Un modèle d’affaires orienté sur l’international

Salima Barragan

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«Nous attendons un résultat global en légère progression pour la fin de l’année», déclare Blaise Goetschin, CEO de la BCGE.

Malgré la pandémie, la Banque Cantonale de Genève (BCGE) a fait un sans-faute en 2020 et conservé sa compétitivité intacte. L’établissement s’est affirmé comme une banque commerciale au service de l’économie genevoise en Suisse et dans le monde. Le tiers de son chiffre d’affaires dégagé en euro et dollar témoigne de sa capacité à accompagner les particuliers et les entreprises sur les marchés internationaux. En comparaison de l’an dernier, le dividende proposé hier est resté stable; une très bonne nouvelle pour les actionnaires compte tenu des conditions difficiles de 2020. En marge de la présentation de l’Assemblée générale, quelques questions au CEO de la banque, Blaise Goetschin. 

Malgré un chiffre d‘affaires 2020 légèrement en baisse en raison de la conjoncture difficile, le bénéfice net est en hausse à 105 millions de francs. Quels éléments expliquent la compétitivité intacte de la banque?

Nous opérons selon un modèle s’affaires plus diversifié et plus international que la moyenne des établissements comparables, ce qui nous permet durant les périodes conjoncturelles sous pression de sauvegarder la rentabilité et de conserver notre compétitivité intacte. La configuration stratégique en place nous confère une bonne résilience. Sous l’angle de la compétitivité de la banque, les avoirs sous gestions sont en hausse et atteignent 31,8 milliards de francs. 

«Avec des ratios supérieurs à nos concurrents, nous avons réalisé un bon exercice.»

Les volumes d’affaires sont également en croissance avec l’augmentation des prêts hypothécaires qui franchissent le seuil des 12 milliards. Avec des ratios supérieurs à nos concurrents, nous avons réalisé un bon exercice, malgré certains problèmes sans lien avec notre compétitivité. Par exemple, si le chiffres d’affaires des activités de négoce a reculé à cause de la baisse de dollar américain et du prix des matières premières, nous avons connu une année record en termes de tonnage. Globalement, nous restons à la hauteur des attentes de l’économie genevoise. 

Quels domaines souhaitez-vous renforcer à l’avenir?

Dans notre stratégie à long terme, nous avons construit une banque commerciale dont l’offre pour les entreprises est très large. Nous proposons des alternatives aux multinationales suisses et étrangères. Près d’un tiers de notre chiffre d’affaires provient de revenus en euro et dollar ce qui prouve que nous les accompagnons bien à l’international. C’est ce qui justifie notre présence en France, au Moyen-Orient et en Asie. Nous sommes ainsi présents sur toutes les formes de crédit, sur l’ingénierie bancaire et le private equity, et avons même développé un département dédié aux multinationales afin de répondre à leurs besoins de niche. Ces activités requièrent de l’innovation, de la créativité et de la disponibilité géographique afin de se positionner vis-à-vis de la concurrence formée de multinationales bancaires.

Pouvez-vous revenir sur les mouvements au sein de la direction opérationnelle annoncés lors de l’Assemblée générale?

Notre direction générale est diversifiée en genre, en âge et en expérience. Nous avons aussi une continuité et une stabilité des organes de direction. Frédéric Vernet est la dernière personne a avoir rejoint la direction générale en qualité de CFO, succédant à Eric Bourgeaux. Au niveau du conseil d’administration, Manuel Leuthold a été désigné par le Conseil d’Etat à la succession du professeur Gilbert Probst à la présidence du Conseil d’administration de la BCGE. Monsieur Jean-Philippe Bernard a également été élu en tant qu’administrateur représentant les actionnaires autres que les collectivités publiques, soit plus de 15’000 personnes. 

«Le dividende proposé à l’Assemblée générale est stable en comparaison
à l’exercice précédent: une très bonne nouvelle dans les conditions difficiles.»
Comment sera reparti votre bénéfice entre vos actionnaires, et quel dividende proposez-vous?

Le dividende proposé à l’Assemblée générale est stable en comparaison à l’exercice précédent: une très bonne nouvelle dans les conditions difficiles. Il s’élève à 27 millions de francs pour un bénéfice distribuable de 106 millions, soit un pay-out ratio de 33% où nous attribuons 73 millions, soit deux tiers de notre bénéfice à la réserve générale parce que nous croyons dans le futur de la banque. Le Canton de Genève recevra 11,95 millions, la Ville de Genève 5,64 millions et les communes genevoises se partageront 2 millions. Près de 7,41 millions seront aussi versés aux actionnaires privés et institutionnels. Nos fonds propres qui s’élevaient à 685 millions de francs en 2000 ont aujourd’hui franchi le cap de 1,7 milliard. Cependant, le cours de bourse de l’action de la BCGE suit ce développement avec un décalage. Nous y voyons donc un potentiel d’appréciation du titre.

Qu’escomptez-vous comme résultats pour la fin de l’année?

Sauf nouvelle aggravation sur le front de la pandémie, et compte tenu de nos bons développements commerciaux, nous restons résolument optimistes et attendons un résultat global en légère progression pour la fin l’année.

Quelles sont vos perspectives pour les marchés et comment se reflètent-elles dans votre allocation d’actifs?

Nous tablons sur une reprise significative de l’économie suisse qui se profile déjà dans la bonne direction malgré quelques difficultés structurelles. Les taux devraient rester bas dans un contexte d’inflation modérée. Ainsi, nos recommandations de placement sont simples: nous conseillons de rester investi dans les meilleures actions internationales, la classe d’actifs la plus proche de l’économie réelle. En fonction des profils, l’allocation en actions reste importante et diversifiées avec un panier de 50 à 80 actions. 

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