Gonet: l'actualité des marchés au 4 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq100 +47,58%, Dow Jones +7,25%, S&P500 +16,26%, Russell2000 +18,36%, SOX +51,14%, NYFANG +103,10%, Eurostoxx -5,14%, SMI +0,82% (performances annuelles).

Wall Street termine en hausse une folle année 2020, le Dow Jones et le S&P 500 inscrivant jeudi soir de nouveaux records et le Nasdaq frôlant les siens. L'année boursière a été particulièrement volatile, marquée par la crise sans précédent du coronavirus, et un plongeon de l'ordre de 30% des indices en février-mars, suivi d'une spectaculaire remontée. Après la brutale récession du premier semestre, les marchés tablent désormais sur la poursuite d'une reprise économique vigoureuse en 2021, à la faveur du nouveau plan de soutien aux Etats-Unis, d'une Fed toujours ultra-accommodante et surtout, grâce à la campagne de vaccination contre le coronavirus, qui a débuté en décembre.

Le grand gagnant de l’exercice est Tesla, dont l’action décolle de 743%. La firme d’Elon Musk vaut désormais 669 milliards de dollars en bourse, ça laisse songeur au vu des (seulement) 500'000 véhicules livrés l’an passé. Du côté des perdants de 2020, on retrouve un mix de géants de l’énergie, de compagnies aériennes et d’opérateurs de croisières tels que Occidental Petroleum, Marathon Oil Corp, United Airlines, Carnival Corp ou encore Norwegian Cruise Line. Le Nasdaq100 (NDX) qui s’adjuge un peu plus de 47% sur l’année, c’est un pas en avant de plus effectué par les géants du secteur technologique vers une domination sans égal des indices. Les 6 plus grosses capitalisations du SPX et du NDX sont désormais Apple, Microsoft, Amazon, Facebook, Alphabet et Tesla. Tout autre scénario en Europe l’an passé, qui a cruellement souffert du manque de firmes technologiques dans ses indices, en comparaison avec les Etats-Unis.

2020 aura aussi été l’année de tous les paradoxes. Nous avons vécu une alternance politique à Washington, le Brexit, une guerre technologique et commerciale entre Pékin et Washington et bien sûr le coronavirus. Dans le même temps et dans un contexte de montagnes russes certes, les indices boursiers américains ont atteint des niveaux jamais explorés auparavant, portés par l’action rapide et déterminée des 22 principales banques centrales dans le monde, Fed en tête. Pour vous donner une idée de l’ampleur des opérations, sur les trois premiers trimestres de 2020, les injections de liquidités de la Réserve fédérale américaine ont représenté 9,3% du PIB mondial, soit trois fois plus que les mesures prises pendant la crise de 2008.

De 2020 on se souviendra aussi du scandale Wirecard, de la frénésie de nouvelles introductions en bourse, du Bitcoin qui ne s’arrête plus et des géants du numérique, qui sont de plus en plus dans le viseur des autorités. Les incertitudes planent sur la survie de certains acteurs du transport aérien, de l’événementiel ou encore de l’hébergement.

La semaine et l'année commencent par quelques thèmes familiers. Le Brexit est toujours d’actualité mais les cycles de négociations ont été remplacés par le processus d'aplanissement des difficultés pratiques entre l'UE et le Royaume-Uni. La ruée vers la vaccination contre le Covid se poursuit dans le monde entier alors que la lutte pour contenir la propagation du virus se poursuit. Aux États-Unis, les derniers actes de l'élection présidentielle de 2020 se jouent, avec un second tour de scrutin en Géorgie demain, qui déterminera si les républicains ou les démocrates contrôleront le Sénat lorsque le président élu Joe Biden entrera en fonction. M. Biden sera déclaré vainqueur officiel de l'élection présidentielle mercredi, mais certains des partisans de Donald Trump au sein du parti républicain résistent jusqu'au bout. Après une série de réunions des banques centrales juste avant Noël, le calendrier est calme cette semaine, le principal point d'intérêt étant le compte-rendu de la réunion de décembre de la Réserve fédérale. En termes macro-économiques, le chiffre principal de la semaine sera publié vendredi avec le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis.

L'OPEP+ doit répondre à une question difficile lorsqu'elle se réunit aujourd'hui pour affiner ses plans de production: Quelle quantité d'approvisionnement peut être rétablie sans faire dérailler la reprise? La Russie est prête à ouvrir les robinets au vu des prix actuels, tandis que l'Arabie saoudite est restée muette jusqu'à présent. La tâche est compliquée par les perspectives du marché qui sont «mitigées» au premier semestre, avec «de nombreux risques de baisse», selon le secrétaire général Mohammad Barkindo. Il prévoit néanmoins que la demande de brut passera de la «marche arrière à la marche avant» en 2021, pour atteindre 95,9 millions de barils par jour, soit un gain de 5,9 millions par jour à partir de 2020.

L'année démarre avec les PMI manufacturiers de décembre des principales économies mondiales (de 01h30 au Japon à 15h45 aux Etats-Unis), accompagnés des dépenses de construction aux Etats-Unis (16h00). Au Japon justement, le PMI manufacturier final a atteint la neutralité à 50 points, contre 49,7 anticipé. En Chine, l'indice PMI manufacturier Caixin a déçu, à 53 points contre 54,7 attendu. Ce matin, Singapour a fait état d'une contraction de 5,8% de son PIB en 2020, un peu moins que ce que le consensus redoutait (-6%).

Microsoft admet que la gigantesque cyberattaque qui a visé des systèmes clefs aux Etats-Unis a permis aux hackers d'accéder à son code source. Tesla a livré 499’550 véhicules en 2020, un peu moins que le cap des 500’000 espéré par la société, mais au-delà de ce que prévoyaient les analystes. L'Inde autorise deux vaccins dont celui d'AstraZeneca/Oxford. SGS finalise le rachat de Synlab A&S. Le NYSE déliste China Mobile, China Telecom et China Unicom pour se conformer aux nouvelles règles fédérales.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en hausse, à l’exception de Tokyo, qui rend 0,68% à la cloche. Le Hang Seng progresse de 0,87%, Shanghai de 0,86% et Séoul de 2,47%. Le future SPX avance de 11 points et l’Europe est indiquée en progrès de ½  pourcent à l’ouverture de 9 heures. Le dollar reste faible, c’est important et à suivre, la paire eur/usd traite actuellement à 1,2267. L’or est recherché et repasse nettement au-dessus de 1900 dollars par once, le pétrole est aussi bien entouré et se rapproche à grand pas des 50 dollars par baril de WTI Light Crude. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte à 0,94%, l’appétit au risque observé en fin d’année semble bel et bien toujours présent.

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