Bonds Europe: tension dans le sillage des taux US

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,531% contre 0,475% mercredi soir.

Le marché de la dette s’est tendu jeudi, le dynamisme de l’économie américaine, patent au regard des derniers indicateurs, mettant sous pression les taux d’emprunt des États-Unis et dans leurs sillages ceux de la zone euro.

«Il y a deux facteurs qui jouent en ce moment: la remontée des taux américains et les annonces sur le budget italien», a résumé auprès de l’AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

Les derniers indicateurs américains et notamment les chiffres de l’emploi dans le secteur privé en plus forte hausse que prévu, ont entraîné une nette tension mercredi du taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis qui a atteint son plus haut niveau depuis 2011. 

Ce mouvement s’est répercuté sur les dettes les plus solides des pays de la zone euro.

«Cette tendance a perduré jeudi, mais en s’atténuant», notamment pour des raisons techniques, a noté M. Lenoir.

Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis en forte baisse, dépassant les attentes des analystes, ont par ailleurs conforté les statistiques publiées la veille.

Les taux sont appelés à être «plus élevés en Europe, à la fois parce qu’ils sont tirés par ceux des États-Unis, mais aussi en raison des rachats d’actifs de la Banque centrale européenne réduits depuis le début du mois à 15 milliards d’euros contre 30 milliards le mois dernier», a analysé M. Lenoir.

Crédibilité budgétaire italienne

«Mais, selon lui, la remontée en zone euro est ralentie par les incertitudes autour de l’Italie, même si aujourd’hui les choses se sont un peu calmées».

«Il y a des efforts de la part du gouvernement italien pour proposer un budget plus acceptable, non seulement pour Bruxelles mais aussi pour les marchés», a-t-il noté.

Le gouvernement italien s’est finalement résolu mercredi à abaisser sa prévision de déficit public, au moins à partir de 2020, dans l’espoir d’apaiser les craintes.

«Avec un déficit à 2,4% du PIB, la trajectoire de la dette italienne n’est toutefois pas descendante, les investisseurs se posent donc la question de la crédibilité du programme fiscal et budgétaire du gouvernement dans la durée», note M. Lenoir. «Et tant qu’ils seront dans le flou, cela empêchera la dette italienne de réduire vraiment l’écart (spread) avec l’Allemagne».

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,531% contre 0,475% mercredi à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le mouvement a été similaire pour le rendement de même maturité de la France qui a fini à 0,874% contre 0,820%, à l’instar de celui de l’Italie à 3,329% contre 3,313% et celui de l’Espagne à 1,563% contre 1,536%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est également monté à 1,669% contre 1,575%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se tendait à 3,1927% contre 3,181% mercredi, tout comme celui à 30 ans à 3,353% contre 3,335%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,880% contre 2,872%.

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