Les marchés européens nerveux face à l’inflation et l’évolution des taux

AWP

2 minutes de lecture

Paris a terminé en baisse de 0,46%, Francfort 0,39%, Milan 0,59%, tandis que Londres a pris 0,49%, soutenue par une nette hausse des valeurs minières. A Zurich, le SMI a cédé 0,38%.

Les bourses occidentales peinaient à accrocher une tendance claire mercredi, perturbées par une inflation allemande plus forte que prévu, une baisse de l’activité industrielle aux Etats-Unis et les incertitudes autour des taux d’intérêt.

Les bourses européennes ont passé la majeure partie de la séance en hausse avant de glisser dans le rouge avant la clôture. Paris a terminé en baisse de 0,46%, Francfort 0,39%, Milan 0,59%, tandis que Londres a pris 0,49%, soutenue par une nette hausse des valeurs minières. A Zurich, le SMI a cédé 0,38%.

A Wall Street les indices ont peu réagi à une contraction de l’activité manufacturière en février aux Etats-Unis. Vers 17H05 GMT, le Dow Jones prenait 0,22%, mais le S&P 500 perdait 0,09% et le Nasdaq 0,16%.

L’indice des prix harmonisé, qui sert de référence pour la Banque centrale européenne (BCE), a augmenté de 9,3% en Allemagne en février sur un an, alors que les analystes sondés par Bloomberg s’attendaient à une inflation de 9%.

«Dans l’ensemble, il y a peu ou pas de signes d’un quelconque processus désinflationniste en dehors des prix de l’énergie et des matières premières», estime Carsten Brzeski, analyste d’ING.

Deux autres économies européennes ont connu une accélération des prix en février, la France (6,2%) et l’Espagne (6,1%). Eurostat publie jeudi sa première estimation pour la zone euro, qui «sera probablement en hausse aussi» selon Charlotte de Montpellier, économiste d’ING.

«Cela ne fait pas les affaires de la BCE», ajoute l’économiste, car ces données accentuent la pression pour que l’institution poursuive ses hausses de taux afin de ramener l’inflation autour de 2%.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines européennes se sont tendus. Vers 17H00 GMT, le taux français à dix ans valait 3,18% et celui de l’Allemagne 2,71%. Ils évoluent chacun à des plus hauts depuis plus de dix ans.

L’euro bondissait face à la plupart des autres devises, soutenu par la perspective de plus de hausses de taux de la part de la BCE. Il prenait 0,93% face au dollar (1,0674 dollar pour un euro) et 0,82% face à la livre (0,8870 livre pour un euro).

Plusieurs responsables de la BCE et de la Fed ont pris la parole mercredi pour défendre la nécessité de remonter encore les taux, ce qui pèse sur les marchés actions.

Bonne nouvelle de la séance, l’économie chinoise a montré un signe fort de rebond, avec une forte hausse de l’activité du secteur manufacturier en février, ce qui a fait bondir les Bourses chinoises.

Puma rate le tir

Le bénéfice net de l’équipementier sportif Puma a progressé de 14,1% en 2022 à 354 millions d’euros mais est inférieur aux anticipations des analystes, qui jugent par ailleurs les perspectives de l’entreprise trop prudentes.

A Francfort, son action a chuté de 6,79%.

L’immobilier chancelle

Les promoteurs immobiliers ont fait grise mine mercredi à la Bourse de Londres. Persimmon a chuté de 12,12%, après avoir dévoilé un bénéfice net en baisse de 40% sur un an. Il a entraîné dans son sillage d’autres valeurs du secteur telles que Barratt (-4,18%) et Taylor Wimpey (-4,10%).

Aston Martin et Rivian en sens inverse

A Londres, l’action d’Aston Martin a bondi de 3,23%.

Le constructeur britannique de voitures de luxe a vu ses pertes quasi tripler sur un an en 2022 malgré une hausse de ses ventes, mais l’action s’envolait grâce à une amélioration des marges et à des prévisions optimistes.

A l’inverse, le constructeur de véhicules électriques Rivian reculait de 17,67% à New York, plombé par un chiffre d’affaires trimestriel moindre qu’espéré par les analystes et un objectif de production pour 2023 de 50.000 véhicules, sensiblement inférieur à ce que prévoyait le marché.

Du côté du pétrole

Les prix du pétrole étaient stables vers 17H00 GMT après la publication d’une hausse des stocks américains de pétrole brut, malgré un record absolu d’exportation. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, grappillait 0,18%, à 83,60 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, 0,03%, à 77,04 dollars.

A lire aussi...