La grande majorité des entreprises (68%) souhaite encourager la présence régulière des collaborateurs au bureau d'ici le milieu de cette année, selon une enquête de CBRE.
- 40% des entreprises s'attendent à augmenter leurs surfaces de bureau.
- 70% des entreprises soutiennent le retour volontaire au bureau, même si elles ne sont que 6% à exiger une présence à temps plein.
- 72% des entreprises adoptent des formes de travail hybrides.
Une nette majorité des entreprises (68%) de la région EMEA prévoit une présence plus régulière des collaborateurs au bureau d'ici le milieu de l'année. C'est le constat dressé par la dernière enquête «EMEA Occupier Sentiment Survey» réalisée par le prestataire de services immobiliers mondial CBRE.
Près d'un quart des entreprises interrogées (23%) ont indiqué que ce processus était déjà en cours, 45% envisageant même un retour au bureau avant la fin du premier semestre. L'enquête a également mis en exergue certaines différences sectorielles: près de 80% des sociétés financières visent une présence plus régulière au bureau d'ici le milieu de l'année. En revanche, plus d'un tiers des entreprises technologiques n’ont pas fixé de délais et laissent le processus suivre son cours.
Malgré les échéances fixées, les sociétés misent sur le volontariat plutôt que sur un retour obligatoire au bureau. Seuls 6% des sociétés interrogées exigent un retour à temps plein au bureau. 70% prévoient soit un retour volontaire à la discrétion des collaborateurs, soit un retour à temps partiel.
Par conséquent, une nette majorité des entreprises (72%) déclare viser un modèle de travail hybride, qui confère une certaine liberté de décision aux salariés dans le cadre des directives institutionnelles. Ce chiffre est nettement supérieur à celui de l'année dernière (55%). La plupart des sociétés interrogées ont aussi relevé que les formes de travail hybrides étaient largement plébiscitées par la direction générale, et près de deux tiers (65%) confirment que cette tendance s'est renforcée pendant la pandémie.
«Les entreprises doivent à présent décider de l'équilibre souhaité entre télétravail et travail au bureau. Plus de la moitié privilégie un mix équilibré sous forme de modèle hybride», explique Nicole Weber, Head of Advisory & Transaction Services chez CBRE Suisse.
Selon l'enquête «EMEA Occupier Sentiment Survey» de l'année passée, seuls 29% des entreprises visaient un équilibre entre télétravail et présentiel. Aujourd'hui encore, 38% prévoient d’instaurer une présence au bureau trois jours ou plus par semaine.
Indépendamment de l’emplacement, un nombre croissant d'entreprises s'attendent en outre à augmenter leurs surfaces de bureau. Il y a tout juste un an, elles n’étaient qu’un tiers à prévoir une extension de leurs espaces de bureaux au cours des trois prochaines années. Cette proportion est désormais passée à plus de 40%. Dans le secteur technologique, 60% des entreprises ont même indiqué qu'elles envisageaient d’agrandir leurs surfaces de bureau.
L'emplacement des bureaux figure désormais aussi parmi les priorités des entreprises: elles sont plus d'un quart à envisager une délocalisation de certaines fonctions dans des régions ou villes moins onéreuses. Le coût n'est toutefois pas le seul facteur déterminant, puisqu’elles sont nombreuses à chercher des locaux de meilleure qualité.
Ces évolutions du marché ont également contribué à la popularité croissante des espaces de bureau flexibles (coworking). Le nombre de sociétés, dont les espaces flexibles représentent moins de 10% de leurs surfaces de bureau loués, devrait diminuer de moitié ces deux prochaines années pour chuter de 86% à 41%.
«La hausse continue de la part de surfaces de bureau flexibles dans les portefeuilles d'utilisateurs résulte de l'environnement de marché généralement incertain, de l'adaptation à des cycles plus courts et de concepts d’espaces de travail flexibles», commente Nicole Weber. Près de 90% des répondants ont déclaré qu'ils apporteraient des modifications à leur stratégie immobilière à la suite de la pandémie. Dans ce contexte, l'enquête confirme également l'importance croissante d’adopter une stratégie en matière d’espaces de travail par rapport à la même période l’année dernière. Les sociétés souhaitent créer davantage d'espaces collaboratifs (hausse de 36% à 63%) et revoir les standards de conception (hausse de 22% à 50%). Afin de créer plus de liberté dans la façon de travailler, l'amélioration ou l’équipement de bureau (hausse de 9% à 36%) ainsi que la modification des aménagements de bureaux ont également gagné en popularité. L'enquête met par ailleurs en exergue la volonté d’améliorer la santé et le bien-être: 41% des entreprises ont confirmé l’importance de cette démarche.
Nicole Weber conclut: «Les utilisateurs de surfaces de bureau sont confrontés à une réalité du travail de plus en plus complexe. Après une période de grande incertitude, il s'agit d'accepter et de contribuer à façonner cette nouvelle réalité. Les résultats de l'enquête montrent que l’orientation des futures stratégies d’utilisation des bureaux est désormais plus claire. Seule une petite minorité a déclaré ne pas vouloir modifier sa stratégie immobilière. L'acceptation ou l’approbation de la réalité des formes de travail hybrides s'est imposée. Les directions d’entreprises doivent à présent clairement s’engager à initier le processus de changement requis et à accompagner leurs collaborateurs tout au long de ce processus de transformation.»