Gonet: l'actualité des marchés au 17 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,24%, Dow -0,77%, SPX -0,54%, Russell -0,23%, SOX -0,77%, Eurostoxx +0,20%, SMI +0,50%.

Wall Street recule sous l’effet de l’annonce de la Fed, un peu plus hawkish (faucon) qu’attendu, j’y reviens. Notons que les indices récupèrent une partie du terrain perdu en fin de séance et que le S&P500 (SPX) se maintient au-dessus des 4200 points alors que le Dow Jones défend les 34'000 points avec succès. Hier le marché réagit logiquement. Les taux remontent rapidement, le 10 ans US est à 1,57% ce matin, le dollar rebondit fortement, le Dollar Index revient à 91,44 et teste sa moyenne mobile à 200 jours, qui se situe à 91,53. La paire eur/usd repasse en-dessous des 1,20. L’or subit la force du billet vert et revient à 1815 dollars l’once. Le pétrole rend un petit peu de terrain mais reste solidement ancré au-dessus des 71 dollars le baril de WTI Light Crude, aidé cela dit par la publication des inventaires hebdomadaires. La volatilité retrouve quelques couleurs, le VIX remonte de 6,6% à 18,15, ce qui reste faible. Enfin les volumes d’échanges repassent au-dessus des 10 milliards de titres traités sur le NYSE, ce qui n’est pas non plus impressionnant, dans le cadre d’un jour de Fed. Le seul secteur du SPX à monter hier est celui de la consommation, alors que les financières et les titres de la santé limitent la casse.

La Fed modifie donc légèrement son discours, ce qui devait bien arriver un jour admettons-le. Il est rassurant de constater que la Réserve Fédérale estime désormais que la reprise économique est solide et que la menace de la pandémie est écartée. Ensuite, le marché devrait apprécier à moyen terme que la Fed ait communiqué un calendrier des prochaines étapes. Elle pense débuter son cycle de hausses de taux en 2023, probablement deux relèvements. Elle ajoute par ailleurs que les membres du FOMC vont débattre de la manière dont les programmes d’achats d’actifs actuels vont commencer à être réduits. Alors bien sûr, de nombreux investisseurs rêvaient de robinets de liquidités ouverts pour toujours mais on sait bien que cela ne peut durer éternellement. Les annonces d’hier rejoignent finalement les scenarii de nombreux économistes, le marché va désormais devoir digérer l’idée que le processus va débuter, la question restant ouverte de savoir plus précisément quand. On sait que la Fed devra commencer par réduire ses plans de rachats avant de relever ses taux. Sept des dix-huit membres du comité de politique monétaire estiment que le resserrement monétaire pourrait débuter dès l'année prochaine et la projection d'inflation a été assez nettement revue en hausse. Mais Jerome Powell s'efforce de rester à l'aise avec ça en martelant que la flambée des prix n'est que transitoire et que son institution fera preuve de souplesse avec le dogme des 2% d'inflation-cible.

Des progrès, mais des tensions persistantes: Joe Biden et Vladimir Poutine acceptent de travailler sur le contrôle des armements et de renvoyer leurs ambassadeurs respectifs à Moscou et à Washington. Mais des divergences importantes subsistent sur les cyberattaques et les droits de l'homme, le dirigeant russe accusant les États-Unis d'être responsables de la détérioration des relations. M. Biden réplique en mettant en garde contre des conséquences «dévastatrices» si Alexey Navalny meurt en prison. Le sommet a duré un peu plus de deux heures et demie, soit moins que prévu.

Xi Jinping charge son principal lieutenant Liu He de diriger les efforts de la Chine pour aider les fabricants de puces chinois à surmonter les sanctions américaines. Liu He sera le fer de lance du développement des puces de troisième génération et formule une série de mesures de soutien financier et politique pour cette technologie, selon Bloomberg.

Le Royaume-Uni pourrait autoriser les résidents entièrement vaccinés à se rendre dans les pays de la liste orange sans avoir à les mettre en quarantaine à leur retour, selon le Telegraph. La moitié de la population allemande aura été vaccinée d'ici la fin de la semaine. Le Japon a l'intention de mettre fin à l'état d'urgence à Tokyo dimanche. Les hospitalisations au Texas sont à leur plus bas niveau depuis avril 2020. Le tofacitinib de Pfizer a atteint ses objectifs principaux dans une étude brésilienne.

La police de la sécurité nationale de Hong Kong arrête cinq cadres du journal pro-démocratique Apple Daily pour des infractions présumées à la loi sur la sécurité nationale, alors que le gouvernement intensifie sa campagne contre le militant et magnat des médias Jimmy Lai. Le rédacteur en chef et le CEO de Next Digital figurent parmi les personnes arrêtées «pour collusion avec un pays étranger ou avec des éléments extérieurs visant à mettre en danger la sécurité nationale».

La décision de la Banque nationale suisse sur ses taux (9h30) et l'inflation européenne de mai (11h00) précéderont aux Etats-Unis l'indice d'activité Philly Fed de juin et les demandes d'allocation chômage hebdomadaires (14h30) ainsi que l'indice des indicateurs avancés (16h00).

Adecco: Citigroup reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 66 à 72 francs. Le CEO de Microsoft, Satya Nadella, nommé président. HSBC devrait annoncer la cession de sa filiale française à Cerberus. Le ministère américain de la Justice veut bloquer le rachat par le britannique Aon de son concurrent Willis Towers Watson. Zur Rose est prêt pour l'introduction de l'ordonnance électronique en Allemagne. Ryanair va traîner le gouvernement britannique devant les tribunaux pour sa politique en matière de restrictions touristiques. BASF et LetterOne repoussent l'IPO de Wintershall Dea. Le candidat vaccin anti-COVID de CureVac pas aussi efficace qu'attendu. En Chine, Didi sous le coup d'une enquête antitrust alors qu'une IPO se profile.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en baisse. Tokyo recule de 0,93% à la cloche, Hong Kong perd 0,07%, Shanghai traite à l’équilibre et Séoul abandonne 0,42%. Le future SPX se replie de 20 points et l’Europe est indiquée en baisse de 0,5% à l’ouverture de 9 heures. Le marché démarre son processus d’acceptation de la réalité.

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