Barclays et les banques européennes profitent des taux en hausse

AWP

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Le bénéfice net part du groupe atteint 1,5 milliard de livres au troisième trimestre, en hausse de 10%, pour un chiffre d’affaires de 6 milliards qui progresse de 9%.

La banque britannique Barclays a vu son bénéfice profiter de la hausse des taux d’intérêt au troisième trimestre, comme l’ensemble du secteur, mais ses provisions pour pertes sur crédits ont triplé face au ralentissement de l’économie.

Le bénéfice net part du groupe atteint 1,5 milliard de livres pour les trois mois achevés fin septembre, en hausse de 10%, pour un chiffre d’affaires de 6 milliards de livres qui progresse de 9%, d’après un communiqué mercredi.

Le directeur général C. S. Venkatakrishnan s’est félicité d’une bonne performance trimestrielle notamment en activités de crédit, changes et matières premières.

Les cours des changes et de l’énergie en particulier sont restés très volatiles, tandis que les taux d’intérêt qui bondissent dopent la rentabilité des activités de crédit ou dérivés.

Cette montée des taux accentue toutefois les risques de défauts de paiements.

Face à la «détérioration de l’économie», le groupe a donc passé une provision pour crédits de 381 millions de livres contre 120 millions un an plus tôt, même s’il note que les défauts de paiements restent pour l’instant «sous les moyennes historiques».

Les résultats comprennent une réduction de revenus de 500 millions de livres à la suite d’une erreur de surémission de titres structurés en mars qui avait malmené l’action de la banque.

Au premier semestre, Barclays avait enregistré un bénéfice en forte baisse à cause de provisions pour défauts de crédit et pour frais juridiques après sa coûteuse erreur de courtage.

Barclays avait dû verser 361 millions de dollars de pénalités au régulateur américain des marchés, la SEC, qui l’accusait de défaillances dans son contrôle interne et d’avoir permis des transactions non enregistrées. Au total, les provisions et charges depuis le début de l’année dans cette malencontreuse erreur avoisinent le milliard de livres.

Elan sectoriel

«Dans l’ensemble, Barclays a eu un trimestre solide qui a effacé une partie des dégâts causés cette année par la surémission de titres aux États-Unis», estime Richard Hunter, analyste d’Interactive Investor.

Ses activités diversifiées lui ont permis de bénéficier à la fois de la hausse des taux d’intérêt, de la volatilité des marchés financiers, notamment obligataires, et de sa présence aux Etats-Unis grâce à la vigueur du dollar, argumente-t-il.

D’où des provisions pour pertes inférieures à celles passées par certains concurrents, notamment HSBC.

L’action reculait de 0,79% à 149,04 pence vers 13H20 GMT. Elle reste en forte baisse depuis le début de l’année.

Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, souligne cependant que «l’activité des consommateurs au Royaume-Uni a reculé au troisième trimestre, ce qui s’est ressenti sur les recettes» de la banque.

Elle note que le problème de fonds de Barclays réside dans sa gouvernance, comme l’a montré la surémission de titres.

Outre ce problème, l’autorité britannique des marchés s’est également penchée sur la relation de l’ex-patron Jes Staley avec le financier inculpé pour exploitation sexuelle de mineure, Jeffrey Epstein, qui s’est suicidé en prison en 2019.

Mardi, la banque britannique concurrente HSBC avait dévissé en Bourse, les investisseurs s’inquiétant des perspectives de pertes sur crédits après une large provision de la banque.

Autre britannique, très implantée en Asie comme HSBC, Standard Chartered, a enregistré une hausse de 42% de son bénéfice net part du groupe sur un an au troisième trimestre, là aussi grâce aux taux d’intérêt, d’après un communiqué mercredi.

Une série d’autres établissements européens ont publié leurs résultats trimestriels mercredi, et leurs revenus ont aussi été portés par la hausse des taux d’intérêt, à l’instar de Santander, Deutsche Bank ou Unicredit, qui a relevé ses prévisions.

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