L’état de santé de Trump accroit l’incertitude – Flash boursier Bonhôte

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Correction des actions américaines. Bonne surprise de l’indicateur PMI italien.

La semaine s’est terminée sur une correction des actions américaines, la déclaration de la positivité de Donald Trump au COVID-19 venant multiplier les incertitudes politiques, à la veille du vote pour les présidentielles du 3 novembre prochain. Sa contamination risque en effet de rendre plus incertaine la bataille pour la Maison blanche et le duel contre Joe Biden. Le premier débat entre les deux candidats s’est déroulé, de part et d’autre, à coup d’attaques personnelles avec peu d’éclairage sur les sujets de fond, comme les mesures prévues pour l’économie américaine. Les sondages d’opinion donnent actuellement Joe Biden avec 14 points d’avance, à 59 contre 41.

L’économie mondiale continue de se redresser, mais à un rythme modéré. Le rapport sur l’emploi de septembre a déçu, avec plus de moitié moins de créations de postes de travail que le mois précédent (661’000 contre 1’489’000). Le désaccord qui perdure entre Républicains et Démocrates au Congrès, pour donner la voie libre à un nouveau plan de stimulation budgétaire, force aussi à la prudence. Les Démocrates voudraient un montant de 2’200 milliards de dollars pour aider aussi les familles, les écoles, les restaurants, les compagnies et travailleurs dans l’aviation. Les Républicains estiment que c’est nettement trop élevé. Un catalyseur pour une reprise des marchés avant le 3 novembre serait un accord sur ce plan ou finalement un vaccin. Mais la pharmaceutique Moderna, qui y travaille, a notamment annoncé que c’était loin d’être au point.

Les investisseurs semblent soulagés par les signaux plutôt positifs concernant la santé du président des Etats-Unis. Celui-ci a pu quitter un moment l’hôpital pour un bref salut à ses fans. Mais l’attention des marchés va rester fixée sur la hausse des cas de COVID-19, avec de nouvelles mesures de lockdown qui se multiplient dans de nombreuses zones du Monde, de New York à Paris.

Sur le front macroéconomique, cette semaine a débuté avec les indicateurs PMI des services de la zone euro, ressortis en ligne avec les attentes à 48. L’Italie a surpris en positif, avec 48,8 contre 46,6 attendus.

Les banques centrales se sont engagées à maintenir des taux bas pour longtemps. Il y a eu un record d’émissions d’entreprises aux Etats-Unis, pour un refinancement à moindre coût. Les obligations gouvernementales restent aussi très demandées, notamment en Europe avec la perspective de nouvelles mesures d’intervention de la part de la BCE. Le rendement des emprunts BTP italiens à dix ans a ainsi atteint un plus bas historique à 0,79%. En Espagne, le rendement à dix ans est tombé à 0,23%.

L'essentiel en bref

 

Palantir (ISIN: US69608A1088, prix: 9,20 dollars)

Palantir a été créée en 2004 à Palo Alto. Soutenue au début par le fonds d’investissement de la CIA, l’entreprise s’est spécialisée dans les services de renseignements et de défense. Elle a développé deux logiciels en tant que service : Gotham qui concerne plus les contrats de renseignements gouvernementaux et Foundry pour répondre à la demande du segment commercial. Il s’agit de réunir des données fragmentées et de les intégrer sur une seule plateforme pour aider les institutions et les entreprises à la décision.

L’entrée en bourse, le 30 septembre dernier, s’est faite par cotation directe, il n’y pas eu d’augmentation du nombre d’actions en circulation. Les fondateurs et les actionnaires présents au capital ont vendu une partie de leur participation sur le marché. Le prix de clôture de 9,20 dollars vendredi dernier valorise Palantir à environ 20 milliards de dollars, si on inclut toutes les classes d’actions et les stock-options des employés.

Du côté des chiffres, ce n’est pas encourageant. Palantir brûle beaucoup de cash et a affiché des pertes importantes chaque année depuis sa création. En 2019, elles s’élevaient à 580 millions pour un chiffre d’affaires de 743 millions. Le taux de croissance annuel des ventes est relativement modeste, en hausse de +25% en 2019. Un autre élément qui peut freiner les investisseurs est que la distribution des droits de vote favorise nettement les membres fondateurs. Même avec une participation réduite ils gardent le contrôle via des actions spéciales.

En conclusion, l’avenir semble prometteur pour Palantir car les organisations publiques et privées ont de plus en plus besoin d’outils pour analyser les données. Une croissance des ventes de 41-43% est prévue pour cette année. Mais beaucoup d’entreprises spécialisées dans le software sont arrivées récemment sur le marché (Snowflakes, Asana ou Jfrog). Même si la demande accélère, la concurrence est rude avec des produits comme Tableau de Salesforce, les solutions cloud d’Amazon Aws ou de Microsoft Power BI. Palantir est peu diversifiée avec seulement 125 clients dont 20 contribuent à 65% du chiffre d’affaires. Des coûts fixes importants sont liés à la recherche de nouveaux clients dans l’industrie. Les dépenses de marketing vont également limiter l’amélioration de la marge d’exploitation à moyen-terme.

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