Bonds Europe: pic du taux italien en plus de quatre ans

AWP

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Le taux d’emprunt italien de référence a clôturé à 3,452%, son plus haut niveau de clôture depuis le 3 mars 2014, où il s’inscrivait à 3,454%.

Le marché de la dette italienne, s’est à nouveau nettement tendu mardi sur fond de bras de fer entre Bruxelles et Rome, le taux d’emprunt à 10 ans clôturant à son plus haut niveau depuis mars 2014.

Le taux d’emprunt italien de référence a clôturé à 3,452%, son plus haut niveau de clôture depuis le 3 mars 2014, où il s’inscrivait à 3,454%.

Le marché, très attentif aux déclarations sur les finances italiennes, a assisté aussi à un nouveau bond du «spread», l’écart très surveillé entre les taux d’emprunt italien et allemand. Il a dépassé la barre des 300 points (à 302,5) déjà franchie en mai au moment des incertitudes politiques en Italie.

«C’est tout un ensemble d’annonces qui contribuent à beaucoup d’incertitude et donc à la prudence sur la dette italienne», a résumé Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis, interrogé par l’AFP.

Après avoir effleuré des pics en cours de séance, réagissant à des propos du président de la commission Budget de la Chambre des députés, Claudio Borghi, le marché s’est ensuite un peu calmé avant de se tendre davantage.

Ce spécialiste des questions économiques de la Ligue, le parti d’extrême droite membre de la coalition au pouvoir, a jeté de l’huile sur le feu dans la matinée en déclarant à la radio être «hyper-convaincu que l’Italie pourrait résoudre une grande partie de ses problèmes si elle avait sa propre monnaie».

«Si nous avions voulu la confrontation avec l’Union européenne, pour arriver à ce résultat on aurait annoncé 3,1% de déficit et non 2,4%», a-t-il ajouté, en réaction à la pression des ministres des Finances de la zone euro pour que l’Italie respecte les règles budgétaires européennes.

M. Borghi a ensuite tenu des propos plus rassurants en affirmant qu’il n’était «pas fou» et que le gouvernement populiste n’avait «pas l’intention de quitter la zone euro».

Ces messages «destinés clairement à son électorat» ont cependant «coûté cher» à l’Italie, dont le taux d’emprunt à 10 ans s’est considérablement tendu depuis l’annonce du projet budgétaire transalpin jeudi soir, a indiqué Nordine Naam.

Une remontée des taux se traduit par un renchérissement de la dette nouvellement émise. L’Etat voit ainsi son coût de remboursement augmenter et ses marges de manoeuvre financières réduites.

Selon l’analyste, «il y a encore des chances que le taux grimpe. On est parti pour plusieurs semaines de volatilité», au moins jusqu’à ce que la Commission européenne examine le projet de budget italien le 15 octobre.

Sans compter «ce que vont dire les agences de notation dans les prochaines semaines» sur la note souveraine de l’Italie.

Mercredi, le marché sera «attentif aux nouvelles sur le front du Brexit», la Première ministre conservatrice Theresa May devant prononcer un discours pour annoncer un changement de la politique migratoire du Royaume-Uni après le Brexit.

A la veille de clore le congrès de son parti qui continue à se déchirer sur le Brexit à six mois de l’échéance, elle l’a une nouvelle fois appelé au rassemblement.

Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici au sommet européen des 18 et 19 octobre pour pouvoir organiser le retrait britannique de l’UE mais les négociations patinent, suscitant des craintes d’une absence d’accord.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie progressait à 3,452% contre 3,299% lundi à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

En parallèle, les taux d’emprunt de l’Allemagne et de la France, considérés comme les pays les plus solides de la zone euro, ont sensiblement reculé.

Le rendement de même maturité de l’Allemagne est descendu notablement à 0,422% contre 0,471%, celui de la France s’est détendu à 0,786% contre 0,826%.

Le taux d’emprunt de l’Espagne est resté assez stable à 1,539% contre 1,530%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a reculé à 1,528% contre 1,588%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se détendait à 3,0520% contre 3,0836% vendredi, comme celui à 30 ans à 3,2032% contre 3,2343%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,8068% contre 2,8189%.

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