Les bourses mondiales sont orientées à la baisse mardi, à la veille de la prochaine décision de la banque centrale américaine (Fed) sur ses taux, avec en toile de fond l’incertitude quant à l’évolution de la politique commerciale de Trump.

En Europe, la Bourse de Francfort a cédé 0,41%, Paris, entraînée à la baisse par son homologue allemande, a reculé de 0,40%, tandis que Londres a clôturé à l’équilibre (+0,01%). A Zurich, le SMI a cédé un minuscule 0,02%.

«C’est une séance qui se voulait attentiste avant la Fed mais finalement l’élection du chancelier en Allemagne a réservé une surprise», commente Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.

Le conservateur Friedrich Merz a été élu mardi dans la douleur chancelier allemand par les députés, en étant obligé de s’y prendre à deux reprises, signe des difficultés qui l’attendent au pouvoir à un moment pourtant charnière pour son pays.

Scénario sans précédent en Allemagne, il a fallu un deuxième tour de scrutin au Bundestag pour que le président du parti démocrate-chrétien (CDU) soit finalement porté de justesse au poste de chef du gouvernement.

Le chef de l’Etat Frank-Walter Steinmeier l’a officiellement nommé chancelier dans la foulée.

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat allemands à dix ans s’est un peu tendu, passant de 2,52% lundi à la clôture à 2,54% mardi vers 15H55 GMT.

Au-delà de l’épisode politique en Allemagne, «le sujet principal reste toujours les droits de douane américains et, à plus court terme, ce que décidera la Fed» mercredi, à l’issue de ses deux jours de réunion sur sa politique monétaire, a ajouté Guillaume Chaloin.

Le marché sera attentif au discours du président de la Fed, Jerome Powell et «cherchera à voir s’il laisse envisager qu’une baisse des taux peut être attendue», a-t-il poursuivi.

Le taux d’intérêt des emprunts américains à deux ans, l’échéance la plus sensible aux évolutions de politique monétaire, baissait de 3,83% à 3,79% vers 15H55 GMT.

A Wall Street, le S&P 500 reculait de 0,44%, le Nasdaq de 0,59% et le Dow Jones de 0,49%.

Tesla boudé

Dans le secteur automobile, les ventes du constructeur automobile américain Tesla (-2,44% à Wall Street) ont continué de s’effondrer en Allemagne en avril, tandis que celles du segment électrique ont atteint leur plus haut niveau depuis fin 2023, dans un marché automobile stagnant à un faible niveau, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Hugo Boss fait mieux qu’attendu

Les résultats du premier trimestre du groupe de prêt-à-porter Hugo Boss (+5,85% à Francfort) ont dépassé les attentes des analystes, malgré un recul de 12% du résultat opérationnel à 61 millions d’euros.

TeamViewer plonge

Les résultats trimestriels de TeamViewer (-16,53% à Francfort), spécialisée dans les logiciels de gestion d’ordinateur à distance, ont provoqué d’importantes prises de bénéfices. Le cours reste sur une hausse annuelle de 17% après un bon début d’année.

Le pétrole rebondit

Les cours du pétrole regagnent du terrain mardi au lendemain de pertes dans le sillage de l’annonce de l’augmentation de production d’une partie des membres de l’Opep+.

Vers 15H55 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 3,91% à 62,59 dollars et son équivalent américain, le WTI, gagnait 4,29% à 59,58 dollars.

«Ce rebond est purement technique», estime Kathleen Brooks, analyste de XTB.

«Cependant, le marché reste nerveux, entre une offre abondante et les inquiétudes liées à un ralentissement du commerce mondial qui pourrait peser sur la demande», explique Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Sur le marché des changes, le dollar perdait 0,19% face à la monnaie unique, à 1,1337 dollar pour un euro, vers 15H55 GMT.

Le bitcoin reculait de 1,21% à 94’610 dollars.