Des statistiques américaines mitigées compliquent l’atterrissage en douceur

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les actions US se sont montrées volatiles en raison de l’humeur fluctuante des investisseurs. Toutefois, le S&P 500 reste en hausse de presque 7% depuis le début de l’année.

Dernièrement, les actions américaines se sont montrées volatiles en raison de l’humeur fluctuante des investisseurs. Les motifs: des chiffres plus élevés que prévu de l’inflation aux Etats-Unis, le fléchissement des ventes au détail et les déclarations conciliantes du président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee. Toutefois, le S&P 500 reste en hausse de presque 7% depuis le début de l’année. Analyse.

Le rythme de la baisse à venir des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) est au cœur des préoccupations des investisseurs, d’où la sensibilité très forte aux bonnes comme aux mauvaises nouvelles sur le front des statistiques économiques.

Même si les investisseurs doivent se préparer à de nouveaux accès de volatilité, on observe toujours une conjoncture qui conforte le scénario de base de la Recherche d’UBS: un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

L’inflation devrait encore ralentir dans les mois à venir

En janvier, l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’indice des prix à la production (IPP) sont tous deux ressortis à des niveaux plus élevés que prévu. L’IPP global a affiché une augmentation de 0,3% en glissement mensuel (il était attendu à +0,1%) et de 0,9% en glissement annuel (+0,6% attendu).

L’IPC global a grimpé de 0,3% entre décembre et janvier au lieu de la hausse de 0,2% attendue en glissement mensuel. S’agissant de l’inflation sous-jacente, elle est ressortie à +0,4% en glissement mensuel (contre +0,3% prévu par le consensus) en raison de la hausse de 0,7% des prix des services essentiels, qui a plus que compensé le fléchissement des prix des biens essentiels (-0,3%).

Toutefois, le rebond de l’IPC reflète largement les hausses de tarifs en début d’année pour les services à forte intensité de main d’œuvre comme les soins médicaux, les assurances et les garages automobiles, ainsi que la garde d’enfants. L’inflation dans ces postes de dépenses devrait se tasser en février et en mars.

Récemment, le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, a estimé qu’il était encore trop tôt pour appeler à une baisse des taux directeurs.

En outre, l’équivalent loyer des propriétaires immobiliers a connu sa plus forte hausse depuis neuf mois (+0,56%) mais les loyers n’ont grimpé que de 0,36%. Il faut remonter à 1995 pour trouver un tel écart entre les deux.

Baisses de taux de la Fed: plus très loin

Récemment, le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, a estimé qu’il était encore trop tôt pour appeler à une baisse des taux directeurs. Toutefois, il a également estimé que la Fed avait fait «des progrès substantiels et encourageants» sur le front de l’inflation et que la décrue de celle-ci devrait se poursuivre.

Dans le même temps, son homologue de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, avait estimé qu’un léger regain d’inflation pendant quelques mois ne serait pas incompatible avec une décrue de l’inflation vers le taux de 2% et qu’une statistique mensuelle ne permettait pas de tirer de conclusions quant à sa trajectoire sur la durée. On peut donc toujours tabler sur une première baisse des taux de la Fed au deuxième trimestre.

La consommation des ménages devrait rester vigoureuse

Les dernières données montrent que les ventes au détail aux Etats-Unis ont diminué plus que prévu en janvier, lestées par les ventes de véhicules neufs et de carburant dans les stations-service en raison de la météo hivernale.

La baisse de 0,8% en glissement annuel enregistrée en janvier est la plus marquée depuis dix mois, mais elle est intervenue après une belle performance pendant les fêtes de fin d’année. En janvier, l’indice du moral des consommateurs de l’Université du Michigan est ressorti à son plus haut niveau depuis 31 mois.

Malgré un probable ralentissement cette année, la consommation des ménages devrait rester vigoureuse étant donné la bonne tenue de l’emploi. Au 9 février, les premières inscriptions au chômage ont diminué pour la deuxième semaine consécutive, alors que les créations d’emplois salariés non agricoles en janvier se sont avérées plus importantes que prévu. Dans le détail, on observe un léger tassement des créations d’emplois. Mais le chômage toujours faible soutient la consommation des ménages.

Privilégier la qualité

Par conséquent, même si la décrue de l’inflation et la baisse à venir des taux directeurs ne seront sans doute pas linéaires, la Recherche d’UBS est toujours d’avis qu’un atterrissage en douceur de l’économie américaine est bon pour les actions et pour les obligations de qualité.

Elle entrevoit aussi des opportunités parmi les petites capitalisations, qui profitent davantage de la baisse des taux et qui présentent une valorisation attrayante. Les investisseurs qui cherchent à se couvrir contre les risques de marché devraient dès lors s’intéresser aux stratégies défensives sur produits structurés, au pétrole, à l’or et aux hedge funds.

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