Les bourses mondiales s’octroient une pause lundi, dans une séance à l’agenda économique léger marquée par des prises de bénéfices avant la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) en milieu de semaine.
«Après une semaine d’effervescence autour de la trêve des droits de douane», les marchés marquent une pause «pour reprendre leur souffle avant le prochain feu d’artifice», estime Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
«Il s’agit d’une séance de transition», «assez neutre», résume Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest.
En Europe, le DAX de la Bourse de Francfort a terminé en hausse de 1,12% tandis que le CAC 40 parisien a cédé 0,55%. La Bourse de Londres était quant à elle fermée en raison d’un jour férié, à l’instar des principales bourses asiatiques. A Zurich, le SMI a cédé 0,17%.
A Wall Street, l’humeur est aux prises de bénéfices après plusieurs séances de hausse. Vers 15H45 GMT, le Dow Jones se stabilisait (+0,01%), l’indice Nasdaq perdait 0,58% et l’indice élargi S&P 500 0,42%.
«Après (un) gros rebond, les marchés actions ont retrouvé des niveaux de valorisations assez confortables dans un environnement économique qui reste pourtant incertain», note Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.
Les principaux indices mondiaux ont en effet retrouvé leurs niveaux d’avant les annonces du 2 avril sur les droits de douane qui avaient précipité les marchés dans le rouge.
Les économistes de Deutsche Bank expliquent cette remontée par la désescalade des tensions commerciales, qui a permis aux marchés de se débarrasser «du stress de ces dernières semaines causé par les droits de douane de Trump».
M. Auboyneau note toutefois toujours «beaucoup d’incertitudes sur les droits de douane et la géopolitique», les investisseurs restant prudents en l’absence de clarté sur le programme économique de Donald Trump.
Cette semaine, l’attention devrait se tourner vers les banques centrales, avec la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et celle de la Banque d’Angleterre (BoE) jeudi.
Depuis décembre, les taux de la Fed se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, et le marché s’attend à ce qu’ils restent inchangés.
«Les prévisions de l’institution monétaire pour le mois de juin» seront toutefois scrutées, note Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Sur le marché des devises, la monnaie unique s’octroyait 0,29% face au billet vert vers 15H45 GMT, à 1,1330 dollar pour un euro.
Le pétrole sous les 60 dollars
«Le brut est sous pression en raison de la dégradation des perspectives économiques mondiales, principalement alimentée par les différends commerciaux initiés par le président Trump, qui ont entraîné une révision à la baisse des attentes de demande», explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Dans ce contexte, l’annonce de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d’augmenter sa production d’or noir en juin «a ajouté une pression supplémentaire sur les prix», poursuit-il.
Huit pays membres de l’Opep+ sur 22 ont déclaré samedi qu’ils sortiraient de terre 411'000 barils supplémentaires par jour le mois prochain, soit autant qu’en mai, alors que le plan de réintroduction initial prévoyait seulement 137'000 barils supplémentaires.
Vers 15H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,69% à 59,64 dollars et son équivalent américain, le WTI, cédait 2,98% à 56,55 dollars.
Les deux références mondiales du brut évoluent près de leur plus bas niveau depuis début 2021.
L’aérien profite des prix du pétrole
La baisse des prix du pétrole profite «aux entreprises du secteur logistique et du transport aérien», commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.
En Europe, Air France-KLM a terminé en hausse de 2,37%, Lufthansa a progressé de 2,35% et Dassault Aviation s’est adjugé 1,66%.
Aux Etats-Unis, vers 15H45 GMT, Delta Air Lines gagnait 3,35% et United Airlines 2,24%.
Les géants du divertissement dans le rouge
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche sa volonté d’élargir sa guerre commerciale tous azimuts au cinéma, avec une taxe de 100% sur les films étrangers. De quoi précipiter les valeurs du divertissement dans le rouge.
Vers 15H45 GMT, Netflix lâchait 2,05%, Warner Bros Discovery 0,88%, AMC 1,31%, Amazon 1,24% et Disney 0,24%.