Gonet: l'actualité des marchés au 21 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,59%, S&P 500 +0,48%, Nasdaq +0,01%, Russell 2000 +0,58%, SOX +0,18%, Eurostoxx +1,20%, SMI +1,17%.

La semaine de Wall Street s’achève calmement, les indices reculent légèrement sur 5 séances, hormis l’Europe (Stoxx Europe 600 +0,25%, Eurostoxx 50 +1,20%), rappelons-nous ceci dit que la semaine précédente s’était terminée en fanfare, notamment pour les indices américains d’actions. Le marché semble tiraillé entre l’optimisme d’un cycle de hausses de taux de la Fed qui toucherait à sa fin et le pessimisme d’une inflation tenace, qui forcerait la Fed à emmener les taux plus haut et, corolaire, à impacter la croissance. Rien que la semaine passée, 16 discours de membres de la Fed sont donnés, qui nous expliquent tous que les taux ne vont pas cesser de monter à court terme, Jerome Powell fait son travail, qui consiste aussi à calmer une «exubérance irrationnelle» potentielle des acteurs du marché des actions, on sait leur compétence unique au monde à s’enflammer pour une broutille. À ce propos, les Fed Funds prévoient une baisse de taux pour la fin 2023…

Vendredi les volumes d’échanges sont faibles, malgré l’échéance mensuelle des options. La volatilité recule encore un peu, le VIX perd 3,3% à 23,12. Qu’il semble loin le niveau de presque 35… Côté support, on regardera 22,37 pour commencer, puis 20 et ensuite 19,10. Les rendements obligataires tiennent le marché des actions en laisse, le 10 ans US remonte à 3,82%, pour se détendre à nouveau ce matin et revenir à 3,80%. Le Dollar Index (DXY) relève la tête, la paire EUR/USD  revient à 1,0265, ce qui force l’or à se replier à 1742 dollars par once, tandis que le pétrole attrape le covid et revient à 79,80 dollars le baril de WTI Light Crude, inquiet des derniers développements observés à Hong Kong et en Chine. Au chapitre des secteurs, les actions dites de valeur surperforment celles de croissance vendredi, on observe quelques résultats encourageants dans les secteurs de la vente au détail et la technologie (Palo Alto Networks (PANW +7,0%), Ross Stores (ROST +9,9%), Foot Locker (FL +8,7%)). Le podium du jour du SPX se compose des utilities, de l’immobilier et de la santé. Techniquement, l’indice S&P500 (SPX) reste dans son canal baissier mais consolide sa base au-dessus de sa moyenne mobile à 100 jours. Il va lui falloir s’armer de bonne volonté pour s’attaquer à sa 200 jours, la mère de toutes les résistances, qui évolue actuellement à 4067 points (clôture vendredi à 3965) puis le haut de son canal baissier, qui passe par 4090 points.

On peut l’affirmer, la semaine écoulée a été plutôt ennuyeuse. Ceci dit on peut la considérer comme bonne pour un marché des actions qui s’était mis en mode Space-X la semaine précédente et ne rend que très peu des gains enregistrés alors. C’est un point pour les taureaux, sachant que la semaine qui débute sera tronquée par Thanksgiving, la sacro-sainte fête américaine qui provoquera la fermeture des marchés US jeudi, Wall Street n’ouvrant qu’une demi-séance vendredi. Mais avant cela nous aurons tout de même droit notamment à un rapport sur l’emploi, à de multiples indicateurs PMIs (Purchasing  Manager Index, une statistique importante qui nous dit l’état d’esprit dans lequel se trouvent les directeurs d’achats) et l’indice du sentiment de l’Université du Michigan.

On reparle un instant d’inflation, avec le prix national d'un gallon d'essence ordinaire qui passe d'un sommet pandémique de 5,016 $ à 3,707 $ aux Etats-Unis, ce qui offre un point au camp favorable à un pic d’inflation proche.

La Fed devrait conclure son cycle de hausses de taux avec un maximum de  100 points de base supplémentaires, selon Raphael Bostic. «Si l'économie progresse comme je le prévois, je pense que 75 à 100 points de base de resserrement supplémentaire seront justifiés», déclare-t-il. La vision du chef de la Fed d'Atlanta d'un pic de 4,75 à 5% est moins agressive que celle de certains de ses collègues plus faucons.

