«En Allemagne et en Suisse, 75 à 85% des surfaces sont actuellement vides – ce qui nous ramène malheureusement là où nous étions il y a un an», explique Thomas Kessler, cofondateur et PDG de Locatee.
Locatee, le leader SaaS des solutions d'analyse des lieux de travail, publie une comparaison globale des données d'occupation de l'année 2021. L'entreprise collecte des données anonymes sur les moyennes et les pics d'occupation des lieux de travail à partir d'un échantillon de 800 sites dans 60 pays. Fin 2021, l'Allemagne et la Suisse se trouvaient presque exactement là où elles étaient déjà fin 2020: l'Allemagne avec l’occupation des lieux de travail d'environ douze à quinze pour cent et la Suisse avec un taux d'occupation de onze pour cent. Néanmoins, la comparaison annuelle révèle de nettes fluctuations dans l'utilisation des surfaces de bureaux.
Si l'on compare les données des deux dernières années pour l'Allemagne et la Suisse, on constate non seulement les effets évidents du début de la pandémie – comme par exemple la chute des chiffres d'utilisation pendant les mois d'hiver de 2020, marqués par l'interdiction de contact – mais il apparaît également que cette année, les collaborateurs ont montré plus d’hésitation à retourner au bureau que pendant la première année de la pandémie. Cette année, la courbe est nettement moins fluctuante qu’en 2020, ce qui peut éventuellement s'expliquer par des décisions plus prudentes des employeurs, la vaccination renforcée des collaborateurs et une certaine habitude face aux fluctuations de la pandémie. Le taux d'occupation reste toutefois bien inférieur au niveau pré-Corona.
«En Allemagne et en Suisse, 75 à 85% des surfaces sont actuellement vides – ce qui nous ramène malheureusement là où nous étions il y a un an», explique Thomas Kessler, cofondateur et PDG de Locatee. «Nous pensons que cette situation ne changera probablement pas au cours des prochains mois d'hiver. D'une part, de nombreuses entreprises sont encore dans le processus de développement de stratégies pour l'utilisation future des lieux de travail et, d'autre part, il faut s'attendre à ce que les collaborateurs vont à nouveau davantage recourir au télétravail compte tenu des mesures de santé publiques. Ce n'est qu'au printemps que cela pourrait changer à nouveau avec une baisse de l'incidence, mais il est tout à fait possible que ce type de tendance se reproduise encore à l’avenir».
En comparaison, l’occupation des lieux de travail aux États-Unis et en Grande-Bretagne est proche de zéro.
Si l'on regarde les pays anglo-saxons, la Grande-Bretagne et les États-Unis, on constate un fort contraste avec les exemples précédents. Dans ces pays, le taux d'occupation des lieux de travail était déjà à un niveau relativement bas avant la pandémie. 50% en Grande-Bretagne et 60% aux États-Unis. Toutefois, on constate ici que le nombre de retours au bureau était plus élevé cette année (bien que relativement faible) qu'en 2020. Dernièrement, la Grande-Bretagne a de nouveau connu un taux d'occupation des lieux de travail plus faible avec une nouvelle obligation de télétravail pour éviter la propagation de l'omicron.
On constate donc une tendance durable à une très faible utilisation de l'immobilier de bureau dans tous les pays, ce qui pourrait indiquer un véritable changement structurel dans le monde du travail de bureau. «Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les différences d'utilisation sont nettement moins marquées, bien que les mesures politiques aient également eu une grande influence sur les décisions. Sur la base de nos observations du marché ultérieures, nous observons également aux États-Unis et au Royaume-Uni une plus grande volonté de modifier la disposition des bureaux et de passer à des configurations modernes. Londres est déjà un exemple parfait de la manière dont les nouvelles stratégies sont rapidement mises en œuvre par les entreprises. En revanche, compte tenu de la tension sur le marché du travail, les États-Unis sont également plus rapides à tester les choses et à les mettre en œuvre en cas de succès», poursuit Kessler.
Depuis le début de la pandémie, Locatee observe l'évolution des besoins dans le monde du travail. Il en résulte un plaidoyer pour la remise en question et la rupture des modèles de pensée traditionnels. On s'attend notamment à ce que l'introduction de modèles de travail flexibles, accélérée par la pandémie Corona, entraîne une plus grande transformation de l'utilisation des bureaux.
«Le monde du travail hybride est déjà là», ajoute Sabine Ehm, présentatrice du podcast The Workplace Leader et Thought Leadership Manager chez Locatee. «Le bureau doit être transformé dans le but de favoriser d'augmenter la productivité, le bien-être et le sentiment d'appartenance des employés ainsi que l'efficacité des ressources. Il sera d'autant plus important à l'avenir de mesurer en permanence la performance des bureaux afin de disposer des données appropriées pour prendre des décisions basées sur des faits concernant l'espace de bureau - car il n'y aura tout simplement pas de solution unique et inter-entreprises».