Gonet: l'actualité des marchés au 7 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow +1,26%, S&P 500 +1,36%, Nasdaq +1,56%, Russell 2000 +1,13%, SOX +4,6%, Eurostoxx +2,65%, SMI +0,72%.

Le sentiment du marché s’apprête à passer une semaine agitée avec deux moments clés: les élections de mi-mandat demain aux Etats-Unis et la publication de l’indice des prix à la consommation, toujours chez l’Oncle Sam, jeudi. En parlant de semaine agitée, la précédente n’a pas été en reste avec un Jerome Powell en mode Halloween mercredi, qui fait plier les indices d’actions mais ne les envoie pas au tapis. L’appétit au risque revient en trombe à Wall Street vendredi, le rapport américain sur l’emploi laisse espérer un atterrissage en douceur de l’économie tandis que la rumeur que Pékin s’apprête à lâcher du lest dans sa politique zéro-covid refait surface. Le dollar en net repli et les rendements obligataires US qui rendent du terrain font le reste mais ça ne suffit pas à terminer la semaine dans le vert, l’indice S&P500 (SPX) réalise une performance hebdomadaire de -3,35% et le Nasdaq Composite abandonne 5,65%. C’est une toute autre ambiance qui prévaut de l’autre côté de l’Atlantique, où l’Eurostoxx 50 progresse de 2,08% sur 5 jours. Le marché semble prendre progressivement conscience que les résultats de sociétés sont de qualité supérieure sur le vieux continent, que l’indice Stoxx Europe 600 traite à un discount de 30% par rapport au SPX et que les actions européennes ont déjà anticipé une contraction de la croissance des bénéfices de 15%, contre 5% seulement aux Etats-Unis. Il faut suivre le Stoxx 600 Europe de près, il tente en ce moment de casser sa tendance baissière à la hausse. Il faut aussi avouer qu’il est nettement plus aisé de progresser vers le nord lorsqu’on n’est pas lesté en valeurs technologiques, ce qui est le cas des indices européens, alors qu’aux Etats-Unis…

On revient à Wall Street et sa séance de vendredi, à l’issue de laquelle le SPX parvient à mettre un terme à une série de 4 séances baissières consécutives. Les rumeurs sur la Chine et le rapport américain sur l’emploi envoient le dollar au tapis et font reculer les rendements obligataires, laissant la voie grande ouverte aux actions pour repartir de l’avant. Notons que les valeurs de croissance continuent de souffrir, par exemple Apple (AAPL -0,36%) qui recule pour la cinquième séance de suite. C’est une semaine compliquée qui s’achève pour les actions du secteur, affectées par les taux d’intérêts en hausse, des perspectives réduites de la part de certaines d’entre elles et le processus en cours de désamour passager des méga-capitalisations de la cote. Le podium du jour du SPX se compose des materials, des financières et des services de communication. Un grand big up au secteur du luxe, qui se met en orbite grâce aux rumeurs de réouverture de l’économie chinoise. Estée Lauder décolle de 8,6%. Les valeurs européennes du secteur ne sont pas en reste, l’Oréal gagne 6,78%, Moncler 7,41%, LVMH 5,75%, Kering 7,07%, Hermès 3,71% et Richemont 6,76%.

Les actions chinoises, ainsi que les actions américaines fortement exposées au marché chinois, réalisent des gains importants. Outre la reprise des spéculations sur l'assouplissement de la politique du zéro-covid, les actions chinoises sont stimulées par les informations selon lesquelles les auditeurs américains ont terminé plus tôt que prévu leur inspection sur place des sociétés cotées en Chine et par le fait que la Chine aurait approuvé l'utilisation du vaccin COVID de Pfizer (PFE +1,4%) et BioNTech (BNTX +6,2%) pour les résidents étrangers. JD.com (JD +9,7%), Alibaba (BABA +7,1%) et Pinduoduo (PDD +8,6%) sont les grands gagnants parmi les noms chinois, tandis que Starbucks (SBUX +8,5%) et Nike (NKE +6,0%) figurent parmi les actions américaines fortement exposées au marché chinois.

