Les marchés européens déçus par l’inflation américaine

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Paris finit en recul de 0,24%, Francfort 0,23% et Londres autour de son équilibre (-0,07%). A Zurich, le SMI cède 0,37%.

Les bourses mondiales font preuve de retenue jeudi après une inflation ralentissant moins que prévu aux Etats-Unis en septembre, interrogeant les investisseurs sur la suite des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

A Wall Street vers 15H50 GMT, le Dow Jones perd 0,22%, le S&P 500 0,14% vers 15H50 GMT. Le Nasdaq est stable (-0,03%).

En Europe, Paris a fini en recul de 0,24%, Francfort 0,23% et Londres autour de son équilibre (-0,07%). A Zurich, le SMI a cédé 0,37%.

L’inflation a continué à ralentir aux Etats-Unis en septembre, revenant à 2,4% sur un an, contre 2,5% en août, son plus bas niveau depuis plus de trois ans, selon l’indice CPI publié jeudi par le département du commerce américain.

Mais l’indicateur a moins reculé que prévu par le consensus des analystes, qui tablaient sur une hausse des prix de seulement 2,3% sur un an. Sur un mois, l’inflation atteint 0,2%, là encore au-dessus des attentes.

De quoi «obliger les marchés à réévaluer leurs attentes concernant les actions futures de la Réserve fédérale américaine (Fed)», explique Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

La Fed a entamé une politique de baisse de ses taux en septembre pour relancer l’activité et l’emploi, considérant que le combat contre l’inflation devait désormais passer en second plan, après plusieurs trimestres de politique restrictive face à la hausse des prix.

Mais le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis de septembre, ressorti meilleur qu’attendu vendredi, a illustré la vivacité persistante de l’économie américaine, remettant en question les futurs allégements attendus. L’inflation publiée jeudi accroît désormais ces doutes.

Ces deux données sont «une piqûre de rappel montrant que l’économie américaine reste solide, et qu’il ne faut pas aller trop vite en besogne», explique à l’AFP Valérie Rizk, économiste chez Hugau Gestion.

Toutefois, «cela ne change pas la tendance de fond de la désinflation aux Etats-Unis», tempère-t-elle.

«Si des baisses de taux d’intérêt sont toujours prévues, l’ampleur et la fréquence de ces ajustements pourraient être revues à la baisse, en particulier (...) l’année prochaine», résume M. Ielpo.

Dans ce contexte, l’emprunt américain a dix ans atteint 4,07%, stable par rapport à la veille. Sur deux ans, il s’établit à 3,96%, contre 4,02%.

En Europe, c’est «le budget de la France pour 2025», présenté dans la soirée, qui sera scruté par les investisseurs, selon Jim Reid, économiste chez Deutsche Bank.

Dans ce contexte, le taux d’intérêt des emprunts de l’Etat français à 10 ans s’établit à 3,02% vers 15H50 GMT, quand l’équivalent espagnol est à 2,90%. Concrètement, cela signifie que la France doit emprunter à un taux plus élevé que son voisin espagnol pour se financer sur les marchés.

Le taux allemand de référence atteint 2,25%.

GSK fait «un pas de géant»

Le géant pharmaceutique britannique GSK a annoncé mercredi des accords à près de 2,3 milliards de dollars aux Etats-Unis pour mettre fin à une majorité d’affaires en cours devant la justice du pays dans lesquelles son médicament Zantac est accusé d’avoir provoqué des cancers.

«GSK a fait un pas de géant pour tirer un trait sur cette longue bataille juridique», a salué Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions chez Hargreaves Lansdown. A Londres, le titre a pris 2,80%.

Les réassureurs rassurés

Les titres des réassureurs européens ont été recherchés jeudi, bénéficiant de l’affaiblissement de l’ouragan Milton sur la côte ouest de la Floride. Les investisseurs comptent également sur le fait que les dommages seront bientôt pris en compte lors du renouvellement des primes.

Les Allemands Munich Re (+2,85%) et Hanover Re (+2,75%) ont connu de nettes hausses. En Suisse, Swiss Re a pris 2,75% tandis que le Français Scor a gagné 2,80% à Paris.

Le pétrole en hausse

Les cours du pétrole montent, alors que les marchés craignent à nouveau une attaque d’Israël sur les infrastructures pétrolières iraniennes, après l’attaque aux missiles menée par Téhéran début octobre.

Vers 15H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagne 2,02% à 74,72 dollars et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain progresse de 2,07%, à 78,17 dollars.

Le bitcoin prend 0,31% à 60.586,11 dollars.

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