La banque combinant UBS et Credit Suisse n’est pas trop grande

AWP

2 minutes de lecture

«Aujourd’hui, le bilan combiné représente deux fois le produit intérieur brut annuel de la Suisse. Et nous entendons encore réduire fortement les activités de banque d’affaires de Credit Suisse», a expliqué le vice-président du conseil d’administration d’UBS, Lukas Gähwiler.

Le nouveau géant bancaire helvétique qui verra le jour après l’absorption de Credit Suisse par UBS n’est pas trop grand pour la Suisse, a estimé mercredi à Bâle le vice-président du conseil d’administration d’UBS, Lukas Gähwiler, devant les actionnaires de la banque aux trois clefs. «La banque combinée est certes grandes, mais il faut relativiser cette taille», a-t-il remarqué.

Ces dernières années, les deux établissements ont massivement réduit la taille de leur bilan, a poursuivi M. Gähwiler. En 2006, deux ans avant que la crise financière n’éclate, le total du bilan cumulé d’UBS et Credit Suisse représentait pas moins de sept fois le produit intérieur brut (PIB) annuel de la Suisse. «Aujourd’hui, le bilan combiné représente encore deux fois le produit intérieur brut. Et nous entendons encore réduire fortement les activités de banque d’affaires de Credit Suisse».

Et cela sans compter le fait que les exigences en matière de fonds propres et de liquidités ont substantiellement augmenté au cours des quinze dernières années. De plus, la réglementation suisse pré-voit aujourd’hui des exigences progressives en matière de capitaux, a relevé le vice-président d’UBS.

Plus que la taille absolue, le modèle d’affaires ou les risques figurant dans le bilan sont décisifs. UBS a retenu la leçon et réduit massivement sa banque d’investissement. Dans la nouvelle banque combinée, cette activité ne doit plus représenter qu’un quart des actifs pondérés des risques et être au service de la gestion de fortune globale et de la banque universelle suisse», a souligné M. Gähwiler.

Nombreuses questions en suspens

«Aujourd’hui, sous n’avons pas encore de réponses à de nombreuses questions», a poursuivi M. Gähwiler. Durant le week-end au cours duquel la Confédération a orchestré la reprise de Credit Suisse par UBS, «nous n’avons disposés que de 48 heures pour procéder à l’examen approfondi des comptes du Credit Suisse», a-t-il rappelé.

Il est tout simplement trop tôt pour spéculer sur les emplois. «Il faut d’abord que les deux banques continuent à fonctionner et soient intégrées dans les années à venir. Il s’agit d’une tâche herculéenne qui, à court terme, nécessitera plutôt plus que moins de personnes. A moyen terme, il est clair que nous devons évaluer différentes options. Et à long terme, il est certain qu’il y aura des synergies», a déclaré M. Gähwiler, qui a lui-même travaillé pour Credit Suisse de 1990 à 2009.

Credit Suisse a certes pu être stabilisé, mais l’incertitude reste grande jusqu’à la conclusion de la transaction. De ce fait, il est nécessaire de finaliser l’opération le plus rapidement possible. «Dans le meilleur des cas, cela prendra quelques semaines, plus probablement quelques mois. Pour cela, il faut maintenant un peu de calme. Certaines propositions bien intentionnées sur tout ce qui pourrait encore être fait conduisent plutôt à une incertitude inutile», a déclaré M. Gähwiler.

Les décisions stratégiques ne seront prises qu’après la conclusion de la transaction. «Toutes les options sont en principe sur la table. Nous voulons tout examiner en détail avant de prendre une décision», a expliqué M. Gähwiler. La marque Credit Suisse continuera d’exister en Suisse dans un avenir prévisible. Les affaires helvétiques sont solides et disposent d’une base de clients forte. «Nous y voyons un grand potentiel», a-t-il observé.

La nouvelle grande banque n’est pas non plus trop grande en Suisse. «Il y a suffisamment de concurrence en Suisse avec environ 250 banques», a dit M. Gähwiler. Les parts de marché des deux grandes banques ont nettement diminué depuis 2003.

A lire aussi...