Les marchés boursiers ont terminé en nette baisse hier, le CAC 40 reculant de près de 1% face à la remontée des rendements obligataires de long terme à travers le monde et les incertitudes géopolitiques. Le taux à 10 ans français est monté à son plus haut niveau depuis 2011, à 3,6%, tandis que le taux à 10 ans américain est monté à son plus haut niveau depuis 2007, à 4,9%.

Les taux longs sont fortement remontés depuis le début de l’été en raison d’un durcissement des anticipations de remontée des taux directeurs, ce qui fait pression sur la valorisation des actifs. Alors que le consensus tablait sur des premières baisses des taux de la Fed à la fin de l’année il y a encore quelques mois, ils n’anticipent plus aucune baisse des taux avant l’été de l’année prochaine.

Les taux longs sont également impactés par l’augmentation de la prime de terme (« term premium »), qui est devenue positive pour la première fois depuis plus de deux ans, selon le modèle ACM utilisé par la Réserve fédérale de New York. Ce changement notable signifie que les investisseurs exigent une compensation plus importante pour supporter le risque de changements inattendus dans la trajectoire future des taux d'intérêt et d'autres mesures de la volatilité du marché.

La bourse de Paris a également été impactée par de nouvelles inquiétudes sur le plan géopolitique, suite à une explosion dans un hôpital de Gaza qui a compliqué les efforts diplomatiques. Après l'attentat, les dirigeants de la Jordanie, de l'Égypte et de l'Autorité palestinienne ont annulé les sommets qu'ils devaient tenir avec le président Biden mercredi.

Analyse technique du cours du CAC 40

Du point de vue de l’analyse technique, le CAC 40 a enfoncé un support symbolique important à 7000 points hier, sur lequel il avait tenté de rebondir dessus au début du mois. Ce plus bas de sept mois sous 7000 points est un signal baissier important, d’autant plus que l’indice parisien en a profité pour sortir par le bas du canal descendant dans lequel il évolue depuis le printemps, ce qui signifie que la pression vendeuse s’accélère.

Les prochains supports clés à surveiller seront le creux de mars à environ 6800 points, puis le creux de décembre de l’année dernière à 6500 points.

Ces perspectives baissières seraient à court terme invalidées en cas de rebond au-dessus de la moyenne mobile à 50 séances, actuellement à 7175 points. Dans ce cas, un rebond jusqu’en haut du canal serait à prévoir.