La concentration, une menace pour les marchés d’actions américains

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les valeurs US ont démarré le mois de mars en fanfare. Les indices S&P 500 et Nasdaq 100 ont tous deux atteint de nouveaux sommets historiques, après quatre mois consécutifs dans le vert.

©Keystone

 

Outre la bonne tenue de la croissance et la perspective d’une baisse des taux d’intérêt, le rebond des actions américaines s’explique en bonne partie par la belle performance des «Sept Magnifiques» (Nvidia, Meta, Tesla, Amazon, Alphabet, Microsoft et Apple). Cela sur fond d’augmentation des dépenses d’investissement dans l’intelligence artificielle (IA) face à une demande dans ce domaine qui fait tache d’huile.

Depuis le début du mois de novembre, le S&P 500 a grimpé d’une vingtaine de pourcent tandis que les «Sept Magnifiques» ont progressé de plus de 30% (avec toutefois une certaine divergence au sein de ce groupe).

La crainte d’une concentration excessive

Certains investisseurs pourraient s’inquiéter d’une concentration excessive de la hausse qui constituerait un risque pour l’ensemble du marché américain des actions. Les dix plus grandes entreprises du S&P 500 représentent désormais environ un tiers de la capitalisation boursière totale de l’indice.

Toutefois, selon les conclusions du dernier Global Investment Returns Yearbook, une étude parrainée par UBS et menée depuis 25 ans par les professeurs Elroy Dimson de l’université de Cambridge, Paul Marsh et Mike Staunton de la London Business School, les Etats-Unis sont l’un des marchés les plus diversifiés au monde. En fait, seul le Japon présente une moindre concentration au profit des plus grandes entreprises.

Les Etats-Unis: l’un des marchés les plus diversifiés au monde

Par conséquent, malgré leur belle progression ces derniers temps, les grandes capitalisations américaines devraient toujours avoir leur place en fond de portefeuille, le degré d’exposition étant à ajuster en fonction des objectifs financiers à long terme des investisseurs.

Les actions issues du reste du monde, les petites capitalisations et les obligations de qualité constituent sans doute les autres pierres angulaires d’un portefeuille.

Les entreprises technologiques à la pointe de l’IA

La Recherche d’UBS est d’avis que l’IA générative s’affirmera comme le thème de croissance de la décennie, avec un chiffre d’affaires appelé à enregistrer une croissance de 70% par an jusqu’en 2027. Comme de nombreuses entreprises du secteur sont déjà présentes à plusieurs stades de la chaîne de valeur de l’IA, les principaux acteurs à l’heure actuelle sont en passe de devenir encore plus importants.

Il faudrait que les investisseurs soient au moins en partie exposés à l’IA. Or les Etats-Unis sont le berceau de la grande majorité de ces trublions. Toutefois, les investisseurs doivent également optimiser leur exposition aux valeurs technologiques et, plus généralement, aux grandes capitalisations américaines en augmentant leur allocation si nécessaire et en se diversifiant s’il y a lieu.

Privilégier une exposition diversifiée aux actions

Comme le suggèrent les données historiques, les actions américaines n’ont pas toujours fait la course en tête. Par ailleurs, l’exposition à des régimes de croissance économique différents et à une démographie favorable dans les marchés émergents constitue certainement un terreau fertile pour la croissance des entreprises dans ces régions.

Dans la plupart des marchés en dehors des Etats-Unis, les actions sont moins chères actuellement, à en juger par leurs ratios cours/bénéfices à douze mois. Et les petites capitalisations sont tout aussi intéressantes.

En outre, une baisse des taux directeurs est à l’ordre du jour cette année et, dans la mesure où les entreprises de moindre envergure s’endettent davantage à taux variables, elles devraient ressentir plus rapidement l’assouplissement des conditions financières que les grandes entreprises.

Les obligations de qualité: un bon levier de diversification

Historiquement, les obligations ont permis de protéger efficacement les portefeuilles en période de turbulences sur les marchés d’actions. Les obligations de grande qualité comptent parmi les investissements les plus sûrs en raison de la solvabilité de leurs émetteurs.

Elles constituent donc un bon moyen de préserver le capital, d’atténuer la volatilité et de stabiliser les portefeuilles. En outre, le profil risque/rendement des obligations de qualité semble attrayant à l’heure actuelle car les rendements devraient diminuer cette année avec la baisse des taux d’intérêt.

Pour les investisseurs qui ont la volonté et la capacité de gérer les risques inhérents aux actifs alternatifs, les hedge funds et les actifs non cotés devraient également constituer une composante importante de leur portefeuille en raison de leur rendement potentiellement plus élevé et de l’exposition plus large qu’ils confèrent. 

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