AG de Credit Suisse: Actares attend une intégration responsable

AWP

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Actares appelle à une intégration «responsable» du numéro deux bancaire helvétique dans UBS. La direction du nouvel établissement devra notamment maîtriser les risques pris par Credit Suisse, note l’association de conseils aux actionnaires.

Alors que les actionnaires de Credit Suisse enterreront mardi la banque née il y a plus d’un siècle et demi lors de la dernière assemblée générale, Actares appelle à une intégration «responsable» du numéro deux bancaire helvétique dans UBS. La direction du nouvel établissement devra notamment maîtriser les risques pris par Credit Suisse, note l’association de conseils aux actionnaires.

Selon le communiqué diffusé lundi, Actares attend aussi de l’actuelle direction de Credit Suisse qu’elle s’engage à mettre en œuvre «de manière socialement responsable» la réduction d’effectif à laquelle il faut s’attendre. L’association rappelle avoir toujours critiqué la culture du risque au sein du numéro deux bancaire helvétique et attiré l’attention sur une gestion insuffisante en la matière.

Ainsi, Actares avait thématisé lors de l’assemblée générale de 2017, le crédit de plus d’un milliard de dollars américains accordé à des entreprises du secteur parapublique au Mozambique, «qui a servi de façade à un système de corruption sophistiqué». «Le fait qu’un crédit frauduleux d’un tel montant ait pu échapper aux contrôles internes aurait dû à ce moment-là déclencher le plus haut niveau d’alarme».

Une culture du risque de Credit Suisse, qui a donné lieu à de nouvelles affaires, poursuit Actares. Et l’association de mentionner entre autres, les filatures de collaborateurs, les affaires Greensill, Archegos, Ivanichvili, ainsi que la violation par son éphémère président du conseil d’administration, Antonio Horta-Osorio, des restrictions liées aux mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus - et finalement à une perte de plus de 7 milliards de francs pour l’année 2022, un des pires résultats enregistré par la banque.

Explications attendues

En prévision de l’assemblée générale 2021, Actares avait fait part d’une «crise existentielle» pour Credit Suisse, laquelle ne pouvait «pas être surmontée par le business as usual». Et un an plus tard, l’association relevait que «la confiance dans la banque en ce qui concerne la gestion des risques et la culture d’entreprise est au plus bas. Il est impossible d’estimer dans ce contexte ce qu’il adviendrait d’autres scandales et pertes».

Actares salue cependant le retrait de l’ordre du jour de l’ultime assemblée générale de Credit Suisse par le conseil d’administration des points concernant les décharges à la direction et à l’organe de surveillance, la prime de transformation accordées aux dirigeants et «- sous la pression des autorités - les dividendes». L’association indique toutefois qu’elle aurait refusé toutes ces propositions.

Mardi les propriétaires de Credit Suisse, qui va passer sous le contrôle d’UBS, n’auront pas voix au chapitre concernant cette opération décrétée par les autorités, mais ils auront au moins l’occasion d’exposer leurs griefs une toute dernière fois au Hallenstadion de Zurich, après trois ans de réunions virtuelles en raison de la pandémie de Covid-19 et sans possibilité de poser la moindre question. La réunion de l’institut né il y a 166 ans promet de vifs débats, mais celle-ci n’aura guère de poids, si ce n’est celui des adieux à la banque aux deux voiles.

Dans les faits, les actionnaires de Credit Suisse se prononceront sur les comptes annuels 2022, les rémunérations, ainsi que la réélection des administrateurs. Concernant ce dernier point à l’ordre du jour, le fonds souverain norvégien Norges Bank, lequel détient une participation de 2,8% dans la banque, a fait part sur son site internet de son intention de ne pas réélire le président du conseil d’administration, Axel Lehmann, ainsi que les administrateurs Iris Bohnet, Christian Gellerstad, Shan Li, Seraina Maci et Richard Meddings.

Dans le contexte de la reprise de Credit Suisse par UBS, les décisions attendues n’ont désormais plus guère d’importance, il n’en demeure pas moins que les propos du président du conseil d’administration, Axel Lehmann, voire du directeur général, Ulrich Körner, ains que leurs réponses aux questions qui ne manqueront pas d’être soulevées, seront scrutés de près.

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