La chronique des marchés de Vontobel au 23 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Nasdaq -0,72%, SPX -0,36%, Dow -0,15%, Russell +0,05%, SOX -0,77%, Eurostoxx +0,13%, SMI +0,26%.

Wall Street se met en condition pour fêter dignement les 90 ans du krash de 1929, anniversaire qui interviendra demain. Les indices semblaient partis pour une journée tranquille, sans réelle tendance mais c’était sans compter sur la capacité des parlementaires britanniques à dire oui… mais pas trop. Boris Johnson parvient à faire valider son accord avec l’Union Européenne mais ses pairs refusent d’accélérer la procédure afin de respecter le délai du 31 octobre. Le premier ministre anglais pourrait donc demander une courte prolongation à Bruxelles mais aussi décider d’élections anticipées afin de mettre la pression sur le Labour. Le Brexit mis à part, le marché fait face à un tsunami de résultats de sociétés qui ne sont pas toujours évidents à digérer. Ceux de McDonald’s par exemple passent mal après que la firme ait annoncé que ses ventes ont progressé mieux que prévu mais que la chaîne de restauration rapide a grand peine à attirer de nouveaux clients dans son marché domestique. L’action McDonald’s en recul de 5% à  la cloche. Les FANGs peinent également hier, impactés par Netflix, qui recule encore de 4,1% et Facebook, en baisse de 3,9%, l’étau fédéral se resserrant de plus en plus autour de la firme de Mark Zuckerberg. Le sentiment du marché semble capable de se détériorer rapidement au sujet des valeurs technologiques. Mais hier le titre du jour c’est Biogen, qui se met littéralement en orbite et gagne 26% après l’annonce que la compagnie va ressusciter son programme Alzheimer. On recherche les titres dits «de valeur» au détriment des actions de «croissance», comportement typique dans une journée de détérioration du sentiment général. Mais hier, le moral des marchés est également plombé par un témoignage accablant d’un diplomate américain devant le Congrès, qui accrédite l’idée que Donald Trump a utilisé la politique étrangère américaine à des fins politiques personnelles.

Résumons, on repart pour un tour de Brexit, les résultats de sociétés restent globalement bons mais quelques fissures apparaissent, les démocrates ne lâchent pas leur os et les géants dominateurs du Web risquent réellement d’être mis au pas, voire démantelés. C’est dans ce contexte que l’indice S&P500 (SPX) prend la direction du sud, dans les deux dernières heures de trading hier. Il ne parvient pas à se maintenir au-dessus du niveau de 3000 points en clôture. Les intervenants reviennent dans les obligations gouvernementales et renvoient le rendement de l’emprunt US à 10 ans à 1,76%. Le dollar retrouve quelque couleur et revient à 1,1128 contre euro, le pétrole remonte à 54,12 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or ne fait absolument rien et se maintient à 1486 dollars par once.

Après la cloche du NYSE, le sentiment du marché en prend encore pour son grade avec la publication des résultats de Texas Instruments, qui bat les attentes mais émet un avertissement sur bénéfices futurs. Le titre chute de 10%.

Aux Etats-Unis, l'indice des prix immobiliers (15h00) et les stocks pétroliers hebdomadaires sont au programme. Il n'y aura pas d'indicateur majeur en Europe. Aux dernières rumeurs, l'Opep+ pourrait examiner une réduction de sa production dans les semaines à venir, pour réveiller des cours du brut à peine affectés par les tensions au Moyen-Orient. Les résultats de sociétés vont continuer de tomber avec notamment Caterpillar et Boeing.

L'action Softbank est chahutée en Asie, après l'annonce d'un projet de rachat de 80% du capital de WeWork, qui portera l'engagement total du groupe à 13 milliards de dollars, alors que le dossier n'est plus valorisé qu’à 8 milliards. John Donahoe va prendre les commandes opérationnelles de Nike à la place de Mark Parker, qui devient président non-exécutif. Snap affiche un nombre d'utilisateurs un peu plus élevé que prévu par le consensus, tandis que Whirlpool dépasse aussi les attentes. L'affaire du 737MAX coûte sa tête au CEO de la division aviation commerciale de Boeing, Kevin McAllister, remplacé par Stan Deal. Moody's abaisse de «Aa2» à «Aa3» la note crédit de Nestlé, avec une perspective d'évolution stable. En Europe ce matin, les comptes d'ABB et Swedbank déçoivent.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,38% à la cloche avec un dollar yen à 108,40. Hong-Kong recule de 0,82%, il se murmure que Pékin pourrait remplacer Carrie Lam. Shanghai rend 0,27% et Séoul progresse de 0,48%. Les futures européens indiquent une ouverture en recul d’environ ½ pourcent alors que le future SPX recule de 4 points.

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