Les marchés européens font une halte dans leur course folle de début d’année

AWP

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Les places financières ont nettement rétrogradé ce jeudi, de 1,86% à Paris, de 1,07% à Londres et de 1,72% à Francfort. A Zurich, le SMI a cédé 0,95%.

Les marchés d’actions s’essoufflent jeudi devant des signes de ralentissement économique et des messages de fermeté des banquiers centraux dans leur lutte contre l’inflation qui réduisent les espoirs de modération des hausses de taux.

Après avoir considérablement bondi depuis le début de l’année, les places financières européennes ont nettement rétrogradé jeudi, de 1,86% à Paris, de 1,07% à Londres et de 1,72% à Francfort. A Zurich, le SMI a cédé 0,95%.

«Le marché a besoin de souffler. Cela ne veut pas dire qu’il y a une remise en cause de la tendance de fond», considère Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque.

«Le mouvement de baisse vient globalement des Etats-Unis et c’est ce qui perturbe la marche en avant des indices européens», précise-t-il à l’AFP.

A la Bourse de New York, les craintes de récession faisaient plier l’indice Dow Jones de 0,92%, le Nasdaq 1,21% et le S&P 500 de 1,05% vers 15H50 GMT.

Publiées mercredi, les ventes au détail, un bon baromètre de la consommation aux Etats-Unis qui est le moteur de la croissance, ont chuté de 1,1%, le plus fort recul en un an, pointant vers un ralentissement de l’économie plus rapide qu’attendu.

Jeudi, un autre indice, dans le secteur immobilier, a ajouté à la morosité. Les constructions de logements ont reculé de 1,4% en décembre sur un mois après déjà une chute de 1,8% le mois d’avant, un chiffre révisé en nette baisse. En outre, un rebond n’est guère en vue puisque les permis de construire, qui donnent une idée des futurs départs de chantier, sont aussi en baisse de 1,6%.

Depuis ces deux derniers jours, les banquiers centraux ont répété leur détermination à rester vigilants face à l’inflation, que ce soit James Bullard pour la Réserve fédérale américaine ou Klaas Knot, un des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

Au Forum économique de Davos, en Suisse, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a affirmé que l’activité en zone euro serait «bien meilleure» cette année que redouté initialement. Elle a aussi répété que l’institution monétaire envisageait de relever encore fortement ses taux directeurs au cours des prochaines réunions, avec +0,50 point de pourcentage attendu, afin de lutter contre l’inflation «encore beaucoup trop élevée».

La séance est aussi obscurcie par le plafond de la dette qui a été atteint jeudi aux Etats-Unis et oblige le ministère américain des Finances à prendre des mesures d’économie pour assurer le paiement de ses engagements financiers.

Sur le marché obligataire, les taux des Etats remontaient après avoir touché des plus bas depuis un mois en Europe, et de quatre mois aux Etats-Unis.

Les prix du pétrole sont repartis de l’avant jeudi, après s’être retournés mercredi en raison des craintes sur la croissance. Le baril de Brent de la mer du Nord progressait de 1,26% à 85,99 dollars, et le WTI américain de 0,96% à 80,24 dollars vers 17H00 GMT.

Les réserves commerciales de pétrole brut ont de nouveau bondi la semaine dernière aux Etats-Unis mais les réserves stratégiques sont demeurées inchangées pour la première fois en 17 mois.

La baisse des actions a affecté tous les secteurs, l’industrie et la technologie étant particulièrement touchées.

Le leader du streaming Netflix, qui doit annoncer ses résultats après la clôture, chutait de 1,97% à 320,13 dollars. Amazon se repliait de 2,43%, Disney de 0,98% vers 17H10 GMT.

Dr Martens au pied du mur

La marque de chaussures britannique Dr. Martens, secouée ces derniers mois par la crise économique, a plongé de plus de 30% à Londres après avoir dit anticiper jeudi des résultats moins bons que prévu pour son exercice complet.

Du côté des devises

L’euro était en légère hausse de 0,20% à 1,0816 dollar vers 17H05 GMT.

Au lendemain d’une nette baisse mercredi après le statu quo de la Banque du Japon, le yen remontait par rapport au dollar et aux monnaies européennes.

Après avoir mis fin mercredi à une série de 14 jours de hausse, du jamais vu depuis 2013, le bitcoin baissait légèrement de 0,63% à 20.911 dollars.

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