Capitalisation boursière: Hermès met la main sur la 2e place de L’Oréal

AWP

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Fort de résultats records pour l’année 2023 et d’une performance financière supérieure aux estimations des analystes au dernier trimestre, le titre du groupe de luxe a bondi de 4,80% à Paris vendredi.

Après la publication de leurs résultats respectifs, les deux géants de la Bourse de Paris Hermès et L’Oréal ont vu leurs valorisations boursières se rapprocher, avant que le groupe de luxe ne finisse par détrôner celui des cosmétiques comme seconde capitalisation française derrière LVMH.

Fort de résultats records pour l’année 2023 et d’une performance financière supérieure aux estimations des analystes au dernier trimestre, le titre d’Hermès a bondi de 4,80% à la Bourse de Paris vendredi, à 2’174,50 euros.

Pierre Michaud, analyste indépendant, salue des «performances opérationnelles exemplaires: maintien d’une croissance forte (...), des marges qui progressent (42,1% de marge opérationnelle contre 40.5% l’an passé), un dividende exceptionnel et un discours rassurant sur l’avenir. Que demander de plus?»

La situation est inverse pour L’Oréal, dont l’action a chuté de plus de 7,58%, à 418,80 euros, après des résultats jugés décevants au quatrième trimestre, notamment à cause d’un repli des ventes en Asie du Nord, zone qui comprend la Chine.

«Il y avait des attentes élevées concernant L’Oréal», rapporte Céline Weill-Alliel, gérante d’Uzes Gestion, pour expliquer la forte baisse du titre ce vendredi.

Les analystes de Jefferies soulignent des attentes «trop élevées alors que la croissance du marché de la beauté se normalise» en Asie.

Ces deux performances cumulées ont fait passer la capitalisation boursière d’Hermès, c’est-à-dire la somme qu’il faudrait débourser pour acheter toutes ses actions, à environ 230 milliards d’euros, quand dans le même temps, celle de L’Oréal tombait à 224 milliards d’euros, selon les données de Bloomberg.

Cependant «la baisse d’aujourd’hui ne va pas pénaliser L’Oréal sur le long terme», selon Céline Weill-Alliel, qui estime que le géant des cosmétiques finira par repasser au-dessus d’Hermès en matière de capitalisation boursière.

«Super luxe»

Les deux groupes «ne sont pas sur le même modèle», L’Oréal bénéficie «d’un effet de masse et de volume», du fait de son positionnement plus grand public qu’Hermès, qui est vu comme du «super luxe», poursuit-elle.

Comparée aux autres entreprises du secteur du luxe, Hermès affiche une meilleure performance en Bourse ces derniers mois: son action a grimpé de 11,11% depuis juillet, quand celle de LVMH a reculé de 5,54% et celle de Kering de 18,04%.

Si la dynamique des ventes en Chine a pesé sur d’autres marques du luxe, en raison d’une demande interne à la peine, «la marque Hermès est tellement implantée» qu’elle n’a pas subi de baisse de ses ventes, selon Céline Weill-Alliel qui parle de «puissance indétrônable d’Hermès».

«Hermès a réalisé une croissance à deux chiffres de manière constante pendant plus de deux décennies», assortie d’un «niveau élevé de performances stables et prévisibles», souligne Luca Solca pour expliquer le niveau élevé de valorisation d’Hermès.

«Hermès joue dans une ligue à part, car sa croissance semble assurée par la très grande désirabilité de sa marque et l’+effet de rareté+», notamment sur ses sacs à main, souligne-t-il.

Pierre Michaud s’interroge cependant sur le niveau de valorisation très élevé du sellier-maroquinier comparé à son chiffre d’affaires, de 13,4 milliards d’euros en 2023.

Plus la valeur en Bourse d’Hermès grimpera, moins le groupe aura «le droit à l’erreur». «Le moindre écart de piste ou quelques dégradations économiques feront revenir les investisseurs sur la terre ferme», prévient Pierre Michaud.

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