Gonet: l'actualité des marchés au 26 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,03%, S&P 500 -0,02%, Nasdaq -0,18%, Russell 2000 +0,25%, SOX +0,18%, Eurostoxx -0,12%, SMI -0,01%.

La bataille fait rage Downtown Manhattan, les ours refusent de capituler tandis que les taureaux s’arc-boutent à leur si jolie performance de début d’année. Le combat d’hier débute par un quasi KO debout subi par les taureaux, qui réagissent initialement mal aux résultats et perspectives de Boeing, Texas Instruments, Kimberly-Clark ou encore Norfolk Southern. Les commentaires prudents de Microsoft n’aident pas non plus et les indices se mettent en mode plongeon, le S&P500 (SPX) recule de 2%, le Nasdaq100 (NDX) de 2,5%, les ours semblent reprendre le contrôle, du moins pendant une heure, à l’issue de laquelle les acheteurs sur faiblesse reviennent en force dans le jeu, accompagnés des shorts, qui se couvrent à tout va. Aucune nouvelle particulière n’explique ce retournement brutal de situation, les indices parvenant à clôturer autour de l’équilibre avec un Russell2000 (RTY) qui s’offre le luxe de grappiller quelques points de base (sa configuration technique est de plus en plus jolie) et le SOX (semi-conducteurs) qui fait de même.

Le SPX parvient du coup à défendre le niveau de 4'000 points, il se maintient surtout au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, qui est en train de devenir un support solide, elle qui fut une résistance intraitable il y a peu. Cerise sur le gâteau, l’indice phare de Wall Street est en train de tenter de s’extirper par le haut de sa tendance baissière entamée il y a un an, les plantigrades de tous bords commencent à transpirer de plus en plus fort, ce d’autant plus que les rendements obligataires restent sous pression, le 10 ans évolue à 3,45% et le dollar reste au bord du précipice, la paire EUR/USD traite à 1,0918, elle est en train de tenter de casser 1,0901, si ça passe elle regardera son prochain niveau de retracement Fibonnacci, qui se situe à 1,1223. La volatilité recule encore un peu plus, le VIX perd 0,6% à 19,08, le pétrole est stable à 80,35 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or grimpe encore un peu plus, ce matin à 1941 dollars l’once. Au chapitre des secteurs, mentionnons les financières et la consommation discrétionnaire, qui mènent le bal hier.

Mais que se passe-t-il donc pour que Wall Street parvienne à défendre d’une telle manière ses gains récents? Well… J’entends parler de la Banque du Canada, qui annonce une pause dans son cycle de hausses de taux, c’est exactement ce que de nombreux intervenants attendent de la Fed. Ceci dit je ne suis pas certain que la seule BoC parvienne à provoquer un tel rebond. Le marché reste probablement d’avis que l’économie des Etats-Unis va atterrir en douceur, le positionnement et les niveaux techniques font le reste du travail. Quoi qu’il en soit, le comportement actuel des actions indique que cette classe d’actifs ne prévoit pas de récession, l’appétit au risque reste bien présent dans les salles de marchés. D’ailleurs, nous sommes le 26 janvier, il reste 4 séances avant de boucler le premier mois de 2023. En l’état, le SPX progresse de 4,6% depuis le premier janvier, le NDX de 8%, le RTY de 7,33% et le SOX de 15,28% (rappelez-vous, les semi-conducteurs constituent un indicateur avancé). Les vieux briscards de la cote me voient venir, le moment est venu de ressortir de son placard le vieil adage «so goes January, so goes the year». Ce baromètre de janvier, conçu par Yale Hirsch an 1972, nous indique simplement que la performance de janvier déteint sur toute l’année. Depuis 1950, son taux de «réussite» s’élève à 86%. Rendez-vous donc dans quatre séances pour faire le point là-dessus.

Au menu macro-économique du jour, la première estimation du PIB du quatrième trimestre aux Etats-Unis, l'indice de la Fed de Chicago, les commandes de biens durables de décembre et les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), avant les stocks de grossistes et les ventes dans l'immobilier ancien en décembre à 16h00.

ASML: Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif relevé de 750 à 765 euros. STMicroelectronics: le groupe dépasse les attentes au quatrième trimestre et guide sur des revenus plus élevés que prévu. IBM: le titre perd 2% hors séance après ses résultats. Nokia: les résultats du quatrième trimestre semblent meilleurs qu’attendu. SAP: les prévisions de revenus 2023 ont l'air plus élevées que prévu. La société va supprimer 2,5% de ses effectifs et prévoit d'examiner la vente de sa filiale Qualtrics. Tesla: le constructeur automobile publie un bénéfice record au dernier trimestre de 2022, sans toutefois atteindre les prévisions du marché. Le titre gagne 5,5% hors séance. La Federal Trade Commission américaine intente une action en justice pour s'opposer à l'acquisition en cours d'Activision Blizzard par Microsoft. Koji Sato va prendre les commandes opérationnelles de Toyota. Shopify (SHOP) gagne 10,9% après l’annonce de changements dans la tarification du plan 2023 pour les plans Basic, Shopify et Advanced; les plans prendront effet dans trois mois pour les commerçants existants, mais dès maintenant pour les nouveaux commerçants. AT&T progresse de 6,6%. Le bénéfice par action du quatrième trimestre est battu, mais le chiffre d'affaires est un peu faible.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, hormis Tokyo qui égare 0,12% à la cloche. Hong Kong est de retour de la lune, le Hang Seng bondit de 2,09%. Séoul gagne 1,65%. Le future SPX monte de 10 points et l’Europe ouvre en progression de 0,5%. La Fed restera muette jusqu’au premier février, le marché peut se concentrer sur les résultats de sociétés et les statistiques macro-économiques.

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