Les bourses mondiales sont dans le vert vendredi, au cours d’une fin de semaine tronquée par Thanksgiving aux États-Unis, tandis qu’à Paris la crise politique reste un point de préoccupation.
A Wall Street, les indices grimpaient. Vers 17h50, le Nasdaq prenait 0,80%, le Dow Jones 0,63% et le S&P 500 0,62%. Le volume d’échange est cependant très faible, dans la mesure où New York connaît vendredi une séance écourtée de trois heures, après être restée fermée jeudi pour Thanksgiving.
Les investisseurs se cantonnent à «surveiller les ventes du Black Friday», journée de promotions «qui donne le coup d’envoi de la période des fêtes» dans le pays, selon Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.
En Europe, les bourses ont, elles, terminé en hausse grâce à une accélération en toute fin de séance, après une journée globalement atone. Paris a gagné 0,78%, Francfort 1,03% et Milan 0,46%. Londres est resté autour de l’équilibre (+0,07%). Quant à la Bourse suisse, elle a vu son indice phare SM terminer sur un gain de 0,46%.
Les marchés du Vieux Continent ont pris connaissance vendredi du rebond de l’inflation en zone euro, qui a progressé de 0,3 point en novembre, à 2,3% sur un an.»Ce chiffre ne devrait pas remettre en question les anticipations de baisse des taux de la BCE», et donne donc confiance aux marchés, selon Kathleen Brooks, responsable de la recherche économique chez XBT.
Jeudi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déjà estimé que «toutes les raisons» étaient «réunies» pour une «réduction» des taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne (BCE) en décembre. Mais sur la place parisienne, «les marchés sont surtout dans l’attente de savoir si le gouvernement de Michel Barnier tombera prochainement», explique à l’AFP Philippe Cohen, gérant de portefeuilles pour Kiplink Finances.
Le gouvernement français multiplie les compromis pour échapper à une motion de censure, qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale et plonger, selon l’exécutif, la France dans une «tempête» économique et financière. «S’il est censuré, tout est possible sur les marchés», prévient Philippe Cohen.
Après un recul sur les retraites ou les cotisations patronales, le Premier ministre Michel Barnier a accepté de ne pas augmenter une taxe sur l’électricité au-delà de son niveau d’avant-bouclier tarifaire pour satisfaire le Rassemblement national (RN) qui menace de s’allier à la gauche pour le renverser. Malgré tout, le risque demeure. La cheffe de file du RN Marine Le Pen ne semblait pas vendredi disposée à renoncer à censurer le gouvernement la semaine prochaine, lui reprochant des concessions «pas financées par des économies structurelles».
Dans ce contexte tendu, vendredi soir, toute l’attention des investisseurs sera donc tournée vers l’agence de notation S&P, qui dévoilera sa nouvelle évaluation de la dette souveraine de la France. Sur le marché obligataire, là où s’échange la dette déjà émise, l’emprunt français sur dix ans était à 2,89% vers 16H40 GMT, contre 2,94% la veille en clôture, quand son équivalent allemand s’établissait à 2,08%, contre 2,13% jeudi.
Aux États-Unis, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans reculait, les marchés tablant depuis plusieurs jours sur le fait que Trump mènera une politique commerciale moins offensive que prévue, et donc moins inflationniste. Vers 17h40, il atteignait 4,20%, contre 4,26% la veille.
Sur le marché des changes, le dollar est stable face à la monnaie unique européenne (+0,05%), à 1,0546 dollar pour un euro.
Norma grimpe
Les titres de l’équipementier Norma Group (+16,07% à Francfort) sont recherchés. L’entreprise a annoncé jeudi soir la vente de la division de gestion de l’eau, pour se recentrer sur son coeur de métier, l’industrie générale et la fourniture automobile.
Le pétrole hésite
Les cours du pétrole hésitent vendredi, après l’annonce du report de la réunion semestrielle de l’Opep+ jeudi laissant supposer des divergences internes.
Vers 17h40, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,12% à 73,19 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), prenait lui 0,87% à 69,32 dollars.
Côté cryptoactifs, le bitcoin s’établissait à 98’185 dollars (+3,20%).