Le rendement du 10 ans US grimpe à 4,20% juste après le rapport mensuel sur l’emploi américain, pour évoluer ce matin à 4,18%. La paire EUR/USD traite à 0,9938, l’or en profite et remonte à 1669 dollars par once. La volatilité recule, le VIX perd 2,96% vendredi à 24,55. Les volumes d’échanges sont à mentionner, ils augmentent à 12,8 milliards de titres traités sur le NYSE, à suivre… Le pétrole reste demandé, le baril de WTI Light Crude traite à 91,47 dollars, malgré la posture réitérée de Pékin ce weekend qu’elle sera inflexible dans sa politique face au covid, ce dont le marché semble franchement douter, ça aussi c’est bien évidemment à suivre…

Les États-Unis ont tenu des discussions confidentielles avec la Russie dans le but de réduire le risque d'un conflit plus large en Ukraine et de mettre en garde le Kremlin contre l'utilisation d'armes nucléaires, selon le WSJ. L'Ukraine est encouragée par l'administration Biden à signaler une ouverture à la négociation avec Moscou comme un moyen d'aider Kiev à faire face à la lassitude de la guerre chez certains alliés, selon le Washington Post.

Les négociations de la COP27 débute par un accord sur la manière dont les pays riches peuvent contribuer à payer les dommages causés par le réchauffement climatique ailleurs. Le ministre égyptien des affaires étrangères déclare que les délégués ont pour objectif de parvenir à une décision définitive «au plus tard en 2024». Plus de 100 dirigeants mondiaux – dont Joe Biden et Rishi Sunak – seront présents à Sharm el-Sheikh, en Égypte, pour le sommet.

Une économie des extrêmes plane sur les Américains avant les élections de mi-mandat de demain qui s'annoncent potentiellement dévastatrices pour Joe Biden et les démocrates. L'inflation élevée est en tête de liste des priorités des électeurs et du message du GOP, même si le chômage est au plus bas depuis des décennies et que les salaires augmentent. Selon la dernière enquête de l’agence Bloomberg, les bons du Trésor devraient se redresser si le GOP remporte le contrôle des deux chambres.

La production industrielle allemande de septembre (sortie nettement au-dessus des attentes mais août est révisé à la baisse) est le seul indicateur majeur du jour. Ce matin, la Chine a fait état de chiffres d'import – export inférieurs aux attentes.

Renault envisage de valoriser son activité électrique à 10 milliards d’euros, rapporte Bloomberg. Worldline va racheter les activités d'acquisition commerçant de Banco Desio en Italie. Berkshire Hathaway: les résultats trimestriels ajustés sont plus élevés que prévu à 7,8 milliards de dollars, mais la firme affiche une perte nette, en particulier à cause de l'ouragan Ian. Ryanair: le transporteur espère dégager entre 1 et 1,2 milliard d’euros pour l'exercice 2023. Philip Morris obtient le soutien d'Elliott pour le rachat de Swedish Match pour 15,7 milliards de dollars. Meta Platforms va lancer le licenciement de milliers de personnes, selon le Wall Street Journal. Apple réduit son objectif de production de nouvel iPhone de 3 millions d'unités, car la demande se modère. Wells Fargo écope d'une amende de 1 milliard de dollars du bureau de protection des consommateurs US. Pékin renforce son contrôle sur Kuaishou, le rival de ByteDance, par le biais d'une participation au capital, selon The Information. Nike suspend son partenariat avec le basketteur Kyrie Irving, après sa promotion d'un film antisémite.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo gagne 1,21% à la cloche, Hong Kong poursuit sa folle remontée et avance de 2,42%, malgré l’annonce par Pékin que rien ne change face au covid, Shanghai progresse de 0,23% et Séoul monte de 0,99%. Le future SPX recule de 20 points et l’Europe ouvre en baisse de 0,4%.

Les Etats-Unis sont passés ce weekend à l’heure d’hiver, la cloche sonnera à nouveau à 15h30 à Wall Street.

A lire aussi...