BX Swiss, épargnée par la crise

Anne Barrat

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Pour la bourse spécialisée dans les actions étrangères, la crise a rimé avec forte croissance. Les explications de Lucas Bruggeman.

Filiale du groupe Boerse Stuttgart, BX Swiss ne connaît pas la crise: ses volumes ont augmenté de quelque 300% dans un environnement boursier déprimé. Une performance qui doit tout à la manière dont cette bourse, descendante de l’une des plus anciennes de Suisse, le Berne Stock Exchange, gère ses activités: 100% digital. Entretien avec son CEO Lucas Bruggeman. 

Quels sont les principaux effets de la crise de COVID-19 sur l'activité de BX Swiss?

L'investissement constant que nous avons réalisé ces dernières années dans le développement de processus commerciaux numériques s’est avéré particulièrement judicieux dans la situation actuelle. BX Swiss a été en mesure ces dernières semaines de gérer toutes les interactions avec ses clients numériquement – utilisation de signatures numériques, portails en ligne, solution d'archivage numérique. Un avantage qui nous permet d’être très proches de nos clients, de leur offrir flexibilité, transparence et les meilleures conditions de prix possibles. 

«La demande a été particulièrement forte sur les actions étrangères
en francs suisses, les ETF et les Strukis.»

La digitalisation de nos activités a très largement porté ses fruits. Au cours des dernières semaines, le nombre de transactions a augmenté d'environ 300% par rapport à la même période l'année dernière. La demande a été particulièrement forte sur les actions étrangères en francs suisses (qui ne portent pas de frais de conversion ou de change), les ETF et les Strukis (produits structurés) négociés sur deriBX, le nouveau segment dédié aux marchés dérivés lancé en 2019. 

BX Suisse a-t-elle été plus ou moins affectée que d’autres bourses?

Là encore, le fait que le trading sur BX Swiss ne se fasse que par voie électronique depuis de nombreuses années a été un avantage comparatif important.  Ainsi, même si nous sommes une bourse de valeurs traditionnelles, tous nos employés ont un accès à distance aux systèmes et plateformes, et peuvent donc faire leur travail où qu’ils se trouvent dans le monde. Toutes les fonctions de l’entreprise sont concernées, depuis la gestion et la surveillance du marché aux services aux émetteurs, en passant par les relations avec les différents acteurs. Notre 100% digital nous a permis de nous adapter très rapidement aux mesures prises en raison de la pandémie.

«Nous attendons davantage de produits de couverture cotés en bourse.»
Comment voyez-vous le comportement des investisseurs à court terme?

Les investisseurs resteront prudents à court terme. La reprise constatée sur les marchés financiers ces dernières semaines n'a pas encore été confirmée par les données macro-économiques; l’incertitude règne sur la conjoncture des prochains mois. Il est intéressant de voir que, au fil des nouvelles que nous recevons, l'humeur des investisseurs change très rapidement avec des mouvements du marché parfois très clairs. Nous prévoyons que cette volatilité accrue se poursuivra pendant un certain temps. Une plus grande concentration des investissements est à l’ordre de jour, car tous les secteurs ne sont pas affectés de la même manière par la crise du COVID-19.

Quand pensez-vous que les activités reviendront à la normal?

Nous suivons de près les recommandations du Conseil fédéral ainsi que les instructions de notre groupe. Ainsi, nous continuerons à opérer à partir de notre domicile pendant encore quelques semaines supplémentaires. Après cela, nous entamerons un retour progressif au bureau. La sécurité de nos employés est notre priorité absolue. Nous partons du principe que les marchés resteront volatils et que la bourse demeurera fortement dépendante de l'évolution économique. Nous attendons donc davantage de produits de couverture cotés en bourse.

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