Les cours du pétrole ont reculé lundi en l’absence de matérialisation des inquiétudes sur l’approvisionnement d’or noir face au conflit entre Israël et l’Iran.
«Les pires craintes du marché pétrolier ne se sont pas réalisées», commente auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital.
«Jusqu’à présent, toutes les attaques israéliennes ont été menées à l’intérieur de l’Iran, et rien qui puisse affecter les approvisionnements mondiaux» ne s’est produit, ajoute l’analyste. «Même la réponse iranienne a été insuffisante en termes d’atteinte aux infrastructures énergétiques de tiers».
Israël a mené une frappe lundi contre le bâtiment de la télévision d’Etat iranienne, qui a brièvement interrompu sa retransmission depuis Téhéran, où des explosions ont retenti dans plusieurs secteurs, au 4e jour d’un conflit inédit entre les deux pays ennemis.
L’Iran a pour sa part tiré lundi matin des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël.
«La situation est évidemment très tendue, mais les premières indications montrent» que les échanges de pétrole continuent au niveau mondial, souligne John Kilduff.
En particulier, les analystes «sont de plus en plus nombreux à penser que le détroit d’Ormuz ne sera pas touché», assure-t-il.
«Situé entre l’Iran et Oman, ce détroit est d’une importance critique pour le marché pétrolier» puisque plus de 20 millions de barils quotidiens y transitent, note Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Selon l’analyste, «la majorité des cargaisons proviennent d’Arabie saoudite, d’Irak, des Émirats arabes unis et du Koweït» et voguent à destination de l’Asie. En cas de blocage de ce passage étroit, il serait très difficile pour les transporteurs de trouver une autre route, selon les spécialistes.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a perdu 1,35% à 73,23 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, a reculé de 1,66% à 71,77 dollars. Il était monté jusqu’à 77,62 dollars vendredi.
En cours de séance, les cours ont reflué jusqu’à près de 4,50% après la publication d’un article du Wall Street Journal selon lequel Téhéran souhaiterait une désescalade rapide dans le conflit avec Israël, avant de se reprendre.
Cet épisode montre que le marché s’appuie essentiellement sur les gros titres, pour John Kilduff.