L'Europe fait savoir qu'elle ne veut pas être entraînée par les États-Unis dans un conflit intensifié avec la Chine, une victoire pour la diplomatie de Xi. Les États-Unis ne doivent pas s'attendre à ce que les Pays-Bas adoptent indiscutablement leur approche en matière de limitation des exportations, déclare leur ministre du commerce, suite aux remarques sceptiques d'Emmanuel Macron. La directrice du FMI, Kristalina Georgieva, prévient qu'un différend commercial pourrait coûter 1’400 milliards de dollars au monde, et l'ancien secrétaire américain au Trésor, Lawrence Summers, indique que se concentrer sur «la destruction de la Chine» serait une voie risquée.

Le sommet de la COP27 se termine par un accord sur la création d'un fonds destiné à indemniser les nations les plus pauvres pour les dommages causés par le changement climatique, mais n’augmente pas les ambitions en matière de réduction des émissions ni ne prend de nouvelles mesures pour préserver la limite de 1,5°C pour le réchauffement des températures. Le président de la COP, Sameh Shoukry, s’engage à définir, au cours de l'année prochaine, les contours d'un mécanisme de compensation des pertes et dommages. De nombreux délégués déplorent que peu de progrès aient été réalisés sur d'autres objectifs majeurs. Les États-Unis et la Chine ont repris les négociations officielles sur le changement climatique lors de la COP27 et continueront à se rencontrer sur ce sujet, déclare l'envoyé de Pékin, Xie Zhenhua.

D'autres signes de réchauffement des relations: la vice-présidente Kamala Harris rencontre Xi lors du sommet de l'APEC et la Chine se déclare ouverte à une réunion des ministres de la défense au Cambodge cette semaine. Certaines tensions subsistent. Les États-Unis font savoir à leurs alliés du Golfe que l'approfondissement de certains liens avec Pékin limiterait la coopération avec Washington, et préviennent que la Chine a installé des missiles à plus longue portée sur ses sous-marins.

Au menu macro-économique du jour, les prix à la production allemands (qui se prennent littéralement les pieds dans le tapis) et l'indice d'activité de la Fed de Chicago (14h30).

Bob Iger, 71 ans, remplace immédiatement Bob Chapek au poste de CEO de Disney, après une série de résultats décevants. Iger, qui a passé plus de quatre décennies chez Disney, dont 15 ans en tant que CEO, occupera ce poste pendant deux ans et aidera à trouver un remplaçant permanent. Selon le WSJ, l'actionnaire Trian s'oppose à cette décision et réclame davantage de réductions de coûts. Berkshire Hathaway renforce ses positions dans six banques japonaises. L'ex-patron de la Bundesbank Weidmann candidat à la présidence de la Commerzbank. Holcim va sortir son action de la Bourse de Paris. Deutsche Lufthansa est toujours intéressée par le rachat de la compagnie aérienne italienne ITA Airways. Honeywell va payer 1,33 milliard de dollars pour clore des litiges liés à l'amiante. Tesla rappelle 321’000 véhicules pour un problème de feux arrières.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices se replient, hormis Tokyo qui grappille 0,16% à la cloche. À Hong-Kong, l’indice Hang Seng plonge jusqu'à 3,4% en raison des inquiétudes suscitées par le virus Covid après que le chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee, a été testé positif et que Pékin a enregistré trois décès dus au virus – les premiers en Chine en six mois – alors que les cas se multiplient. Le résultat du test de Lee est intervenu quelques jours après son voyage au forum de l'APEC en Thaïlande, où il a rencontré Xi Jinping. Pendant ce temps, une ville proche de Pékin, dont on disait qu'elle serait un test pour se passer de toutes les mesures de contrôle du virus, a suspendu les écoles, fermé les universités et demandé aux habitants de rester chez eux pendant cinq jours. Le Hang Seng se reprend quelque peu et recule de 0,96%. Shanghai perd 0,39% et Séoul abandonne 1,02%. Le future SPX rend 15 points et l’Europe ouvre en baisse de 0,3%.

Happy Birthday Joe! Le président des Etats-Unis a fêté ses 80 ans ce weekend. De son côté, son pote Donald, désormais officiellement candidat à la présidentielle de 2024 (il aura 78 ans il me semble) et lâché par tous les médias de droite, même Fox News ô sacrilège… voit son compte Twitter rétabli par Elon Musk après que les utilisateurs du réseau aient voté en faveur d’un retour de Trump sur la plateforme. Mais Donald n’en veut pas, il boude, nananère… On quitte le joyeux monde de la gériatrie politique pour passer à celui bien plus sérieux et mature des crypto-monnaies, où Sam Bankman-Fried tente de convaincre des investisseurs de lui prêter de l’argent à nouveau, ben voyons…

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