En forte baisse, Investis fait mieux qu’attendu au premier semestre

AWP

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L’an dernier, le bénéfice net de la société immobilière active sur le bassin lémanique s’était envolé suite à la dissolution d’impôts différés à hauteur de 61 millions.

La société immobilière Investis a subi au premier semestre une chute du bénéfice net à 51,2 millions de francs, contre 111,9 millions l’année dernière. Ce plongeon - attendu et lié à un effet extraordinaire - est cependant moins pire qu’escompté.

Investis avait bénéficié en 2019 de la dissolution d’impôts différés à hauteur de 61 millions de francs, un élément qui avait provoqué une envolée du bénéfice, rappelle le groupe aux racines valaisannes et actif sur le bassin lémanique. Le bénéfice net, hors effet de revalorisations, s’est étiolé de 41% à 20 millions.

Les revenus locatifs ont augmenté de 3,5% sur un an à 29,0 millions de francs, pour un état locatif de 60,3 millions. La hausse a été obtenue malgré une hausse du taux de vacance des appartements meublés, dont la demande a chuté en raison de la pandémie de COVID-19. Cet effet a conduit à des pertes de loyer de l’ordre de 175’000 francs.

Investis a par ailleurs allégé la note de clients commerciaux confrontés à la fermeture de leurs magasins, avec un impact négatif de l’ordre de 136’000 francs, a précisé le directeur financier René Häsler en conférence téléphonique.

Les revenus locatifs sont conformes aux prévisions du consensus AWP, qui tablait sur 29,2 millions de francs. Le bénéfice net décoiffe les attentes les plus optimistes, plafonnées à 23,5 millions.

La pandémie de Covid-19 n’a pas eu d’emprise sur Investis, assure l’entreprise dans son communiqué. «Nous nous concentrons sur le segment résidentiel, ce qui est moins risqué. (...) La crise du Covid a démontré que notre stratégie était la bonne», a affirmé le directeur général Stéphane Bonvin.

Le chiffre d’affaires global a reculé de 9,5% à 89,2 millions de francs. Cette baisse est imputable aux revenus des sociétés cédées en 2019, soit un montant manquant de 16,5 millions qui a affecté la division dévolue aux services.

Marché genevois «très asséché»

Le taux de vacance a reculé de 0,4 point de pourcentage sur six mois à 2,8%. Sur un an, cet indicateur a cependant progressé de 0,7 point.

Au 30 juin, le portefeuille immobilier affichait une valeur de 1,48 milliard de francs. Stéphane Bonvin veut continuer à étendre le nombre de biens détenus, principalement à Lausanne et Genève. «Le marché s’est très asséché sur Genève», a-t-il cependant déploré.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a progressé de 8,5% à 61,9 millions de francs, avec des contributions aussi bien sur l’unité Properties et le segment Real Estate Services. L’Ebit a été dopé par des revalorisations de 35,9 millions de francs (27,6 millions au premier semestre), obtenues grâce à des revenus locatifs plus élevés et un taux d’escompte réduit, précise Investis.

Pour le deuxième semestre, la direction s’attend à une évolution solide par rapport au niveau de l’exercice précédent. Les incertitudes liées au coronavirus pourraient cependant remettre en cause les perspectives articulées jusqu’ici, prévient-elle.

En comparaison à d’autres sociétés immobilières actives en Suisse, Investis a subi un impact moindre du coronavirus grâce à son portefeuille constitué à plus de 90% de biens résidentiels, affirme la banque Vontobel. Ces immeubles ont profité de revalorisations importantes. La forte demande dans la région lémanique encourage l’analyste Pascal Furger à encore recommander le titre à l’achat.

Cet avis est partagé par la Banque cantonale de Zurich, qui voit des synergies importantes entre le portefeuille et immobilier et sa palette de services. La recommandation «pondérer au marché reste de mise».

A 12h36, le titre Investis cédait 1,4% à 84,40 francs dans un SPI en repli de 0,11%.

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