Gonet: l'actualité des marchés au 19 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,33%, Dow -0,15%, S&P500 +0,06%, Russell +0,04%, SOX -0,20%, Eurostoxx -0,53%, SMI -0,15%.

Wall Street devient presque ennuyeuse. L’indice S&P500 (SPX) progresse très légèrement dans de faibles volumes de 10,2 milliards de titres échangés sur le NYSE (New York Stock Exchange). Les titres de valeur et de momentum ne parviennent pas à se départager et on ignore à peu près tout ce qui devrait compter en termes de flux de nouvelles. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage sortent plus faibles que prévu et la Floride inquiète de plus en plus avec une augmentation des nouveaux cas de Covid-19 de 3,9% sur une journée contre une moyenne de 3% sur les 7 derniers jours. La Fed reste extrêmement prudente quant aux perspectives de reprise. «Je ne pense pas que nous soyons sortis de l’auberge», déclare le chef de St. Louis, James Bullard, ajoutant qu’il «espère qu’avril a été le pire des mois». Loretta Mester de Cleveland, qui vote cette année, déclare que l’économie a subi «un choc si profond» qu’une politique monétaire ultra accomodante sera nécessaire pendant «un certain temps». L’indice Nasdaq100 (NDX) ne semble pas du tout avoir subi de choc pour sa part et se hisse au-dessus des 10'000 points à la cloche. Cela lui fait désormais 5 séances consécutives de hausse. Notez que, cette année, il n’a jamais fait mieux que 6 séances positives de suite. Amazon (AMZN +0,53%) et Adobe (ADBE +1,69%) clôturent toutes deux à de nouveaux records historiques, tout comme l’indice des titres chinois cotés au NYSE, celui des réseaux sociaux (SOCL) et des valeurs internet (QNET). Et tout cela donc alors que Donald Trump se demande publiquement s’il ne veut pas divorcer définitivement de la Chine…Le Wall Street Journal (WSJ) appréciera que le secteur du cloud gravite nettement au-dessus des nuages et atteigne un record historique à la cloche, après que le WSJ a publié un article négatif sur le secteur…

La volatilité recule quelque peu, mais pas trop, l’indice VIX abandonne 1,58% à 32,94, il reste cela dit relativement élevé. Sur la partie obligataire, le rendement de l’emprunt US à 10 ans se maintient à 0,70%. Le Dollar Index (DXY) retrouve quelques couleurs et traite à 97,40. La paire eur/usd à 1,1219 ce matin. L’once d’or est entourée mais ne décolle toujours pas, actuellement à 1727 dollars. Le pétrole repart de l’avant, le WTI Light Crude revient à 39,46 dollars le baril après l’annonce que l’Iraq adhère au programme de coupes de production. Les actions sont confrontées à une «décennie perdue» en raison d’un renversement imminent de la forte croissance observée au fil des ans dans les marges bénéficiaires des entreprises américaines, avertit Bridgewater Associates. «La mondialisation, qui est peut-être le plus grand moteur de la rentabilité des pays développés au cours des dernières décennies, a déjà atteint son apogée», indiquent les analystes de la firme. Ils citent la tension entre les États-Unis et la Chine et la pandémie comme catalyseurs.

Cela faisait longtemps qu’il n’avait été mentionné mais il vaut la peine de noter que le Baltic Dry Index, une mesure de ce qu’il en coûte pour expédier des matières premières, comme le minerai de fer, l’acier, le ciment, le charbon, etc…est en train de repartir fortement à la hausse. Le Baltic Dry Index est un indicateur avancé qui donne une vue claire de la demande mondiale de matières premières et de produits de base. Le fait que le Baltic Dry Index se concentre sur les matières premières est important car la demande dans ce segment donne un aperçu de l’avenir. Les producteurs achètent des matières premières lorsqu’ils veulent commencer à construire davantage de produits finis et d’infrastructures, comme des automobiles, des machines lourdes, des routes, des bâtiments, etc. A suivre de près donc…

La journée d’hier a été terrible pour Wirecard. Son directeur des opérations sortant est suspendu après la disparition d’environ 1,9 milliard d’euros en espèces. Des prêts d’un montant maximum de 2 milliards d’euros pourraient être annulés si les résultats ne sont pas publiés aujourd’hui. Le titre chute de 62% suite au quatrième retard de son rapport annuel. Hertz Global ne va définitivement pas lancer son augmentation de capital. Facebook censure des publicités de la campagne de Donald Trump, qui contiennent un symbole nazi. Alphabet (GOOG) recule de 1%. Un logiciel d’espionnage aurait pris pour cible le navigateur internet Chrome développé par Google, par le biais de 32 millions de téléchargements d’extensions. C’est ce qu’indiquent à Reuters des chercheurs d’Awake Security. Spotify (SPOT +13%) signe un deal exclusif avec Kim Kardashian West pour héberger un podcast portant sur les erreurs judiciaires et la réforme de la justice pénale. Le Suédois conclut par ailleurs un partenariat avec Warner Bros et DC (entité dédiée aux super-héros) dans les podcasts. JP Morgan (JPM -0,5%) La Chine autorise la banque américaine à lancer son activité de dérivés. Il s’agit d’une première pour un opérateur étranger. Tesla (TSLA +1,2%) Jefferies relève son objectif de cours à 1200 dollars contre 650 dollars auparavant. Le broker souligne la formation d’un ‘momentum’ sur le dossier du constructeur de véhicules électriques.

Les ventes de détail britanniques (nettement meilleures que prévu) et les prix à la production allemands (plus faibles qu’attendu) nous donnent le pouls de ces deux grandes économies européennes, pendant que l’UE tient son sommet économique. En Amérique du Nord, les ventes de détail canadiennes (14h30) précéderont une (énième) allocution de Jerome Powell (19h00), dans le cadre d’un événement retransmis sur le web. Ce matin, le Japon a pour la première fois relevé ses prévisions économiques depuis 2018.

Aujourd’hui c’est la journée des «4 sorcières», qui correspond à l’échéance simultanée des options et des contrats à terme sur les indices et sur les actions individuelles. Cet événement trimestriel stimule souvent les volumes et la volatilité des transactions. Environ 1,8 trillion de dollars d’options sur le S&P 500 arrivent à échéance, ce qui en fait la troisième plus grande échéance jamais enregistrée en dehors du mois de décembre. En parallèle, le rééquilibrage attendu entre actions et obligations pourrait générer jusqu’à 76 milliards de dollars de transactions, contre 30 milliards il y a six mois, selon les dernières estimations.

Lentement mais sûrement, nous allons nous remettre à regarder les sondages en prévision de l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis. Durant de nombreux mois, Wall Street a systématiquement mal réagi lorsque Trump perdait du terrain dans les sondages. Ce phénomène semble s’inverser depuis quelques semaines, ce qui est à suivre de près. Selon CLSA, les intentions de vote créditent actuellement Joe Biden de 50% et Donald Trump de 38%. Sur le site realclearpolitics.com, Joe Biden mène de 8.8 points.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en hausse avec Tokyo qui progresse de 0,55% à la cloche. Hong Kong gagne 1%, Shanghai aussi et Séoul avance de 0,37%. La Chine vient d’annoncer qu’elle prévoit d’intensifier ses achats de produits agricoles américains, du coup le marché a le sourire et le future SPX gagne 20 points. L’Europe est indiquée quant à elle en hausse d’un peu moins de 1%.

A lire aussi...