Le dollar chute jeudi et les actions reculent, après que Donald Trump a annoncé vouloir imposer des décisions commerciales unilatérales aux partenaires commerciaux des États-Unis, dans des lettres qui seront envoyées d’ici deux semaines.
«Nous avons fait un bond en avant en matière d’accords commerciaux, mais à un moment donné, nous allons envoyer des lettres» informant chaque partenaire commercial des États-Unis engagé dans des négociations, de la décision unilatérale de Washington, a déclaré Donald Trump à des journalistes mercredi soir alors qu’il assistait à un événement au Kennedy Center à Washington.
Ces lettres présenteront «un accord à prendre ou à laisser» et seront envoyées «dans une semaine et demie, deux semaines», a-t-il précisé mentionnant «plus de 150 pays».
Ces remarques ont «de nouveau inquiété les investisseurs», et pourraient «accroître l’incertitude économique dans les semaines à venir», explique Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.
Comme à chaque coup de chaud lié à la politique commerciale de Donald Trump ces derniers mois, le dollar reculait nettement, signe de l’érosion de la confiance des investisseurs envers la première économie mondiale.
Le billet vert cédait 0,96% face à l’euro, vers 13H30 GMT, à 1,1601 dollar pour un euro après avoir perdu plus de 1% dans la matinée.
Dans ce contexte marqué par l’incertitude, Wall Street évoluait aussi en baisse dans les premiers échanges: le Dow Jones perdait 0,44%, l’indice Nasdaq reculait de 0,11% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,16%.
Les marchés européens cédaient également du terrain. Vers 13H30 GMT, la Bourse de Paris reculait de 0,39%, Francfort chutait de 0,73%, Milan 0,71%, tandis que Londres, qui évolue proche de ses plus hauts historiques, était stable (+0,02%). A Zurich, le SMI cédait 0,08%.
Les investisseurs du Vieux Continent retiennent aussi que le secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnick, a déclaré sur la chaîne CNBC mercredi que l’accord avec l’Union européenne serait probablement l’un des derniers que les États-Unis concluront, alors que l’administration Trump s’empresse de sécuriser ceux avec d’autres partenaires commerciaux.
Les taux reculent après l’inflation côté producteurs
Côté obligataire, les taux d’emprunts américains se détendaient, après la publication d’une inflation côté producteurs moins élevée qu’attendu.
Vers 13H30 GMT, le rendement des obligations à dix ans atteignait 4,36%, contre 4,42% la veille en clôture. Sur deux ans, ils évoluaient autour de 3,90%, contre 3,95%.
Sur un mois, l’indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,1% en mai, après un recul de 0,2% le mois précédent, contre une précédente estimation à -0,5%, d’après les données publiées par le ministère du Travail.
Ces données semblent montrer que les nouveaux droits de douane mis en place par le gouvernement Trump n’ont pas modifié significativement les coûts de production pour l’heure, ce qui donne davantage de marge de manoeuvre à la Réserve fédérale américaine (Fed) pour baisser ses taux.
La géopolitique pèse sur le pétrole
«Parallèlement, les tensions géopolitiques s’intensifient. Des informations de presse rapportent qu’Israël pourrait se préparer à lancer une attaque contre l’Iran, tandis que la Russie a intensifié sa campagne de bombardements contre les villes ukrainiennes. Cette montée de l’incertitude mondiale apporte un soutien à l’or, renforçant son attrait de valeur refuge», a souligné Ricardo Evangelista.
Ces rumeurs de marchés surviennent après que des responsables américains ont fait savoir mercredi que les États-Unis réduiraient les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité, l’Iran ayant menacé les bases américaines au Moyen-Orient en cas de conflit avec les États-Unis.
Dans ce contexte, vers 13H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord reculait de 1,59%, à 68,66 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, de 1,71%, à 66,98 dollars.
L’once d’or bondissait de 0,85% à 3.383 dollars.
Un Boeing s’écrase en Inde
Le titre de l’avionneur Boeing chutait de près de 5% vers 13H30 GMT, à Wall Street, après le crash d’un de ses avions Boeing 787 «Dreamliner» en Inde, ne laissant apparemment aucun survivant.
Un total de 169 passagers indiens, 53 britanniques, 7 Portugais et 1 Canadien avaient pris place à bord du Boeing 787 du vol Air India 171 qui s’est écrasé jeudi au décollage d’Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde. Outre ces 230 passagers, douze membres d’équipage se trouvaient également dans l’avion, qui devait desservir l’aéroport de Gatwick à Londres.