Faible reprise sur fond de flambée de l’énergie – Flash boursier Bonhôte

Julien Staehli, Françoise Mensi, Pierre-François Donzé, Karine Patron et Mickaël Gonçalves, Banque Bonhôte & Cie SA

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Les perspectives des grandes banques sont, pour la plupart, décevantes. L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a accéléré de 8,5% en rythme annuel en mars.

Le marché boursier américain a reculé pour la seconde semaine consécutive, les investisseurs digérant les chiffres de l’inflation, au plus haut depuis décembre 1981, et les résultats trimestriels des grandes banques, pour la plupart décevants, Les indices européens ont globalement été en hausse sur la semaine. Les secteurs de l’énergie et des matières premières ont affiché une performance positive. La technologie a fortement corrigé (indice Nasdaq -3%), la crainte que la Réserve fédérale accélère le relèvement de ses taux d’intérêt le mois prochain accentuant la poussée des rendements obligataires. Le contexte de grande incertitude provoqué par la situation en Ukraine, où la guerre avec la Russie se poursuit sans aucune perspective de cessez- le feu à l’horizon, continue de préoccuper et soutient les cours de l’énergie.

La prudence de la BCE concernant les taux d’intérêt, avec un programme de normalisation de sa politique monétaire qui n’a pas montré d’accélération au vu de l’inflation record, a soutenu les marchés financiers européens. L’attitude de Christine Lagarde a été interprétée comme plutôt accommodante, y compris la confirmation de la fin du programme d’acquisition de titres au troisième trimestre 2022. Clairement, la BCE se doit d’être attentive à ne pas suffoquer la reprise économique déjà faible et lourdement impactée par la flambée des cours de l’énergie. Ceci a rassuré les opérateurs et soutenu les bourses du vieux continent. L’effet principal a été la chute de l’euro vers 1,08 contre dollar alors que ce dernier poursuit son appréciation face aux principales devises.

L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a accéléré de 8,5% en rythme annuel en mars. Le carburant, les produits alimentaires et le logement ont été les principaux contributeurs tandis que le prix des véhicules d’occasion s’est détendu. La hausse de l’inflation sous-jacente, qui exclut notamment l’énergie et les denrées alimentaires, se situe à 6,4%, en ligne avec les attentes mais au plus haut depuis août 1981.

Le PIB chinois a progressé de 4,8% sur les trois premiers mois de 2022, faisant preuve d’une étonnante vigueur. Le panel d’économistes misait sur 4,3%. La conjoncture a été tirée en mars par l’activité industrielle et les investissements en capacité tandis que les ventes au détail ont nettement reculé. Mais l’activité pourrait se tasser au second trimestre, en raison des confinements. La banque centrale chinoise a annoncé une série de mesures, avec un focus sur la facilitation du crédit bancaire, pour aider une économie frappée par les fermetures d’activités liées au COVID.

L'essentiel en bref

 

Banques américaines: prudence malgré des résultats solides

Les résultats du premier trimestre des grandes banques américaines sont dans l’ensemble solides, avec des bénéfices en baisse par rapport au premier trimestre 2021 particulièrement lucratif, mais au-dessus des attentes. Elles ont battu les attentes, beaucoup comme Citigroup, Goldman Sachs ou Morgan Stanley. Ou plus modestement comme Wells Fargo et JP Morgan. Cette dernière a vu ses coûts opérationnels s’envoler. Leurs perspectives montrent toutefois qu’elles sentent le vent tourner et s’attendent à une détérioration dans les prochains mois. D’importants défis géopolitiques et économiques augmentent l’incertitude en raison de la forte inflation et des problèmes de chaînes d’approvisionnement. Ils pourraient peser sur les dépenses des ménages et des entreprises et ralentir leur activité.

Les banques d’affaires ont profité de la solidité de leur activité de courtage sur des marchés très agités, qui a permis de compenser la baisse des opérations. Mais pour les banques de détail, les pertes de crédit sont relativement importantes ainsi que les provisions constituées car la perspective de taux d’intérêt encore plus élevés de la part de la Fed et d’un ralentissement économique qui s’accentue leur fait craindre des pertes plus élevées. La croissance du crédit pourrait être freinée et la guerre en Ukraine apporte des risques supplémentaires. Ainsi Citigroup a vu son bénéfice trimestriel se replier de 46% en raison de provisions constituées pour se prémunir de pertes liées à son exposition à la Russie, estimées entre 2,5 et 3 milliards de dollars, d’une baisse de ses commissions et d’une hausse des dépenses.

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