Bonds Europe: détente sur le taux italien

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie termine sur un recul à 3,313% contre 3,452% mardi soir.

Le taux d’emprunt italien s’est détendu mercredi, les investisseurs ayant été rassurés par des propos du ministre italien des Finances concernant le déficit.

Ce mouvement de détente est lié à «l’idée que la trajectoire budgétaire, qui avait été présentée la semaine dernière, pourrait être amendée à la marge, notamment avec une consolidation budgétaire sur 2020 et 2021», a détaillé auprès de l’AFP Cyril Regnat, stratégiste obligataire de Natixis.

Le déficit italien commencera à baisser en 2020 après une augmentation contenue en 2019, a affirmé mercredi le ministre des Finances, Giovanni Tria, sans toutefois confirmer des chiffres évoqués plus tôt par la presse italienne.

L’Italie prévoirait désormais de contenir le déficit à 2,2% du PIB en 2020 et à 2% en 2021, selon le Corriere della Sera et La Repubblica.

«Il s’agit d’un mouvement de détente assez fort» alors même que «le niveau d’incertitude reste extrêmement élevé», a estimé M. Regnat.

«L’ajustement sur 2020 et 2021 correspond à un horizon sur lequel il n’y a aucun engagement précis sur ce que compte faire le gouvernement», a-t-il détaillé.

L’Italie a présenté la semaine dernière un budget prévoyant un déficit de 2,4% du PIB pour les trois prochaines années, soit un chiffre supérieur aux attentes du marché.

Par conséquent, le taux d’emprunt italien s’était nettement tendu, allant même jusqu’à dépasser son sommet annuel et clôturer mardi à son plus haut niveau depuis avril 2014.

«L’Italie est devenue un thème assez structurant» pour le marché de la dette, la question restera centrale «a minima jusqu’au verdict des agences de notations, voire au-delà», a indiqué M. Regnat.

Plusieurs agences doivent se prononcer sur la note italienne courant octobre, tandis que la Commission européenne, qui a jugé que les objectifs initiaux paraissaient «hors des clous», examinera le projet de budget italien à partir du 15 octobre.

Bonnes statistiques américaines

L’apaisement des craintes au sujet de l’Italie et des indicateurs américains plus dynamiques que prévu ont par ailleurs éloigné les investisseurs des dettes des pays les plus solides.

Le secteur privé aux États-Unis a fortement embauché en septembre, et plus que prévu par les analystes, tiré une nouvelle fois par le secteur des services. La croissance de l’activité dans les services outre-Atlantique a aussi été marquée par une accélération plus forte qu’attendu pour le même mois.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie a reculé à 3,313% contre 3,452% mardi à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le taux d’emprunt de l’Espagne a pour sa part peu évolué terminant à 1,536% contre 1,539%.

A l’inverse, le rendement de même maturité de l’Allemagne a clairement progressé à 0,475% contre 0,422%, tout comme celui de la France à 0,820% contre 0,786%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est également monté à 1,575% contre 1,528%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se tendait à 3,119% contre 3,063% mardi, comme celui à 30 ans à 3,279% contre 3,218%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,846% contre 2,811%.

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