Résultats records et bond du titre de JPMorgan Chase

AWP

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La première banque américaine en termes d’actifs a enregistré au premier trimestre un bénéfice net de 9,2 milliards de dollars, en hausse de 5,4% sur un an.

La banque JPMorgan Chase a annoncé vendredi des bénéfices et revenus trimestriels record, ce qui a apaisé temporairement les craintes des marchés financiers sur l’état de la croissance américaine alors que la banque centrale (Fed) fait une pause monétaire.

La première banque américaine en termes d’actifs a fait état d’une solide performance au premier trimestre, dégageant un bénéfice net de 9,2 milliards de dollars, en hausse de 5,4% sur un an, pour un chiffre d’affaires de 29,85 milliards (+4,7%).

Qualifiant ces chiffres de «record», le CEO Jamie Dimon les a attribués à la bonne santé de l’économie américaine, qui, selon lui, «continue de croître, les salaires et le marché du travail progressent, l’inflation est modérée, les marchés financiers sont sains et la confiance des milieux d’affaires et des consommateurs est solide».

Ce tableau positif s’est traduit par une hausse de 4% des crédits accordés par JPMorgan Chase, de 3% des dépôts, tandis que l’établissement a émis un gros volume de nouvelles cartes bancaires (+10%).

En conséquence, la banque de détail Chase a enregistré un bénéfice net de 3,96 milliards de dollars, en hausse de 19,1%.

Les marges bénéficiaires de la banque ont ainsi fortement augmenté de l’ordre de 9%, grâce aux crédits auto notamment, indique la firme, qui a également bénéficié d’une forte hausse des commissions versées à ses banquiers conseillant les entreprises dans leurs opérations de fusions-acquisitions et autres émissions obligataires.

Wells Fargo, la quatrième banque américaine, a conforté le sentiment de croissance économique solide, en indiquant que les transactions réalisées par les détenteurs de ses cartes bancaires ont atteint 18,3 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 5%, tandis que leurs dépenses ont progressé de 6%.

L’établissement de San Francisco a enregistré une légère hausse de 0,10% de son volume de prêts, alimentée par une flambée de 24% des prêts auto, malgré des scandales à répétition de nature à refroidir les consommateurs. Son bénéfice net a flambé de 16,35% à 5,51 milliards de dollars.

L’action bondit

Ces publications étaient saluées à Wall Street, où le titre Wells Fargo gagnait 1,78% vers 14H00 GMT, tandis que l’action JPMorgan Chase bondissait de 4,22%.

Elles ont le mérite de calmer les craintes entourant le secteur bancaire, un des plus exposés aux aléas de la croissance.

Les analystes financiers avaient notamment revu à la baisse ces dernières semaines leurs prévisions pour les grandes banques jugeant que la décision de la Fed de suspendre son mouvement de hausse des taux d’intérêt, après les avoir augmentés depuis fin 2015, allait particulièrement affecter les marges bénéficiaires.

Les banques répercutent généralement aux consommateurs les mouvements des taux d’intérêt de la Fed, de sorte qu’une remontée leur est avantageuse.

La pause monétaire de la Fed sur fond de ralentissement économique mondial était aussi jugée comme un signal que la croissance américaine pourrait également caler d’autant que le marché immobilier commence à montrer des signes d’essoufflement, selon certains experts.

«Nous avons toujours été optimistes sur les perspectives économiques», a assuré vendredi Marianne Lake, la directrice financière de JPMorgan Chase, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. «ça n’enlève pas le fait qu’il y a un certain nombre de risques mais pour le moment on ne le ressent pas dans nos résultats», a-t-elle ajouté.

Parmi ces risques, se trouve les incertitudes entourant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), dont la date a été repoussée au 31 octobre en raison des désaccords entre le gouvernement de Theresa May et les parlementaires britanniques.

Seul point fragile dans les résultats de JPMorgan Chase et Wells Fargo: les recettes générées par les activités de courtage continuent de diminuer même s’il y a plus de flux de la part de clients.

Les recettes du courtage des produits financiers liés aux matières premières, devises et taux (Fixed income), moteur des bénéfices des grandes banques avant la crise de 2008, ont baissé de 18% chez JPMorgan Chase.

Goldman Sachs, Citigroup, Bank of America et Morgan Stanley, les quatre autres grandes banques américaines, doivent publier leurs résultats la semaine prochaine.

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