Les marchés européens font à nouveau les frais de l’inflation

AWP

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Les indices ont fini en net repli à Paris (-1,43%), à Francfort (-1,29%) et à Milan (-1,22%). Londres (+0,10%) a été soutenue par les matières premières. A Zurich, le SMI a cédé 1,06%.

Les marchés mondiaux rétrogradaient mardi après leur rebond de la semaine dernière, à nouveau fragilisés par les craintes liées à l’inflation et aux anticipations de durcissement monétaire des banques centrales.

Les indices européens ont fini en net repli à Paris (-1,43%), à Francfort (-1,29%) et à Milan (-1,22%). Londres (+0,10%) a été soutenue par les matières premières. A Zurich, le SMI a cédé 1,06%.

A Wall Street, l’indice Dow Jones lâchait 0,44%, le Nasdaq 0,14% et le S&P 500 cédait 0,36% vers 16H25 GMT au sortir d’un long week-end férié du Memorial Day.

«La récente hausse du prix du pétrole remet les craintes d’inflation à l’ordre du jour en raison de la hausse des prix de l’énergie», explique l’analyste Jochen Stanzl de CMC Markets.

Remises du choc de la pandémie grâce au soutien des banques centrales et des gouvernements, les Bourses se démènent face à une inflation qui gagne du terrain depuis l’invasion russe en Ukraine et à une reprise mondiale qui ralentit.

Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mai, à 8,1% sur un an, une situation qui devrait renforcer la pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle durcisse la politique monétaire de la zone euro en relevant ses taux directeurs.

«À ces rythmes-là, l’inflation est source de préoccupations croissantes sur les perspectives» économiques, commentent les économistes du cabinet Riches Flores Research.

Jusqu’à maintenant, la BCE semble vouloir avancer à pas feutrés pour faire ralentir l’inflation, tandis que son homologue américaine (Fed) a estimé la semaine dernière que des hausses de taux d’un demi-point de pourcentage, plus fortes que les habituels relèvements d’un quart de point, seraient «sans doute appropriées» dans les mois à venir.

La hausse des prix à la consommation a atteint chaque mois des niveaux record depuis novembre en zone euro. Aux États-Unis, une première baisse en mai a été constatée, selon l’indicateur PCE publié vendredi.

La confiance des consommateurs s’est légèrement dégradée en mai aux États-Unis mais moins fortement que prévu, selon l’indice du Conference Board publié mardi.

Cette donnée suggère «que l’inflation, en particulier dans des catégories comme l’alimentation et l’énergie, pèse sur la confiance des ménages et affecte les budgets des consommateurs», commente Eric Lafrenière, gérant actions américaines de Richelieu Gestion.

Le président Joe Biden a assuré que l’inflation est sa priorité économique, et doit rencontrer mardi à la Maison Blanche, sur ce sujet, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell.

Sensible à l’inflation, le marché de la dette souveraine se tendait fortement: le taux américain à 10 ans grimpait de 10 points de base à 2,85% vers 16H30 GMT.

Signe des tensions au niveau des entreprises, la chaine de distribution britannique B&M a plongé de 15% à 389,70 pence après avoir averti qu’elle s’attendait à une baisse de ses résultats cette année en raison de la hausse des prix.

Le pétrole au plus haut depuis deux mois

Les prix du pétrole sont montés mardi jusqu’à des niveaux plus vus depuis les sommets atteints début mars, galvanisés par l’annonce de l’Union européenne d’un embargo progressif sur les importations de pétrole russe dans le cadre des sanctions prises à l’encontre de Moscou, après des semaines de négociations.

Le baril de Brent de la Mer du Nord atteignait 123,25 dollars (+1,30%), tandis que le baril de WTI montait de 1,76% à 117,08 dollars vers 16H30 GMT.

Les valeurs de l’énergie et notamment du pétrole en ont profité, avec des hausses de 0,74% pour TotalEnergies à Paris ou encore de 1,01% pour Repsol à Madrid.

Unilever et DSM bondissent

Le géant de l’agroalimentaire et de l’hygiène Unilever s’est envolé de 9,43% après la nomination du milliardaire américain Nelson Peltz au conseil d’administration et la confirmation de l’entrée au capital de son fonds activiste Trian.

Par ailleurs, le suisse Firmenich veut fusionner avec le néerlandais DSM (+8%) pour créer un nouveau géant des parfums et arômes, produits nutritionnels et de santé, ont annoncé mardi les deux groupes.

Du côté des devises

L’euro reculait de 0,43% à 1,0733 dollar un peu avant 16H00 GMT.

Le bitcoin montait de 2,78% à 32.135 dollars.

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