Les marchés atones avant une fin de semaine riche en inflation

AWP

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Paris a cédé 0,74%, Francfort 0,66% et Milan 0,81%. Londres a mieux résisté (-0,12%), au lendemain de l’échec d’un vote de défiance contre le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Les marchés boursiers n’affichaient pas de tendance claire mardi, patientant avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et la publication des chiffres de l’inflation aux États-Unis vendredi.

Les places européennes ont clôturé en repli, préférant la prudence. Paris a cédé 0,74%, Francfort 0,66% et Milan 0,81%. Londres a mieux résisté (-0,12%), au lendemain de l’échec d’un vote de défiance contre le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Après une ouverture en recul et un passage en positif, Wall Street évoluait proche de ses niveaux de la veille: vers 15H50 GMT (17H50 HEC), le Dow Jones pliait de 0,12%, le S&P 500 de 0,15% et le Nasdaq de 0,13%.

«Les marchés européens ont reculé en raison d’une triple inquiétude concernant la hausse des prix, la hausse des taux et la contraction des marges», a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

L’évolution des prix, ses impacts sur la croissance et ses effets sur les politiques monétaires occupent tous les neurones des investisseurs depuis des mois.

Dans ce contexte, la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi et la publication des chiffres de l’inflation aux États-Unis vendredi sont particulièrement attendus.

Face à la flambée des prix, la BCE devrait préparer le terrain à la sortie de sa politique controversée de taux négatifs, un tournant historique qui va renchérir le coût du crédit, et décider l’arrêt de ses rachats nets de dette, qui ont jusqu’à présent permis de soutenir les marchés avec des liquidités abondantes.

La banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) a pour sa part déjà commencé en mars à relever ses taux. Elle a été suivie mardi par la banque centrale australienne, qui a relevé les siens de 50 points de base à 0,85%, un niveau plus élevé qu’attendu.

A Wall Street, on se demande si la Fed «va continuer à augmenter ses taux en septembre pour casser la flambée des prix ou si elle va faire une pause», explique Philippe Cohen, gérant de portefeuilles de Kiplink Finance. Et les spéculations vont bon train sur ce débat.

Chaque statistique économique est analysée sous le prisme de l’inflation et du resserrement des politiques monétaires, deux éléments qui pèsent sur les perspectives économiques.

La Banque mondiale a d’ailleurs abaissé mardi sa prévision de croissance mondiale à +2,9% cette année, contre +4,1% estimé en janvier.

«Le message de la Banque mondiale, c’est de dire aux banques centrales +Attention, n’allez pas trop vite ni trop fort car vous risquez de casser la croissance mondiale+», commente Philippe Cohen, qui estime que cette publication a permis au taux de la dette américaine à 10 ans de repasser sous la barre des 3% ce mardi.

Nouvelles inquiétudes dans la distribution

La chaîne américaine de supermarchés Target a prévenu que ses marges seraient plus restreintes que prévu au deuxième trimestre, notamment du fait de stocks trop importants. Son action chutait de 3,55% à Wall Street et entraînait Walmart (-2,08%).

A Londres, Sainsbury a perdu 2,33%.

Coup dur pour SAS

Le gouvernement suédois a annoncé mardi qu’il ne participerait pas à la nouvelle augmentation de capital de la compagnie aérienne SAS, bien que l’entreprise soit au bord de l’asphyxie financière. Déjà au plus bas, le titre a cédé 13,91% à Stockholm.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole montait légèrement, après une augmentation de l’offre disponible sur le marché, mais qui reste insuffisante pour répondre à la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 0,90% à 120,58 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet grappillait 0,47% à 119,03 dollars.

L’euro était stable face au billet vert à 1,0695 dollar.

Le yen plongeait quant à lui jusqu’à des niveaux plus vus depuis vingt ans face au dollar (-0,50% à 132,60 yens pour un dollar), plombé par la divergence de politique monétaire entre la Banque du Japon et les autres banques centrales.

Le bitcoin perdait 5,12% à 29.830 dollars, victime de l’aversion au risque des investisseurs.
 

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