Etat de l’art du Web 3.0 à Genève

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

Entretien avec Vincent Pignon de WeCan Group sur la première édition d’un rendez-vous annuel à Genève consacré à l’écosystème Web 3.0.

En partenariat avec Cité-Gestion et Crea Omnes-Education, WeCan lance ce 5 octobre la première édition de Web3Connect. Cet événement a pour objectif de réunir les professionnels de la banque privée et de la gestion de patrimoine avec des acteurs de premier plan de l'industrie du Web 3.0, l’écosystème décentralisé exploitant la technologie blockchain, se désignant ainsi comme successeur du Web 2.0.

Participeront à la journée des experts internationaux de la blockchain et de la finance numérique y compris des entreprises de premier plan comme Ledger, leader mondial de la garde des actifs digitaux, Kaiko, champion international de l’agrégation des devises cryptos ainsi que plusieurs bourses d’actifs digitaux dont Coinbase, BitMEX ou FTX ainsi que SDX (ou SIX Digital Exchange). Quelques questions à Vincent Pignon, fondateur et CEO de Wecan Group, à l’origine de cette première genevoise.

Quelle est la genèse de Web3Connect?

Nous avions participé à plusieurs reprises au Geneva Annual Blockchain Congress qui se tenait juste avant le World Economic Forum jusqu’en 2019. L’évènement était un vrai succès mais, malheureusement, le Covid en a eu raison malgré la tentative de Palexpo de le conduire online. WeCan reprend donc le flambeau en compagnie de Cité Gestion et de CREA avec l’intention d’en faire une rencontre régulière pour la place financière c’est-à-dire pour les gérants, pour les banques et pour les asset managers. L’objectif est de faire un point de situation de l’industrie à l’usage de la place financière suisse avec une liste d’intervenants de très haut niveau y compris quelques leaders mondiaux du Web3.

Les banques suisses impliquées dans le secteur digital seront bien représentées avec Swissquote, Sygnum et SEBA et Charles-Henry Monchau de la banque Syz sera un peu le porte-parole de la finance suisse plus traditionnelle.
Comment l’évènement est-il structuré?

La première partie est orientée vers la réglementation et la compliance avec la participation de firmes d’avocats et de spécialistes de la conformité légale en matière digitale. Seront abordés, en particulier, les thèmes relatifs à la tokenisation ainsi qu’au traçage des transactions y compris l’application du «Know your customer» dans l’univers digital.

La seconde partie sera consacrée à la découverte par les gérants d’actifs du Web3 dont beaucoup ignorent encore la signification précise et le potentiel.

Y interviendront Request, une entreprise Web3 qui permet la facturation et le paiement des factures ou des salaires en crypto, Rainfall qui veut monétiser les données des individus en leur versant des royalties, Colb qui investit dans le non coté tokenisé ou encore Byteint qui utilise la blockchain pour l’émission de prêts ou d’hypothèques. Suivront les bourses crypto (Coinbase, BitMEX, FTX, SDX), les sociétés d’investissement (21Shares, Scytale, Crypto FInance) et une présentation de Shirly Valge, COO de Velas, un protocole concurrent d’Ethereum qui donnera un update sur les tendances et les cas pratiques d’usage des protocoles.

Les banques suisses impliquées dans le secteur digital seront bien représentées avec Swissquote, Sygnum et SEBA et Charles-Henry Monchau de la banque Syz sera un peu le porte-parole de la finance suisse plus traditionnelle. Le leader suisse de la structuration et de l’investissement dans les cryptos, Crypto Finance sera également des nôtres. La journée se terminera par un exposé d’Alexis Roussel de NYM sur la surveillance internet.

Un grand nombre de banquiers et de gérants ont exprimé leur intérêt pour un domaine sur lequel ils estiment ne pas être suffisamment informés et ne pas connaître les acteurs clés.
Certains participants sont peu connus du public suisse. On pense à Ledger ou à Kaiko.

Ledger est une société française spécialisée dans la sécurisation et la gestion des portefeuilles de cryptomonnaies et le leader mondial de la garde des actifs crypto B2C. Elle a levé 380 millions de dollars en 2021, une série C valorisant ainsi la société à plus d’un milliard et demi de dollars. Kaiko est une société d’analyse blockchain basée à Paris, qui fournit des données issues de plus de cent bourses centralisées et décentralisées aux investisseurs institutionnels. Un succès puisque la société a levé 53 millions de dollars en juillet lors d’un tour de financement de série B alors que les investisseurs sont peu enclins à déployer leurs capitaux dans l’univers crypto à l’heure actuelle. Dans un cas comme dans l’autre, leurs CEO, Pascal Gauthier et Ambre Soubiran respectivement, parleront à la conférence.

Malgré les difficultés que rencontre l’univers des cryptos, vous parlez de première édition.

Oui. Ce premier événement est déjà à guichets fermés depuis plusieurs semaines et une retransmission live est prévue. Nous comptons monter en puissance dès l’an prochain. Un grand nombre de banquiers et de gérants ont exprimé leur intérêt pour un domaine sur lequel ils estiment ne pas être suffisamment informés et ne pas connaître les acteurs clés.

Et quoi de neuf pour WeCan?

Ce n’est plus un secret puisque Michel Reybier en a parlé dans vos pages: nous préparons un système de messagerie ultra-protégé fondé sur une blockchain privée à l’intention d’un réseau de clients fortunés. Pour leur permettre de communiquer avec leur gérant, leur chirurgien ou leur concierge en toute sécurité, sans risquer de retrouver leurs données privées sur des serveurs aux Etats-Unis, comme avec WhatsApp.

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