Les Bourses européennes reculent après leur rebond de la veille

AWP

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Francfort a reculé de 0,92%, Paris de 0,74%, Londres de 1,53%, Madrid de 1,44% et Milan de 0,10%.

Les Bourses européennes ont fini dans le rouge mardi, après leur rebond significatif de la veille, réagissant à des craintes pour la conjoncture dans un contexte de pandémie persistante.

A Wall Street au moment de la clôture européenne, l’indice Dow Jones cédait 0,79% et le S&P 500 lâchait 0,08%, tandis que l’indice à forte coloration technologique Nasdaq prenait 0,23%.

Les marchés européens «ont pris un virage à 180 degrés depuis le rebond conséquent de la veille», qui était «difficile à répliquer vu qu’il était alimenté par l’éditorial d’un journal contrôlé par le gouvernement chinois qui encourageait à acheter des actions domestiques», observe David Madden, analyste pour CMC Markets.

«Maintenant que l’excitation est passée, les investisseurs doivent faire face au fait que la pandémie ne va pas s’en aller de sitôt», ajoute-t-il.

Par ailleurs, les nouvelles prévisions économiques de la Commission européenne et une production industrielle sous les attentes en mai en Allemagne n’ont pas favorisé la prise de risques.

Le produit intérieur brut de la zone euro devrait chuter de 8,7% en 2020, avant de rebondir en 2021 (+6,1%), selon des chiffres publiés mardi par Bruxelles, plus pessimiste que lors de ses dernières prévisions début mai, où une chute du PIB de 7,7% était anticipée en 2020 avant une reprise (+6,3%) en 2021.

«Le recul des places boursières est loin d’être tonitruant», nuancent cependant les stratégistes du courtier Aurel BGC.

Les marchés sont encore «dans la phase la plus rapide du rebond, mais le comportement des agents économiques pourrait encore varier de manière significative d’ici la fin de l’année et au-delà, notamment quand les conséquences de la crise économique deviendront plus perceptibles», soulignent-ils.

Départ pour les résultats

Ainsi, la saison des résultats trimestriels qui s’ouvre cette semaine en Europe va s’intensifier mi-juillet avec la publication des entreprises américaines, la primeur revenant aux banques.

Les investisseurs sont surtout impatients d’être rassurés compte tenu de l’état déplorable de l’économie mondiale, et espèrent plus de visibilité pour la fin de l’année.

Dans ce contexte de fébrilité du marché, le gouvernement de Donald Trump a annoncé mardi avoir accordé 1,6 milliard de dollars (1,42 md EUR) à la biotech américaine Novavax pour son projet de vaccin contre le Covid-19.

La pandémie de nouveau coronavirus a fait plus de 200.000 morts en Europe, dont plus des deux tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne, selon un bilan établi par l’AFP.

Elle continue sa progression aux États-Unis, où encore 55.000 nouveaux cas ont été recensés lundi, mais aussi en Inde et au Brésil.

Sur le front des valeurs, Commerzbank (+3,56% à 4,59 euros) a poursuivi sa remontée depuis l’annonce vendredi de la démission de son patron, Martin Zielke. Des annonces concernant sa succession sont attendues mercredi à l’issue d’une réunion du conseil de surveillance.

Toujours à Francfort, Wirecard a grimpé de 22,96% à 3,15 euros: plus de 100 investisseurs ont manifesté leur intérêt pour des pans d’activité du prestataire de paiement en ligne qui a déposé le bilan, a indiqué mardi son administrateur judiciaire.

Sur la cote parisienne, les foncières ont subi un contre-coup: Unibail-Rodamco-Westfield a effacé une grosse partie de ses gains de la veille (-3,14% à 51,80 euros) et Klepierre a chuté de 5,14% à 16,70 euros.

Coté sur le SBF 120, Sodexo, qui a ouvert la période des résultats d’entreprises en anticipant une baisse de 28% de son chiffre d’affaires au deuxième semestre de son exercice décalé, a perdu 4,09% à 61,86 euros.

A Londres, Withbread a lourdement chuté (-5,53% à 2.305,00 pence) après avoir publié un chiffre d’affaires en régression de près de 80% au premier trimestre à cause de l’impact du coronavirus.

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