Les marchés financiers évoluent sur un ton prudent mercredi, les incertitudes qui entourent les droits de douane américains revenant au premier plan, tandis que les tensions géopolitiques restent en toile de fond.
A New York, vers 15H55 GMT, le S&P 500 était stable (+0,04%), le Nasdaq prenait 0,30% et le Dow Jones cédait 0,22%.
Sur les marchés d’actions européens, la Bourse de Paris a lâché 0,76% à la clôture, Londres a cédé 0,46% et Francfort a reculé de 0,61%. A Zurich, le SMI a cédé 0,91%.
«Des commentaires de Stéphane Séjourné», commissaire européen à l’Industrie, «sur les droits de douane peuvent expliquer pourquoi on sent une faiblesse sur le marché européen par rapport à ce que l’on voit sur l’américain aujourd’hui», explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.
Stéphane Séjourné a déclaré au média Bloomberg dans un article publié mercredi matin que l’Union européenne «devrait prendre des mesures de rétorsion et de rééquilibrage en ce qui concerne certains secteurs clés si les États-Unis insistaient pour conclure un accord asymétrique», y compris si «le résultat des négociations était le maintien de droits de douane de 10%», qui est le plancher minimum que Trump veut imposer à tous les produits entrant aux États-Unis.
L’Union européenne doit encore conclure un accord avec Washington, faute de quoi les droits de douane sur presque l’ensemble de ses exportations vers les États-Unis s’élèveront à 50% dès le 9 juillet.
Par ailleurs, «les marchés traversent une phase d’accumulation de beaucoup de dossiers» depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, rendant la navigation complexe pour les investisseurs, ajoute Alexandre Baradez.
Parmi eux, figurent les droits de douane, mais aussi «le budget américain, qui n’est toujours pas passé au Sénat, la politique monétaire de la banque centrale américaine, et à tout cela vient se greffer la guerre entre Israël et l’Iran», un dossier de vigilance supplémentaire», résume l’expert.
«Pendant plus d’une semaine, les prix du pétrole avaient augmenté sous l’effet d’une prime de risque liée aux craintes que l’Iran ne ferme le détroit d’Ormuz», un point de passage clé pour le commerce mondial de pétrole, que Téhéran a souvent menacé de bloquer dans les situations de crise, explique Ricardo Evangelista, analyste à ActivTrades.
Au deuxième jour d’un cessez-le-feu, encore fragile, les prix du pétrole reviennent à leurs niveaux précédents le début du conflit entre Israël et l’Iran.
Vers 15H55 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,52% à 68,16 dollars et celui de son équivalent américain, le WTI, gagnait 1,55% à 65,37 dollars.
Sur le marché des changes, le billet vert reculait de 0,12% face à l’euro, à 1,1624 dollar pour un euro.
Powell devant le Sénat américain
Les marchés se tournaient également vers l’audition de Jerome Powell, le président de la Fed, devant le Sénat américain.
Il a répété mardi devant la Commission financière de la Chambre des représentants qu’il ne voyait «pas d’urgence» à abaisser les taux directeurs, à contre-courant d’autres membres de l’institution et surtout de Donald Trump.
Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à deux ans, l’échéance la plus sensible aux changements de politique monétaire, baissait à 3,80% contre 3,83% à la clôture mardi.
Les échéances à dix ans, aux États-Unis et en Europe, étaient quant à elles en légère hausse.
Commerzbank en baisse
Le titre Commerzbank (-5,68% à 27,06 euros) a subi des prises de bénéfices, terminant en queue de l’indice vedette de la Bourse de Francfort, le DAX.
La veille, il avait atteint son plus haut niveau depuis 14 ans, à plus de 29 euros, porté par les spéculations persistantes sur une possible reprise par la banque italienne UniCredit.