Les déséquilibres persistent sur le marché immobilier citadin

AWP

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La hausse nominale moyenne des prix de l’immobilier entre mi-2021 et mi-2022 s’est établie à près de 10%, soit un niveau inédit depuis 2007.

Toronto et Francfort restent en tête en 2022 du Global Real Estate Bubble Index diffusé chaque automne par UBS, couvrant les déséquilibres immobiliers de 25 grandes villes à travers le monde. Derrière ces cas caractéristiques d’une bulle spéculative, Zurich, Munich, Hong Kong, Vancouver, Amsterdam, Tel Aviv et Tokyo présente aussi des risques jugés élevés.

La hausse nominale moyenne des prix de l’immobilier entre mi-2021 et mi-2022 s’est établie à près de 10%, soit un niveau inédit depuis 2007. Seuls Paris, Hong Kong et Stockholm ont échappé à la tendance au renchérissement. L’amorce d’un relèvement des taux d’intérêt notamment a alourdi la facture, tandis que les surfaces abordables ont été rabotées d’un tiers par rapport il y a trois ans, précise l’édition 2022 du rapport diffusée mercredi.

Les déséquilibres sur les marchés immobiliers n’ont en effet eu de cesse de se creuser ces dix dernières années, les prix bondissant de 60% sur la période, alors que les revenus et les loyers réels n’ont augmenté que de 12% environ.

La spéculation immobilière ne paie plus

«Par conséquent, l’immobilier devient un investissement moins intéressant car, dans de nombreuses villes, les coûts de l’endettement dépassent les rendements des investissements pour un bien destiné à la location,» explique Claudio Saputelli, responsable immobilier pour la gestion de fortune mondiale d’UBS.

Le marché immobilier n’est ainsi plus soutenu que par un marché du travail solide, qui alimente encore une demande pour des logements à usage propre. Ce dernier rempart se retrouve toutefois lui aussi menacé par la dégradation des conditions économiques, laissant augurer des corrections de prix significatives pour les trimestres à venir.

Atterrissage en douceur pour Zurich

Sous nos latitudes, Zurich présente toujours un risque de bulle réel, les prix ayant enflé d’un cinquième depuis l’éclatement de la pandémie dans la capitale économique du pays. Les récents relèvements des taux d’intérêt décidés par la Banque nationale suisse (BNS) vont mettre à l’épreuve les exigences des vendeurs, mais la dynamique et persistante évolution démographique devrait amortir le choc et mener plutôt à un ajustement progressif des prix.

Genève aussi présente un décalage croissant entre prix d’achat et loyers. La propriété dans la cité de Calvin demeure toutefois moins surévaluée que dans celle de Zwingli, la population disposant à proximité de régions plus abordables.

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