Gonet: l'actualité des marchés au 7 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,61%, Dow +1,44%, SPX +0,57%, Russell +3,98%, SOX -0,32%, Eurostoxx +1,78%, SMI +0,50%.

Le Congrès des Etats-Unis est sur le point de certifier la victoire électorale de Joe Biden sur Donald Trump, mais cela ne se fait pas sans heurts. Le processus a été retardé après qu'une foule de partisans de Trump ait pris d'assaut le Capitole dans une vague de troubles que la police a mis quatre heures à réprimer. Le président sortant déclare qu'il ne céderait «jamais» - et il ne l'a toujours pas fait. Son conseiller à la sécurité nationale démissionne à la suite des violences, qui ont été largement condamnées par les deux parties.

La Maison Blanche déploie la Garde Nationale de Washington dans la région, la Virginie a envoyé 200 soldats de l'Etat pour rejoindre la police fédérale sur les lieux.

Trump a finalement exhorté ses partisans à rentrer chez eux, alors même qu'il répétait ses affirmations sans fondement sur sa défaite. Il a ensuite évité d'assumer la responsabilité du siège, attribuant l'incident à un résultat électoral qu’il s’obstine à décrire comme truqué.

Le président élu Joe Biden a qualifié le chaos d'«assaut sans précédent» contre la démocratie américaine.

Une femme a été abattue et trois autres sont mortes de causes non précisées. Il y a eu au moins 13 arrestations.

Twitter a verrouillé le compte de M. Trump pendant 12 heures, tandis que Facebook l'a banni pendant 24 heures.

Le maire de Washington D.C. a déclaré une urgence publique pendant 15 jours.

Dans les médias, les qualificatifs sont nombreux pour décrire l’irruption des partisans du Président des Etats-Unis dans le Capitole, pour empêcher la validation de la victoire de son successeur, Joe Biden. «Evénements», «manifestation», «Emeutes», «Insurrection», «Chaos» voire même «tentative de coup d’Etat». Le symbole est fort et Donald Trump aura des comptes à rendre.

Wall Street continue de vivre sa vie à la Peter Pan, elle vole de records en records et rend à peine du terrain à l’annonce de la tentative d’insurrection. C’est une journée un peu folle dans les marchés, l’indice Russell2000 clôture à un record historique en s’adjugeant 4%. Son petit frère, le Russell3000, un des indices les plus shortés au monde, fait l’objet de couvertures de positions à découvert massives. Les volumes d’échanges décollent comme rarement avec 16,66 milliards de titres traités sur le NYSE, l’année démarre sur les chapeaux de roues. Et il y a une bonne raison à cela, l’impensable (dans les esprits républicains) est en train de se produire, le parti démocrate a remporté les deux sièges du Sénat en jeu dans l’Etat de Géorgie, ce qui fait  basculer le Congrès dans la poche de Joe Biden. Du coup un nouveau scénario est en train de se dessiner, qui remet les valeurs bancaires au centre du jeu (elles adorent que les taux d’intérêt remontent, le 10 ans est déjà à 1,05%) mais aussi les actions cycliques, de l’énergie, les titres dits de valeur, les firmes actives dans les énergies renouvelables et les constructeurs de véhicules électriques, notamment. À ce dernier sujet, Tesla grimpe de 2,8% supplémentaires et vaut désormais plus de 700 milliards de dollars en bourse. Elon Musk est officiellement plus riche que Jeff Bezos, pour ceux que cela intéresse…

L’indice Dow Jones vient brièvement humer la température qu’il fait au-dessus des 31'000 points, repasse en-dessous et s’offre un nouveau record historique à la cloche. Scénario tout différent pour les actions technologiques, l’ombre bleue plane sur le Nasdaq qui recule, victime d’une rotation agressive des titres de croissance vers ceux de valeur. Les actions technologiques sont aussi sous pression car bon nombre d’entre elles sont considérées comme chères et le nouveau pouvoir démocrate devrait probablement s’attaquer au statut de quasi-monopole de certaines d’entre elles, suivez mon regard… Le VIX (volatilité du SPX) termine quasiment inchangé mais récupère 10% après le début du chaos à Washington DC. Sur le front des matières premières, le pétrole poursuit sa marche vers le nord, le baril de WTI Light Crude traite à 51,15 dollars ce matin et l’or se replie à 1926 dollars l’once. Le dollar est toujours debout mais semble groggy, le Dollar Index (DXY) traite à 89,49, la paire eur/usd à 1,2322.

Big up au marché anglais des actions, l’indice FTSE 100 grimpe de 3,47% hier et est en hausse de 5,90% depuis le début de l’année. Sacrée perfide Albion, à peine émancipée elle reprend déjà des couleurs…

L'emploi privé s'est brutalement dégradé en décembre aux Etats-Unis, selon l'enquête ADP, qui fait état de 123’000 destructions d’emplois le mois dernier, alors que consensus tablait sur la création de 130’000 postes, après 304’000 emplois générés en novembre. C'est la première fois depuis avril que le secteur privé perd des emplois.

Les hôpitaux londoniens pourraient manquer de lits en soins intensifs dans les deux semaines à venir, rapporte HSJ, citant un briefing du NHS qui prévoit un déficit d'environ 400 lits dans le meilleur scénario et de 945 dans le pire. Aux États-Unis, le CDC déclare que les réactions sévères au vaccin de Pfizer sont rares, affectant environ 1 personne sur 100’000. Le Premier ministre japonais est prêt à déclarer l'état d'urgence pour Tokyo et ses environs après que les nouveaux cas dans la capitale aient dépassé les 2'000, un record.

Les responsables de la Fed ont unanimement soutenu le maintien du rythme des achats d'actifs lors de leur réunion du mois dernier. Certains membres ont indiqué leur volonté d'ajuster le programme en achetant des bons du Trésor à plus long terme, selon le procès-verbal du FOMC. Les fonctionnaires ont discuté de l'impact du déploiement du vaccin comme étant «favorable pour les perspectives économiques à moyen terme».

Les commandes d'usines allemandes (sorties bien plus fortes que prévu) précèdent trois statistiques européennes à 11h00: les ventes de détail de novembre, l'indice de confiance des affaires de décembre et l'inflation de décembre. Aux Etats-Unis, l'étude Challenger sur les licenciements (13h30), les inscriptions hebdomadaires au chômage et la balance commerciale (14h30) seront suivis de l'indice ISM des services (16h00).

Les Etats-Unis songeraient à ajouter Alibaba et Tencent à la liste des actions chinoises bannies de la cote. LafargeHolcim s'offre Firestone Building pour 3,4 milliards de dollars. le NYSE bannit finalement China Unicom, China Mobile et China Telecom de la cote américaine. Netflix augmente ses tarifs au Royaume-Uni. Kuehne+Nagel signe un accord de distribution avec Moderna. Hier soir, Saint-Gobain annonce que ses ventes devraient nettement dépasser les attentes et atteindre environ 10,2 milliards d’euros.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en hausse. Tokyo progresse de 1,60% à la cloche, Hong Kong recule de 0,11%, Shanghai gagne 0,71% et Séoul s’adjuge 2,14%. Le future SPX croit en sa démocratie et avance de 29 points alors que l’Europe est indiquée en progrès d’un demi pourcent.

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