Wall-Street termine la semaine en fanfare, l’indice S&P500 (SPX) clôturant au plus haut du jour suite aux statistiques des «payrolls» aux Etats-Unis, dont l’économie a créé 313'000 emplois en février contre des attentes à 205'000. Le chiffre de janvier a été revu à la hausse et les salaires horaires sont en léger recul. Le taux de chômage reste à 4,1% soit un niveau de quasi plein emploi. En résumé, l’économie US est en pleine forme et les salaires restent maîtrisés, de la musique aux oreilles de Wall-Street. Rappelons que le marché avait déjà apprécié la reculade de Donald Trump un peu plus tôt dans la semaine, qui avait renoncé à taxer les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Canada et du Mexique. Le sentiment général s’améliore fortement et on assiste au grand retour de l’appétit au risque. Pas de couvertures de positions à découvert (shorts) à signaler mais des acheteurs, des vrais, l’indice CS Beta Index grimpant de 1,5%. La volatilité baisse encore, l’indice VIX à 14,64 et ayant rendu 25% sur la semaine. L’indice Nasdaq réalise un nouveau record historique, porté notamment par les titres de semi-conducteurs. Un autre secteur important, les transports (TRAN) gagne 2,6% et teste sa moyenne mobile à 50 jours. Ajoutons à cela la courbe des taux aux Etats-Unis qui se pentifie et permet au secteur bancaire de repartir vers le haut. Le rendement du 10 ans US à 2,90% ce matin. Au chapitre des monnaies, c’est le calme relativement plat, le dollar index (DXY) se stabilisant aux alentours de 90 alors que la paire euro/dollar traite légèrement au-dessus des 1,23. Sur la partie suisse, l’euro est à 1,17 et le dollar très légèrement en-dessous de 0,95. Le pétrole (WTI Light Crude), fragilisé en milieu de semaine écoulée, revient tout près de 62$ le baril et l’or traite 2 dollars en-dessous de son niveau d’il y a une semaine, à 1321$ l’once.

Sur la semaine passée, les indices actions ont fortement rebondi avec une mention spéciale au Nasdaq et au … SPI (Swiss Performance Index) qui s’adjugent tout deux 4,16%.

Revenons un instant sur la statistique des créations d’emplois aux Etats-Unis. les 10 meilleures publications depuis 1998 avaient toutes accouché du même scénario: une forte hausse de la bourse américaine à l’ouverture, les indices rendant tout ou partie des gains à la cloche. Vendredi, le scénario a été tout autre avec un marché fortement soutenu jusqu’à la dernière transaction du jour. Le rebond des actions, suite à la forte baisse de début février, est impressionnant. A la fin janvier, le SPX était très fortement suracheté (RSI 14 semaines au-dessus de 80). En clair, l’indice était en surchauffe et devait corriger, ce qu’il a fait. L’histoire nous montre que, à chaque fois qu’une telle configuration s’est présentée (9 fois depuis 1928), le SPX était en hausse de 17,6% en moyenne un an plus tard. Dans l’absolu, une seule exception à ce tableau s’est produite en mars 1988, le krash d’octobre 1987 était passé par là.

Et n’oublions pas de souhaiter un joyeux 9^e anniversaire au bull-market (marché haussier) actuel. En effet, c’est le 9 mars 2009 que le SPX a vu son plus bas niveau post crise des subprimes et disparition de Lehman Brothers. Ce jour-ci, l’indice traitait à 666 points. Depuis il a gagné 325%.

Quid de la suite? On sait ce qui inquiète les intervenants: l’inflation, les hausses de taux et les taux obligataires qui remontent. Et bien cela tombe bien, nous aurons droit à la publication de l’indice des prix à la consommation demain et des prix à la production mercredi. Au registre des taux d’intérêts, notons que les Fed Funds prévoient 3 hausses de taux en 2018 dont la prochaine le 21 mars (100% d’attentes) et la suivante en juin (77% de probabilités).

Précision importante, les Etats-Unis sont passés à l’heure d’été ce weekend. Cela implique que, ces deux semaines prochaines, Wall-Street ouvrira à 14h30 heure de Genève (au lieu de 15h30).

Ce matin, les bourses européennes ouvrent en hausse d’environ ½ pourcent, portées par Wall-Street et aussi par la bonne tenue des bourses asiatiques. Aryzta publie des résultats décevants et abandonne 7%. RWE et E.ON se sont entendus dimanche sur des échanges d'actifs complexes impliquant notamment Innogy dans le cadre d'une opération qui bouleverse le secteur de l'énergie en Allemagne. RWE va céder à E.ON sa participation majoritaire dans Innogy. Il va parallèlement prendre une participation minoritaire dans E.ON et récupérer les actifs dans les énergies renouvelables aussi bien d'E.ON que d'Innogy. Et ce matin, E.On en hausse de 5,44%, RWE +8,34% et Innogy +13,41%.