussi à inverser la tendance grâce à la BCE», a souligné auprès de l’AFP Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque: l’institution européenne a «semblé vouloir avancer» dans son litige qui l’oppose à la Cour constitutionnelle allemande.

Dans le compte rendu de sa dernière réunion, la BCE affirme que les rachats d’actifs décidés en 2015 et lors du plan d’urgence de 2020 sont «des mesures proportionnées» pour aider l’économie et permettent de «poursuivre l’objectif de stabilité des prix», avec des garanties «suffisantes».

C’est une réponse indirecte, et sans le nommer, à l’arrêt retentissant début mai de la Cour constitutionnelle allemande. Celle-ci avait critiqué le «manque de proportionnalité» dans ces rachats de dette sur le marché et menacé d’interdire à la Banque centrale allemande d’y participer si la BCE ne se justifiait pas.

Epée de Damoclès

Les risques n’ont pas disparu pour autant, et le Fonds monétaire international a averti jeudi du risque d’une sévère correction sur les marchés jugés «déconnectés» de la réalité.

«C’est une réalité qu’on observe», confirme Andrea Tuéni, mais «il faut souligner le soutien infaillible des Banques centrales, déjà bien présentes avant la crise. Elles injectent énormément de liquidités sur les marchés et il faut bien que cette liquidité aille quelque part.»

Les préoccupations sont plus d’ordre sanitaire. Pour la «première fois depuis des mois», l’Europe connaît une augmentation du nombre de cas hebdomadaires de Covid-19, notamment dans onze pays, a prévenu jeudi l’Organisation mondiale de la Santé, tout en saluant la «réaction rapide» de plusieurs pays, comme l’Allemagne et l’Espagne.

Aux Etats-Unis, le gouverneur du Texas a annoncé jeudi mettre en «pause» le processus de déconfinement en cours dans son Etat. Le nombre de nouvelles infections quotidiennes dans le pays s’est rapproché mercredi de ses niveaux record, avec près de 36.000 cas en 24 heures.

La maladie est «une épée de Damoclès» pour les marchés tant qu’»un traitement qui fonctionne ou un vaccin» ne sont trouvés, souligne M. Tuéni.

Les indicateurs du jour ont été ambivalents. Aux Etats-Unis, la baisse du nombre de nouveaux inscrits au chômage a été moins forte qu’attendu, tandis que les commandes de biens durables ont bondi de 15,8% en mai, alors que le consensus tablait sur une hausse de 11,6%.

Le taux d’intérêt de la dette souveraine allemande à 10 ans a légèrement baissé, tandis que celui pour la dette italienne a augmenté un peu.

Sur le plan des valeurs, en Allemagne, Wirecard s’est encore effondré (-71,28% à 3,53 euros). La société de paiement en ligne a déposé son bilan et s’est vu accusée par l’auditeur de ses comptes de «fraude de grande envergure». A Paris, son concurrent Wordline a gagné 6,04% à 73,78 euros, signant la plus forte hausse du CAC 40.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a bondi de 7,08% à 9,59 euros, un peu avant que ses actionnaires n’approuvent largement le plan de sauvetage, permettant au premier groupe de transport aérien d’éviter la cessation de paiement face à la crise sans précédent qui frappe le secteur.

A Londres, le groupe postal Royal Mail a cédé 12,43% à 157,50 pence après avoir annoncé une restructuration avec 2.000 suppressions d’emplois en raison de la perte de vitesse de son activité dans le courrier, une tendance renforcée par la crise sanitaire.

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