Gonet: l'actualité des marchés au 8 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,78%, S&P 500 +1,29%, Nasdaq +1,90%, Russell 2000 +0,76%, SOX +3,12%, Eurostoxx +0,09%, SMI -0,44%.

Jerome Powell n’a pas fait de rêve, Jerome Powell n’est pas Berlinois, Jerome Powell n’est pas Obama.

Qu’il l’ait décidé ou non, hier soir le patron de la Fed fait montre de peu de détermination dans son combat rhétorique contre l’inflation. Le marché ne met pas longtemps à réaliser que le premier banquier du monde n’ira pas beaucoup plus loin dans sa politique monétaire restrictive. Oncle Jay répète que la désinflation a commencé, qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir et que de nouvelles hausses seront probablement nécessaires si le marché de l'emploi reste solide. Rubenstein demande pourquoi 2% pour l'objectif d'inflation. Powell répond que c'est la «norme mondiale» et que la Fed n'envisage pas de la modifier. «Nous nous attendons à ce que 2023 soit une année de baisse significative de l'inflation», dit le boss de la Réserve Fédérale. «A mon avis, il faudra certainement jusqu'à non seulement cette année mais aussi l'année prochaine pour atteindre les 2%. Le marché du travail est fort parce que l'économie est forte», ajoute-t-il, précisant que c'est une bonne chose que l'inflation ait commencé à baisser un peu sans provoquer de pertes d'emplois.

Et voilà, nous y sommes, le story-telling du moment est quasi parfait pour les taureaux: l’économie semble se porter plutôt bien, on envisage son atterrissage en douceur avec optimisme, les résultats de sociétés ne s’effondrent pas même s’ils ralentissent et la Fed pourrait bien adoucir sa politique monétaire d’ici environ un an, c’est du moins ce que les Fed Funds prédisent désormais. La Chine rouvre son économie et on se demande même si Pékin ne songerait pas à adoucir sa posture vis-à-vis de Taiwan. Xi Jinping semble recalibrer sa ligne dure vis-à-vis de Taïwan. Le vice-président du Kuomintang (opposition) Andrew Hsia devrait se rendre en Chine aujourd'hui. Et Pékin fait part de son intention de reprendre les importations de plus de 60 entreprises alimentaires taïwanaises qui figuraient parmi les exportateurs interdits l'année dernière.

L’indice S&P500 (SPX) termine sa séance quasiment au plus haut du jour, sa configuration technique s’en trouve renforcée, la tendance baissière entamée en janvier 2022 s’éloigne dans le rétroviseur. Les volumes d’échanges sont soutenus avec 11,39 milliards de titres traités sur le NYSE. La volatilité recule logiquement, le VIX perd 4% à 18,66, le dollar rend également du terrain, la paire EUR/USD remonte à 1,0751. Le pétrole en profite et revient à 77,51 dollars le baril de WTI Light Crude, tandis que l’or rebondit légèrement, l’once traite ce matin à 1884 dollars. Le marché obligataire reste plutôt de marbre, le 10 ans US traite à 3,64%. Au registre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, des services de communication et de la technologie. On recherche activement les mastodontes de la tech, la plupart d’entre eux progressent de plus de 4% sur la séance.

Les États-Unis prévoient de vendre à la Pologne pour environ 10 milliards de dollars d'armes, dont 18 lance-roquettes Himars, renforçant ainsi un allié crucial de l'OTAN. Dans son discours sur l'état de l'Union, le président Biden déclare que les États-Unis sont unis dans leur soutien à l'Ukraine, même si certains législateurs républicains réclament une réduction de l'aide.

Le nombre de morts en Turquie et en Syrie approche les 8’000, tandis que plus de 11’000 bâtiments ont été endommagés, emprisonnant de nombreuses personnes dans des températures glaciales. Des secousses d'une magnitude d'environ 5 continuent de frapper la région. Les dépenses publiques pour réparer les dégâts pourraient être équivalentes à 5,5% du PIB, selon Bloomberg Intelligence.

Un menu macro-économique du jour plutôt frugal avec les stocks des grossistes américains en décembre (16h00) et les stocks pétroliers du DOE (16h30). Ce matin, la banque centrale indienne a relevé son principal taux directeur d'un quart de point à 6,5%.

ABN Amro: en marge de ses résultats du quatrième trimestre, la banque annonce qu'elle va racheter 500 millions d’euros d'actions. Volkswagen: les chiffres annuels préliminaires font état d'un chiffre d'affaires légèrement meilleur que prévu et d'un résultat opérationnel un peu inférieur aux attentes. The Carlyle Group est en pourparlers avec Veritas Capital pour une acquisition potentielle de la société de technologie de soins de santé Cotiviti pour 15 milliards de dollars. Microsoft renforce son moteur de recherche Bing par une intelligence artificielle. La justice française va examiner le 9 mai une demande d'indemnisation à hauteur de 250 millions d’euros visant Nestlé, assigné pour «faute lourde» par 55 victimes du scandale sanitaire des pizzas Buitoni. Les actions de Nintendo et de Softbank reculent après les résultats publiés hier soir. Rheinmetall veut livrer jusqu'à 25 Leopard 1 à l'Ukraine en 2023. Zoom Video Communications réduit ses objectifs de 15%.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en léger repli, hormis Séoul qui grimpe de 1,30%. Tokyo égare 0,29% à la cloche, Hong Kong rend 0,05% et Shanghai abandonne 0,49%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en hausse de 0,8%.

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