Le gendarme de Wall Street valide une forme hybride d’IPO sur le marché new-yorkais permettant de lever des fonds à travers une cotation directe.
L’autorité américaine supervisant les marchés boursiers, la SEC, a donné son feu vert à une nouvelle forme hybride d’entrée en Bourse proposée par le New York Stock Exchange, permettant de lever des fonds à travers une cotation directe.
Ce procédé atypique, utilisé notamment par le géant du streaming musical Spotify, permet aux actionnaires existants (fondateurs, employés, premiers financeurs) de vendre leurs participations sur le marché et ainsi de récupérer de l’argent pour eux-mêmes.
Elle revient moins cher car elle permet d’éviter des frais bancaires et elle est soumise à moins de restrictions qu’une entrée en Bourse traditionnelle.
Mais cette méthode empêche aussi les entreprises y ayant recours d’émettre de nouvelles actions et donc de récupérer de l’argent frais pour la société.
Avec la nouvelle solution approuvée mercredi soir par la SEC, une société pourra émettre de nouvelles actions le premier jour de la cotation, comme dans une entrée en Bourse traditionnelle.
Cette innovation est destinée à attirer plus d’entreprises sur les places boursières.
De nombreuses start-up ont choisi en effet ces dernières années d’attendre plus longtemps que prévu avant de faire leur entrée en Bourse, ou d’y renoncer totalement.
Grâce aux bas taux d’intérêt, elles peuvent lever de l’argent assez facilement directement auprès des banques ou des sociétés de capital-risque par exemple.
Certaines renâclent aussi à payer les lourds frais demandés par les banques d’investissement préparant une entrée en Bourse traditionnelle. Il est régulièrement reproché à ces banques de fixer un prix d’introduction trop bas, au bénéfice de leurs clients qui peuvent ainsi profiter d’un éventuel bond de l’action au moment de la première cotation.
Une autre méthode en vogue actuellement est de passer par une «Special purpose acquisition company» ou Spac, une sorte de coquille vide préparée par des sociétés d’investissement sans but particulier à l’origine.
Leurs créateurs promettent juste aux investisseurs l’acquisition dans les mois suivants d’une ou plusieurs sociétés qui pourront ainsi se retrouver cotées sans avoir à passer par le long processus d’introduction traditionnelle en Bourse.
Cette méthode a notamment été récemment utilisée par le fabricant de camions électriques et de camions à hydrogène Nikola.
Aussi les places boursières cherchent à regagner les faveurs des entreprises en proposant de nouvelles façons d’entrer en Bourse.
La plateforme Nasdaq a ainsi déposé auprès de la SEC en début de semaine un dossier pour une nouvelle forme hybride entre cotation directe et levée de fonds traditionnelle, similaire à celle proposée par le NYSE.