Les marchés financiers saluent mercredi une inflation américaine moins élevée qu’anticipé, mais sont freinés par l’incertitude autour de l’accord commercial qui sortira des négociations entre les Etats-Unis et la Chine.
Aux Etats-Unis, en mai, les prix à la consommation ont progressé de 2,4% sur un an, contre 2,3% en avril, selon l’indice CPI publié par le ministère du Travail et sur lequel sont indexées les retraites américaines. D’un mois sur l’autre, l’indice CPI a ralenti à 0,1% en mai (contre 0,2% en avril), tiré vers le bas par le recul des prix de l’énergie.
«Bien que l’inflation a progressé, la hausse est moins importante que prévu et cela peut soutenir une reprise du cycle de baisses des taux de la banque centrale américaine» (Fed), commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.
Sur le marché de la dette, le rendement des obligations américains à dix ans évoluait à 4,43% vers 14H00 GMT contre 4,47% à la clôture mardi. A deux ans, l’échéance la plus sensible aux évolutions de politique monétaire, se détendait plus nettement à 3,95%, contre 4,02%.
Le dollar baissait quant à lui de 0,56% face à la monnaie unique, à 1,1490 dollar pour un euro. Si le marché anticipe des baisses de taux, soit la baisse du loyer de l’argent, cela signifie pour le dollar «qu’il sera moins rémunérateur» et ce faisant «il est moins recherché», explique Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.
Bien que «l’inflation aux Etats-Unis a augmenté moins que prévu en mai, la confusion autour de la politique douanière de Trump est totale» et freine les marchés d’actions, résume Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.
Le président américain s’est félicité d’un accord de principe trouvé entre Washington et Pékin dans la nuit à Londres et qui devrait permettre la fourniture de terres rares chinoises aux Etats-Unis.
Cet accord est «soumis à une approbation finale du président Xi et moi-même», a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. «Les terres rares nécessaires seront fournies», a-t-il ajouté.
Trump a aussi affirmé qu’au total, les droits de douane américains sur les produits chinois atteignent en moyenne 55%.
Ce niveau de droits de douane reste «très élevé» et «le marché attend d’avoir aussi le son de cloche des Chinois», souligne Alexandre Baradez.
A Wall Street, vers 16H00 GMT, l’indice élargi S&P 500 oscillait autour de l’équilibre (+0,08%), tout comme le Nasdaq (+0,09%) et le Dow Jones prenait 0,32%.
En Europe, la Bourse de Paris a reculé de 0,36% et Francfort a cédé 0,16%. Londres a quant à elle grappillé 0,13%. A Zurich, le SMI a cédé 0,29%.
«Il faut aussi prendre en compte que plusieurs indices boursiers évoluent à des niveaux records, il ne faut pas s’attendre à une explosion à la hausse dans un contexte marqué par l’incertitude», nuance Andrea Tueni.
La Bourse de Londres flirte par exemple avec ses plus hauts historiques depuis plusieurs séances. Les investisseurs anticipent d’une part des baisses des taux de la Banque d’Angleterre, après des chiffres de l’emploi cette semaine montrant un ralentissement, et saluent les nouveaux arbitrages du budget britannique, qui priorise la croissance du PIB, la défense et la santé.
Inditex déçoit
Le géant du prêt-à-porter Inditex a lâché 2,15% à 47,06 euros à la clôture à Madrid après des résultats jugés décevants au premier trimestre. Le chiffre d’affaires de l’espagnol, propriétaire des marques Zara, Bershka, Stradivarius ou Massimo Dutti, n’a progressé que de 1,5% sur les trois premiers mois de l’année, à 8,27 milliards d’euros, moins que les 8,37 milliards attendus par les analystes.
Pétrole en hausse
Vers 16h00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,23% à 68,36 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, gagnait 2,61% à 66,67 dollars.
L’once d’or grappillait 0,29% à 3333 dollars.
Le bitcoin lâchait 0,70% à 109'793 dollars.