Les marchés européens effrayés par les propos du patron de la banque centrale américaine

AWP

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A la clôture, Paris cède 0,46%, Francfort 0,60%, Milan 0,67% et Londres 0,13%. A Zurich, le SMI abandonne 0,75%.

Les bourses mondiales reculaient et les taux obligataires américains remontaient après le ton sévère employé par Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), devant le Sénat américain où il était auditionné mardi.

Après une ouverture stable, Wall Street s’enfonçait dans le rouge. Vers 17H00 GMT, le Dow Jones tombait de 1,19%, le S&P 500 de 1,12% et le Nasdaq de 0,78%.

Les bourses européennes ont aussi basculé dans le négatif. Après la clôture, Paris a cédé 0,46%, Francfort 0,60%, Milan 0,67% et Londres 0,13%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,75%.

«Les données économiques les plus récentes sont plus fortes que prévu, ce qui suggère que le niveau final des taux directeurs sera susceptible d’être plus élevé que prévu», a déclaré Jerome Powell.

Autrement dit, l’économie reste en surchauffe et le principal taux directeur de la Fed pourrait continuer son ascension au-delà de 5,1%, niveau auquel les responsables de la Fed le voyaient s’arrêter, selon leurs dernières prévisions, qui avaient été publiées en décembre.

Alexandre Baradez, analyste d’IG France, juge ces déclarations «assez logiques compte tenu de la teneur des chiffres publiés ces dernières semaines et de la persistance de l’inflation, notamment dans les services».

Le président de la Fed a aussi prévenu que les taux pourraient rester élevés «pendant un certain temps».

Sur le marché obligataire, le taux de la dette américaine à deux ans s’est approché tout près des 5% (4,96% vers 16H55 GMT), au plus haut depuis 2007.

Le taux d’emprunt à dix ans des Etats-Unis était lui stable et ceux des Etats européens redescendaient légèrement de leurs pics atteints lundi.

Le marché des devises réagissait vivement aussi: le dollar grimpait de 1,02% face à l’euro à 0,9457 euro pour un dollar, et de 1,43% face à la livre à 0,8436 livre pour un billet vert, au plus haut depuis début janvier.

Alexandre Baradez constate toutefois que le marché n’a pas été pris «de panique» même si les propos de Jerome Powell sont évidemment «désagréables à entendre».

La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed est prévue les 21 et 22 mars.

Du côté des matières premières

Les prix du pétrole chutaient face à la perspective de nouvelles hausses des taux d’intérêt qui pourraient affecter négativement la croissance économique mondiale.

Vers 16H55 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 2,83%, à 83,74 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, cédait 2,82%, à 78,17 dollars.

Les valeurs des secteur pétrolier et minier reculaient également en conséquence.

TotalEnergies a cédé 0,51% à Paris, BP 0,16% et Shell 0,06% à Londres.

Anglo American a perdu 2,75%, Glencore 4,58%, Antofagasta 2,90% à Londres. A Paris, ArcelorMittal a reculé de 1,84% et Eramet de 4,45%.

Vonovia perquisitionné

Le plus grand groupe immobilier allemand Vonovia a été perquisitionné mardi à son siège, la police enquêtant sur des soupçons de corruption, d’abus de confiance et d’escroquerie, a rapporté la presse allemande, qui relate aussi l’arrestation de quatre personnes. Le groupe aurait conclu des accords anticoncurrentiels lors d’appels d’offres afin d’attribuer un contrat à une société spécifique. Le titre a perdu 5,63% à Francfort.

Aston Martin démarre en trombe

Le britannique Aston Martin a grimpé de 7,57% à Londres, son titre étant dopé depuis plusieurs jours par des résultats jugés solides et un début de saison rutilant en Formule 1, avec la troisième place de son pilote espagnol Fernando Alonso dimanche au GP de Bahreïn.

Rivian patine

Le fabricant de pick-up électriques Rivian, qui peine à accélérer sa production, chutait de 12% après avoir fait part de son intention de proposer sur le marché pour 1,3 milliard de dollars d’obligations.

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