Les chiffres de l’inflation américaine renforcent les craintes des marchés européens

AWP

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Francfort recule de 1,16%, Paris de 0,73% et Milan de 0,93%. Londres abandonne 0,74%. A Zurich, le SMI cède 1,49%.

Les bourses mondiales reculaient mercredi, un mouvement amplifié par la publication des chiffres plus élevés qu’attendus de l’inflation aux Etats-Unis.

Les bourses européennes ont terminé en baisse après être passées sous la barre des 2% au cours de la séance: Francfort a reculé de 1,16%, Paris de 0,73% et Milan de 0,93%. Londres a perdu 0,74%. A Zurich, le SMI a cédé 1,49%.

Wall Street reculait vers 16H00 GMT: le Dow Jones perdait 0,67%, le Nasdaq 0,29% et l’indice élargi S&P 500 0,53%.

Après avoir bondi juste après l’annonce des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans revenait proche de son niveau de la veille, à 2,95%. En revanche, le taux à 2 ans grimpait davantage, à 3,11%, contre 3,04%.

Le très attendu indice des prix à la consommation (CPI) américain a flambé en juin à 9,1% sur un an, au-dessus des 8,8% anticipés. Sur un mois, la hausse des prix s’élève à 1,3% en juin, contre 1,0% en mai.

«Ces chiffres viennent de repousser le pic de l’inflation aux yeux des investisseurs et les poussent à maintenir une attitude attentiste», explique Gilles Guibout, responsable actions européennes chez Axa IM, selon qui la crainte de la récession va croître.

Ils présagent d’une nouvelle hausse de l’inflation et de la poursuite d’une forte politique de montée des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), un resserrement monétaire brutal qui risque d’impacter davantage la croissance.

Pour lutter contre l’inflation, qui est «plus élevée et persistante qu’elle le prévoyait», la Banque centrale du Canada a pour sa part relevé mercredi son taux directeur de 1,5% à 2,5%.

En Europe, les premières estimations de l’inflation en juin ont été confirmées en France (5,8%) et en Allemagne (7,6%).

Du côté des devises, l’euro --plombé par les perspectives moroses de l’économie européenne, avec la possibilité d’un arrêt des approvisionnements de gaz russe-- a plongé mercredi sous le seuil symbolique d’un dollar, qui n’avait plus été franchi depuis décembre 2002. Vers 16H00 GMT, il remontait tout de même à 1,0084 dollar.

«Si l’inflation se confirme, la Banque centrale européenne va être obligée de remonter ses taux», permettant à terme une remontée de l’euro, a estimé M. Guibout, alors que l’institution a mené jusqu’ici une politique bien moins volontariste que la Fed.

Dans un contexte particulièrement sombre pour l’Europe, le géant gazier russe Gazprom a agité mercredi la menace d’une coupure de l’approvisionnement, en affirmant ne pas pouvoir garantir le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream dont il opère pendant dix jours la maintenance.

Les prix du gaz étaient en nette hausse. Sur le marché de référence, le TTF néerlandais, les prix montaient de 4,86% à 181,00 dollars vers 16H00 GMT.

Le pétrole sous tension

La surprise du CPI est, en grande partie, liée à l’explosion des prix de l’essence, qui ont grimpé de 11,2% en juin sur un an.

Le président américain Joe Biden a déploré des chiffres de l’inflation «trop élevés» et «obsolètes» dans un communiqué, expliquant qu’ils ne prennent pas en compte la décrue du prix de l’essence intervenue depuis la mi-juin.

Cette séance mouvementée réorientait à la baisse les prix du pétrole, après avoir été entrecoupée d’annonces contradictoires entre les chiffres de l’inflation et les propos de Joe Biden se voulant rassurants à l’égard des marchés.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre reculait de 0,60% à 98,86 dollars à 16H00 GMT, sous les 100 dollars franchis à la baisse la veille. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, cédait 0,26% à 95,59 dollars.

Joe Biden est en tournée au Moyen-Orient où il cherchera notamment à obtenir de l’Arabie saoudite, premier exportateur de brut mondial, qu’elle ouvre les vannes pour calmer l’envolée des cours de l’or noir et apaiser l’inflation.

Le bitcoin baissait lui de 0,98% à 19.250 dollars vers 16H15 GMT.

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